Mars la Rouge | Un rapport bien documenté.

Impressions.

Mars la Rouge est le premier tome d’une trilogie que l’on appelle communément La Trilogie Martienne. Elle se poursuit par Mars la Verte et se termine par Mars la Bleue. Elle nous raconte tout le processus qui mena à la terraformation de Mars pour en faire … une planète bleue comme la Terre.

En prélude, un petit mot de la préface de Kim Stanley Robinson « Une colonie dans le ciel », écrite en 1996, présente dans l’édition Omnibus. Texte intéressant qui parle de la colonisation et de la terraformation de Mars comme étant un projet réalisable, voire nécessaire, tout en s’interrogeant sur la capacité de l’homme à mener un projet sur le long terme (ce qui est un mal récurrent de la politique et de l’industrie : sauver ses propres meubles avant tout, le reste on le laisse pour les générations futures). Il est étonnant – ou pas-  de voir à quel point les choses n’ont pas beaucoup changé à l’heure actuelle. A la différence près que l’on parle de « global warming » partout et non plus seulement dans les milieux scientifiques.

Mars la Rouge raconte l’arrivée des Cent Premiers (les premiers colons arrivés sur Mars) et toutes les implications politiques, économiques et sociologiques qu’impliquent la colonisation et la terraformation de la planète. On se rend compte dès la première partie que cela ne se fera pas sans mal.
 
J’avais envie de lire cette trilogie depuis longtemps. En effet, je suis fascinée par la construction – reconstruction de mondes (d’où mon intérêt pour le post-apo) et par la planète Mars. J’étais très enthousiaste au début de ma lecture. Je me suis accrochée au milieu, très fort, les tempêtes martiennes sont violentes, j’étais du coup moins enthousiaste en refermant le livre.
 
Non pas que Robinson ne connaisse pas le sujet, on est ici dans de la hard SF et chaque technologie utilisée est minutieusement justifiée et chaque comportement humain analysé. C’est sans doute là où le bât blesse. Difficile de s’attacher aux personnages, de ressentir des émotions fortes, de l’émerveillement (b*rdel, ils colonisent Mars, quand même !) quand on vous tire l’histoire en longueur avec des considérations scientifico-politico-économico-sociales excessivement poussées. Le personnage principal dans Mars la Rouge, ce n’est pas un héros qui sort du tas, ni même Mars, mais l’Histoire qui poursuit sa marche inéluctable. J’ai du mal avec ça. J’aime me sentir transportée par des aventures humaines, des personnages auxquels je peux m’identifier ou au contraire les détester. Ici, on a l’impression de lire un rapport de faits.
 
Le début est très bien, on découvre Mars en même temps que les Cent Premiers, on est à fond dedans ; la fin est bien aussi, c’est la révolution, avec des images apocalyptiques et chaotiques ; le milieu est pesant, interminable. Il y a des moments sympa quand même donc mais certains passages peuvent clairement être lus en diagonale.
Le livre pousse également à la réflexion par rapport à ce que fait l’être humain de son environnement.

Je lirai la suite, car je suis assez embarquée dans l’histoire pour avoir envie de savoir à quoi va ressembler Mars quand elle aura de la végétation et de l’eau et ce que les humains vont en faire. Mais j’aurais espéré un livre plus proche du ressenti que de la description méthodique.

Informations éditoriales

Publié pour la première fois en 1993. 1994 pour la traduction française aux Presses de la Cité. Traduit de l’américain par Michel Demuth et Dominique Haas. Titre original : Red Mars672 pages chez Pocket.

Pour aller plus loin

D’autres avis : Lael, Endea

16 commentaires sur « Mars la Rouge | Un rapport bien documenté. »

  1. Bien aimé ce qui tournait autour de l'ascenseur spatial mais je ne me souviens plus de quel tome il s'agissait.
    Sinon faut bien reconnaître que cette trilogie est assez aride, passé les premiers moments de l'arrivée des pionners

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  2. A vous entendre discuter, je me disais que je le lirais jamais, mais tu piques ma curiosité quand même. Je verrais si je suis en manque de pavé ^^

    Si tu veux de la construction de monde, je te conseille le cycle de Tyranael d'Elisabeth Vonarburg, plus axé sur les personnages justement. Par contre la narration décousue nécessite qu'on s'accroche (surtout au premier tome), et accessoirement c'est édité au Québec donc difficile à trouver en France, sauf en biblio.
    Oui je sais, mes conseils sont toujours très utiles 😀

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  3. Je l'ai lu il y a plus de 10 ans alors je ne m'en souviens plus très bien mais j'avais adoré cette trilogie. Mais je me souviens que c'était malgrés tout difficile a lire. Il me semble que les 2 autres tomes sont plus intéressants et mieux rythmés

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  4. Ton billet me confirme, comme tes collègues de LC, qu'il est pas facile à lire. Du coup, comme je l'ai déjà dit chez Endea, je vais peut être pas lire celui-ci pour le Défi Martien.

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  5. Je suis assez surpris de tous ces avis négatifs sur le livre: c'est certainement un de mes livre de SF préféré, un de ceux qui m'a le plus marqué. Alors certes il n'est pas facile d'accès mais quelle claque!

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  6. Vert tu dis des bêtises, moi je peux les avoir facilement les Tyranaël au boulot, il faut simplement les commander :p

    Par contre je suis assez d'accord avec ta critique, dans mes souvenirs j'avais poussé jusqu'au tome 2 avant d'abandonner, trop hard pour moi ^^

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  7. Je dirai tout le mal que j'en pense : c'est une daube écrite avec les pieds. Lu il y a 10 ans (ou plus), j'ai failli arrêter la SF à cause de livres dans ce genre. 😦
    NicK.

    P.S. : après le coté hard-science, il y a des masochistes qui aiment cela. :p

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  8. Shaya
    Bah à une époque je crois qu'ils étaient pas distribués en France, mais c'est ptêtre moi qui délire.

    Bref vous avez plus d'excuse, passez commande à Shaya et lisez-les 😀

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  9. @Efelle : y a un ascenseur spatial dans celui-ci en tout cas. C'était intéressant en effet. Mais j'ai eu du mal à avaler que ce soit économiquement et humainement possible.

    @Calenwen : ça reste un gros monument de la SF, faut au moins essayer. Je note pour le cycle de Vonarburg.

    @lael : euh … merci.

    @Guillaume : merci. Bon courage alors. Quoi que à mon avis tu es bien plus armé que moi pour affronter ce genre de lecture.

    @Lorkhan : A raison. Peut-être ou pas. A toi de voir.

    @Xtof : voilà qui me rassure un peu. Je compte bien lire la trilogie en entier.

    @Muad Dib : Tu as de la chance. Pas de claque pour moi. Le bouquin n'est pas à jeter loin de là, mais c'est une lecture laborieuse.

    @shaya : je sais où me fournir dans ce cas. Au pire y a Amazon. Parait qu'on trouve tout là-dessus.

    @NicK : c'est sévère comme jugement. Je crains que la hard SF ne soit pas trop mon genre non plus mais je réessayerai d'autres auteurs quand même.

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  10. D'accord avec toi Tigger. J'aime pourtant vraiment la hardSF mais là je me suis ennuyé à mourir par manque de personnages et d'un tout petit peu de romanesque. Je ne me suis jamais lancé sur le second et ne suis toujours pas tenté.

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  11. « @NicK : c'est sévère comme jugement. »
    Sévère mais juste vu que j'ai acheté puis lu les 3 tomes et j'ai failli être dégouté de la SF.
    Je ne suis pas le seul à penser cela. :p

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  12. La hard science-fiction est aussi – à la base – la réaction d'auteurs à forte culture scientifique lassés des incohérences romanesques des space opérettes de revues pulps.

    K.S.R. en prend vraiment le contre pied, et les premiers auteurs de hard-SF ont été décriés pour le côté austère et froid de leurs intrigues, plus proches de la publication scientifique romancée que de la littérature.

    Une seconde vague d'auteurs de hard-SF a depuis prouvé que le genre pouvait se faire plus nuancé, notamment grâce à Greg Egan !

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