Trois zombies pas comme les autres

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La littérature zombie a le chic pour questionner notre humanité. La littérature des « zombies qui pensent » prend un chemin de traverse : et si il devenait plus difficile moralement d’éliminer un zombie d’une simple balle dans la tête car ils sont doués de sentiments, d’émotions, de la parole, de capacités d’apprentissage et de liberté d’action et de pensée ?
Voici un trio de romans qui revisitent de concept du zombie + 1 bonus télévisuel.

L’éducation de Stony Mayhall, Daryl Gregory

Stony Mayhall est un garçon pas comme les autres. Il est né zombie. Il a grandi. Il n’a pas envie de manger les êtres humains. Il est intelligent. Il ne peut pas mourir. Il est impossible. Ce roman est l’histoire de sa vie. Mais il va au-delà, bien au-delà : la politique, les théories du complot, la religion, la vision habituelle que l’on a des zombies dans la pop culture, la notion même d’« être humain » sont mises à l’épreuve. C’est passionnant, futé et en plus ça se lit comme un page turner.

Publié au Bélial’ en 2014. Traduit de l’anglais (US) par Laurent Philibert-Caillat. Titre original : Raising Stony Mayhall. Illustré par Aurélien Police. 448 pages.
L'éducation de Stony Mayhall Daryl Gregory
 

Celle qui a tous les dons, M.R.Carey

 

Melanie vit dans une cellule qu’elle ne quitte que pour aller à l’école, solidement attachée à un fauteuil. On s’attache à cette gamine « affam » qui se prend d’une admiration folle pour son institutrice. Sa vision du monde qui l’entoure est captivante, à la fois si mature et si … humaine. Après 150 pages, le roman se transforme en road trip classique de la culture zombie, ce qui en diminue la portée. Il n’en reste pas moins que le roman est prenant et vous fera voir les zombies différemment.

Chronique complète.

Publié chez L’Atalante en 2014. Traduit de l’anglais par Nathalie Mège. Titre original :  The girl with all the gift. Image de couverture : (c) altanaka/shutterstock. 443 pages.
Celle qui a tous les dons M.R. Carey

Vivants, Isaac Marion

Tout bascule le jour où R., zombie de son état, rencontre Julie. Initialement son petit-déjeuner. Mais la jeune fille exerce une certaine fascination sur lui et il décide de ne pas la manger. Dans un remake postapocalyptique de Romeo et Juliette, le zombie et la vivante vont ainsi développer une relation contre nature que ni vivants ni morts ne peuvent comprendre. Avec beaucoup d’humour, R. raconte sa condition de zombie à la première personne. Malgré une fin décevante, le roman est un divertissement agréable qu’on dévore aussi vite qu’un zombie un cerveau.
Publié en 2011 chez Bragelonne. Traduit de l’anglais (US) par Benoît Domis. Titre original : Warm Bodies. © Shutterstock
 
Vivants Isaac Marion

En bonus : In the flesh, Dominic Mitchell

L’invasion zombie a été contenue. Mieux : après de longs mois de rééducation, les morts devenus zombie ont été soignés puis rendus à leur famille. Mais la réintégration est difficile.  Comment avoir une vie normale lorsqu’on a mangé ses voisins ? Comment accepter des morts vivre normalement au sein d’une communauté ? La série anglaise parle d’intolérance et d’acceptation de soi. La saison 1 est magistrale, la saison 2 plus dispensable mais reste sympathique car on s’attache beaucoup aux personnages.
Série britannique créée par Dominic Mitchell. 2013-2014. 9 épisodes de 55 minutes.

In the flesh Dominic Mitchell

 

Notes

La photographie d’introduction a été prise par DeJuan Sullivan en 2010 et s’intitule sobrement « Zombies ». CC BY 2.0. Consultable ici.
La photographie pour Celle qui a tous les dons est une photographie personnelle. CC BY-NC-ND 3.0.

11 commentaires sur « Trois zombies pas comme les autres »

  1. Et moi je l'aiiiiime c'est pas d'ma fOoOooOOte :p
    Très sympathique article et je plussoie les copines pour les deux autres titres. Tu as aussi Zombie Island (avant de devenir zombie, l'un d'eux était dans un bar à oxygène, donc à sa mort son cerveau n'en a pas été privé. Alors il se réveille pas hyper frais mais ça va encore)
    Sinon pour le film Warm bodies c'est regardable, mais j'ai préféré assez largement le roman.

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  2. C'est très bien de faire un tel billet, cela me rappelle que j'aimerai bien lire le roman de Daryl Gregory 😉 J'ai bien aimé Celle qui a tous les dons mais pas Vivants. Ah, In the flesh, très bonne série aussi !

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