Impressions.
Dans cet ouvrage, Francis Berthelot soulève le problème des livres se situant à la frontière des genres, inclassables et donc mal classés, il se propose de leur créer une sorte de bulle entre la littérature générale et la littérature de l’imaginaire, les transfictions.
L’auteur commence par nous donner sa définition des transfictions. Le point commun de toutes ces œuvres bien éclectiques est qu’elles transgressent le genre auquel on les rattache (les lois de la réalité pour la littérature générale, les contraintes de genre pour les littératures de l’imaginaire). La transgression des lois de la réalité peut par exemple concerner le temps ou les lois scientifiques. Celle des contraintes de genre concernera le dépassement de caractéristiques d’un genre littéraire comme l’héroïc fantasy, le space opera …
- Déjà lu. Le Grand Meaulnes, Fournier ; Fahrenheit 451, Bradbury ; Le K, Buzzati ; Le procès, Kafka ; Carrie, King ; La ferme des animaux , Orwell ; Le prestige, Priest ; Le Petit Prince, Saint-Exupéry ; L’arrache-coeur, Vian.
- Envie de lire. La Flèche du temps, Amis ; Crash ! , Ballard ; ENtreFER, Iain Banks ; Nuit de colères, Berthelot ; Cœur de chien, Boulgakov ; La nuit du bombardier, Brussolo ; L’Orange mécanique , Burgess ; Le Festin nu, Burroughs ; Si par une nuit d’hiver un voyageur , Calvino ; Le Démon à la crécelle, Chateaureynaud ; La maison des feuilles, Danielewski ; Substance Mort, Dick ; Des milliards de tapis de cheveux, Eschbach ; Lanark, Gray ; L’Univers, Haddad ; Nuage, Jouanne ; Epépé, Karinthy ; Des fleurs pour Algernon, Keyes ; Malgré le monde, Limite ; Mother London, Moorcock ; Feu Pâle, Nabokov ; Force ennemie, Nau ; Fight Club, Palahniuk ; L’oreille interne, Silverberg ; La caverne des idées, Somoza ; Cristal qui songe, Sturgeon ; Dieu, l’univers et Madame Berthe, Tristan.
Informations éditoriales
Publication : 2005. Sous-titre : Guide de lecture, les transfictions. Éditeur : Gallimard, folio SF. Pages : 312
C'est amusant, j'ai failli acheter ce livre hier mais je le trouvais trop cher pour de la seconde main (3€50).
Le concept de transfiction me plaît et me déplaît en même temps. Il me plaît parce que ça permet de voir certains livres d'une autre manière, de comprendre les points communs entre des livres qu'on aime.
Mais il me déplaît parce qu'il semble vouloir « justifier » et changer le genre de certaines livres juste pour pouvoir les rapprocher de la Littérature. Comme s'il fallait leur donner un autre nom qu'SF ou fantastique pour pouvoir les lire (je suis assez confuse dans mon explication, je m'en rends compte, je n'arrive pas à expliquer clairement ce que je veux dire). A partir de quand considère-t-il qu'il y a transgression du genre auquel elles appartiennent? Parce que je dois dire être surprise par la présence de titres qui, pour moi en tout cas, appartenaient clairement à un genre précis, comme:
-« Des Fleurs pour Algernon »: à mes yeux, c'est un exemple on ne peut plus clair de science-fiction « légère » (je ne pense pas qu'il existe un vrai terme pour ce sous-genre) comme le sont « Jurassic Park » ou « Prisonniers du temps », qui met en scène un monde contemporain de l'auteur ou de juste vieux de quelques années de plus où une invention scientifique permet de faire quelque chose de différent sans avoir encore bouleversé la face du monde (souvent, dans ces cas-là, l'invention dérape et est abandonnée à la fin, ou tout du moins c'est ce qu'on imagine).
-« Farenheit 451 ». Comment l'auteur explique-t-il la présence de ce titre dans la transfiction? Parce qu'en plus de se passer dans un futur éloigné, et donc d'être d'office de la SF, ça appartient au sous-genre de la dystopie, comme « 1984 » et « Brave New World ».
– plein d'autres comme « Le Prestige » (invention scientifique et conséquences), « Carrie » (fanstastique, non?), « Fight Club » (là, par contre, je ne l'aurais pas du tout mis dans la SF ou dans le fantastique, pour moi c'est un thriller psychologique, il y a une explication rationnelle et plausible à l'histoire).
Bref, j'ai du mal avec ce concept. Il faudrait peut-être que j'achète le livre pour approfondir avant de râler (^_^), parce que là j'ai surtout l'impression que ça sert à ramener des livres de « mauvais genre » dans le terrain de la Littérature, celle acceptée et reconnue.
J’aimeJ’aime
Le concept de transfictions ne fait pas l'unanimité (tu peux lire pour ça, l'article sous « une critique bien différente du livre ») mais je n'ai vraiment pas l'impression qu'il une manière de rapprocher la SFFF de la littérature blanche pour pouvoir les lire. Ce n'est en tout cas pas comme ça que j'ai vu ce livre. D'ailleurs il est quand même édité en folio SF. Donc c'est qu'il est plutôt destiné aux lecteurs de SF. Qui s'en fichent complètement de lire de la « bonne littérature » et sont bien souvent complètement au dessus de tout ça. Enfin c'est ce que je retire des nombreuses discussions de lecteurs de SFFF. Personnellement j'ai vraiment pas du tout l'impression de lire de la sous littérature, je me marre copieusement devant les Levy et autre Beidbeger et pour savoir ce qui se passe dans le domaine de la SFFF, je vais sur des sites spécialisés et je lis des revues spécialisées, où on ne te donne pas du tout l'impression de lire de la sous-littérature. Et ce bouquin ne m'a absolument pas fait changer ma manière de classifier mes livres. Pas de tag transfictions sur mon blog et je continue à voir Des fleurs pour Algernon comme de la SF. C'est juste une manière différente de voir les choses.
Pour les exemples que tu ne comprends pas, je ne me souviens plus très bien, je vais juste te parler de Carrie. Carrie n'est pas dedans pour sa thématique mais parce qu'il a été écrit avec plusieurs modèles narratifs (narrateur extérieur, coupures de journaux, extraits de lettres, etc).
Sinon oui, il explique pourquoi, il place tel livre en transfictions. Après on peut discuter le choix, c'est sûr.
Lis-le oui, t'as pas grand chose à perdre. Au pire ça t'apporte quelques bouquins en plus pour ta pàl. Y a des livres vraiment intéressants dedans.
J’aimeJ’aime