Elle qui chevauche les tempêtes | Voler contre les traditions

Elle qui chevauche les tempêtes couverture

Impressions.

Une fiction de fantasy co-écrite par G.R.R. Martin et Lisa Tuttle dans leur prime jeunesse. Voler comme les oiseaux, lutter contre la tempête. Lutter contre l’injustice et la tradition. Un livre lu à l’occasion des 13 ans de Lunes d’encre. Découvrons ensemble Elle qui chevauche les tempêtes.

Barde-toi de là que je m’y mette

Mariss est une « rampante » mais elle rêve de voler, de faire partie des « aériens« . Remarquée par un aérien sans progéniture lors de son enfance, elle parvient à réaliser son rêve. Mais l’adversité est bien présente sur ce monde où la tradition prime sur tout le reste : son père adoptif a pour finir un fils né de sa chair qui devient donc l’héritier de ses ailes. L’ironie est d’autant plus grande que le jeune garçon, Coll, n’a absolument aucune envie de devenir aérien.  Lui ce qu’il veut, c’est être barde.

Mariss chevauchait la tempête à trois mètres au-dessus de l’eau, domptant les vents de ses larges ailes en métal tissé. Elle volait, féroce, intrépide, ravie par le péril et le contact des embruns, indifférente au froid. Le ciel était menaçant bleu de cobalt, les vents montaient, et elle avait des ailles ; cela lui suffisait. Si elle mourrait à l’instant, elle mourrait heureuse, en vol.

Le livre est divisé en trois parties, relativement distinctes l’une de l’autre, mais constituant chacune un moment clé de la vie de Mariss et une lutte ardue contre le système en place. Parce que dans Elle qui chevauche les tempêtes, il sera souvent question de l’absurdité d’un mode de fonctionnement statique, basé sur les traditions, qui est incapable de se remettre en question et de s’adapter à la réalité. Ainsi cette obligation de transmettre ses ailes à son enfant, celui-ci dut-il être un piètre aérien. Dans un monde hostile, où la technologie est rare, laisser des ailes précieuses, faites dans un matériau impossible à renouveler, s’abîmer en mer car elles sont confiées à des personnes dont les compétences ne sont pas suffisantes pour en tirer le meilleur parti, est dangereux pour la sauvegarde de l’humanité. Et c’est ce contre quoi se bat Mariss.

Le plus étrange , dans la mort, c’était sa facilité, sa sérénité, sa beauté.

Autant en emportent les tempêtes

J’ai vraiment adoré ce bouquin. L’histoire est très prenante, on se laisse complètement emporter par les tempêtes qui régissent cette planète, qu’elles soient naturelles ou humaines. Si je devais faire un résumé en un seul mot je dirais : émotion. C’est vraiment ce qui fonctionne dans ce livre : on se passionne pour le destin de Mariss et des personnages qui gravitent autour d’elle et les pages se tournent toutes seules.

Le livre n’est pas parfait. On a parfois l’impression que l’intrigue est un peu facile, que Mariss arrive trop facilement à ses fins. Sans doute que cela manque aussi de la cruauté propre à Martin et de l’étrangeté glauque propre à Lisa Tuttle. Mais on ne s’y arrête pas vraiment tellement on est emporté par sa lecture.

Quand Mariss s’éveilla, au bout de plusieurs jours, elle était vieille.

Elle qui chevauche les tempêtes constitue un excellent roman de divertissement, avec ce petit plus de la réflexion sur l’injustice et le carcan imposé par les traditions. C’est aussi un bouquin que je mettrais sans hésiter dans les mains de quelqu’un qui n’aime pas spécialement la science-fiction. Déjà le background science-fictif est plus que léger mais la façon dont est contée l’histoire, les thèmes abordés et les personnages sont propres à plaire aux lecteurs qui sont habituellement plus branchés littérature générale.

Une lecture faite à l’occasion d’un anniversaire

J’ai lu ce livre dans le cadre du défi 13 ans 13 blogs lancé par Gilles Dumay à l’occasion des 13 ans de la collection Lunes d’Encre. Au début, je voulais m’attaquer au livre qui porterait ma couverture préférée. Après moult temps passé à regarder toutes les couvertures des Lunes d’Encre sortis depuis 13 ans, je me suis rendue compte que ça n’allait pas le faire. Impossible de choisir. Je me suis donc posée la question : « quel Lune d’Encre ais-je le plus envie de lire ? » Mon choix s’est arrêté sur Elle qui chevauche les tempêtes co-écrit par deux auteurs que j’adore : GRR Martin et Lisa Tuttle.  De plus, il faut noter que ce livre fait partie des tous premiers titres édité dans la collection Lunes d’encre, en octobre 1999. Si ça, c’est pas un signe ?

Informations éditoriales

Publié sous cette forme en 1981 ; 1975 pour la première parution du premier texte, 1980 pour le deuxième. Publié en 1999 pour la traduction française chez Denoël Lunes d’Encre. Traduit de l’anglais (US) par Patrick Marcel. Titre original : Windhaven. Illustration de Alain Brion. 434 pages.

Pour aller plus loin

D’autres avis : Ombre lunaire, La bibliothèque de Philémont, Clair Obscur, Les lectures de Xapur, 233°C, ou signalez-vous en commentaire.

13 ans 13 blogs

17 commentaires sur « Elle qui chevauche les tempêtes | Voler contre les traditions »

  1. C'est marrant je n'ai pas eu la sensation que Mariss arrivait tant que ça à ses fins, enfin en quelque sorte si, mais des fois on avait l'impression que c'était gagné et puis non pas tout à fait, ou pas jusqu'au bout.
    Bon sinon tu avais parfaitement raison pour le 90%, tu aurais même pu tenter le 100 %, j'ai adoré, c'est magique, c'est bien écrit, c'est poétique et tu sais quoi ? Cela me donne même envie de le chroniquer 🙂

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  2. J'attends ta chronique avec impatience 😀
    Je ne me souviens plus trop pour Mariss qui arrive ou non à ses fins. En fait ce qu'il me reste de ce livre plusieurs mois plus tard, c'est ce que je mentionne en 1er lieu : les émotions. C'est un livre qui joue beaucoup là-dessus.

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