Le changement c’est lentement

escargot regardant son reflet

La vie, l’univers et le reste.

Parfois il arrive qu’on souhaite opérer des changements dans ses habitudes dans le but d’améliorer son existence : mieux manger, mieux consommer, mieux tenir compte de l’environnement, gagner du temps, être plus serein avec soi-même et les autres, etc. La tâche parait souvent insurmontable, alors pris dans le tourbillon du quotidien on met ça de côté ou bien on essaie vaguement avant de laisser tomber. Dernièrement, je me suis trouvée confrontée à cette situation à de trop nombreuses reprises. Alors j’ai préféré arrêter d’essayer pour me demander : pourquoi est-ce si compliqué ? J’en ai tiré certains enseignements qui ont diablement amélioré mes capacités à opérer des changements dans ma vie.

Voici donc le fil de mes réflexions …

 

Facteur de motivation

A dire vrai, la réflexion commence là. Il faut une raison qui soit un facteur de motivation suffisant. Il y a fort à parier qu’une raison comme « faire des économies » ait plus d’impact  quand on a vraiment besoin de faire des économies que dans le cas contraire. Je pense également que les raisons internes à soi-même auront un impact plus fort par rapport à des raisons externes de type « faire plaisir à quelqu’un ».

C’est déjà une bonne base. Mais ce ne sera pas suffisant. J’en reviens à mon questionnement : pourquoi est-ce si difficile de mettre en oeuvre de façon durable des changements d’habitude dans le but louable d’améliorer son existence ?

Homer Simpson compliqué

 

Objectif concret et effet boule de neige

Un jour j’ai compris (enfin pas un jour, progressivement mais comme toutes les idées, on a toujours l’impression qu’elles apparaissent soudainement) :
  1. L’objectif est souvent trop vague. Par exemple : il faut que je mange mieux.
  2. L’objectif est souvent trop ambitieux. Par exemple : à partir de demain, je mange 100% bio.
De là, je me suis rappelée que j’avais mis 5 ans pour faire passer ma Pile à Lire de 65 à 10 livres (en réalité, elle en fait 20 mais chut) et que je l’avais bien vécu, même si je ressentais parfois de la frustration que ça n’aille pas plus vite. Frustration rapidement étouffée dans l’œuf par quelques achats judicieusement déculpabilisants. Au départ, cette décision était simplement motivée par le fait de pouvoir lire rapidement ce que j’achetais, d’arrêter de voir des livres croupir pendant des années dans cette pile, jusqu’à parfois atteindre le stade de la perte d’envie de les lire. Et puis cela m’a fait remettre en cause ma tendance à l’accumulation de produits culturels en général. Par exemple, les jeux vidéos. Et plus encore, la surconsommation en général. Je me suis mise à me dire que ce serait bien si je jetais moins de nourriture ; je me suis demandée si j’avais besoin d’autant de vêtements (là le problème étant plutôt l’accumulation de vieilles fringues que le trop d’achat mais j’en parlerai une autre fois) ; etc. En 2010, je voulais juste passer ma Pile à Lire de 65 à 10 livres. Effet boule de neige
Plankton sous le neige
La solution à ce problème est assez simple : mettez-vous un objectif super concret et qui vous demande un effort que vous jugez raisonnable. Vous voulez manger mieux mais c’est compliqué, car comme moi, faire la cuisine vous saoule et qu’en plus vous mangez souvent dehors ? Faites une chose qui est facile. Par exemple, je trouvais que je mangeais beaucoup de « crasses » du genre de celles où on vous rappelle de manger 5 fruits et légumes par jour dans la publicité. Je les ai partiellement remplacées par des graines de tournesol (écossées et non salées hein, sinon ça marche pas) et par des fruits. J’ai juste fait ça. Et quelques autres trucs dans le même genre mais je ne vais pas m’étendre, ce n’est pas le sujet. C’est trois fois rien, mais c’est déjà ça. C’est mieux. C’est pas parfait mais on s’en fout.
Ça ne garantit aucunement de persévérer sur le long terme mais ça diminue la probabilité d’échec. Et si vous laissez tomber, vous laissez tomber un petit changement, pas un programme ambitieux. En terme d’auto-culpabilisation c’est moins lourd à gérer. Quant à ce qui aura été accompli jusque là, ce sera déjà ça de pris.

Vivre avec ses contradictions

J’ai aussi pris conscience qu’il n’est pas nécessaire d’être en permanence consistant avec soi-même. Sinon on ne fait jamais rien. Si vous vous sentez capable de manger plus de fruits bio et moins de chocolats industriels, faites-le. Ne vous empêchez pas de le faire parce que ce n’est pas cohérent avec vos samedis fast-food dont vous ne pouvez pas vous passer. Non. Encore une fois, c’est toujours déjà ça de pris et si ça tombe vous finirez par laisser tomber le fast-food par effet boule de neige.

Sérieusement. Regardez autour de vous. Le monde entier vit très bien avec ses contradictions. Pourquoi pas vous ?

Rainbow Dash deal with it Twilight Sparkle

 

Résumé en 3 étapes 

En résumé, pour apporter des changements d’habitudes dans sa vie, on a besoin :
  1. d’avoir au moins une bonne raison, intrinsèque de préférence, comme facteur de motivation.
  2. de choisir un objectif très concret et facile à réaliser.
  3. de cesser de vouloir être consistant avec soi-même.
Ces astuces ne peuvent bien évidemment pas s’appliquer dans toutes les situations. Elles ne s’appliquent pas, par exemple, en cas de changement brutal dans le quotidien qui implique des changements brutaux d’habitude, choisis ou imposés. Par exemple, devenir parent, un nouveau boulot, une rupture, un déménagement … Mais bizarrement, dans ce genre de situation, on se débrouille pas mal pour changer nos habitudes, tout simplement parce qu’on n’a pas le choix. Ça doit donc bien être possible ?
Et vous comment vous faites quand vous voulez changer vos habitudes? Est-ce que vous appliquez le même genre d’astuces ou procédez-vous autrement? Avez-vous d’autres astuces à partager ?

Pour aller plus loin

Sur un sujet similaire, je vous invite à lire le billet de Florie du blog La nife en l’air, astucieusement titré « T’es écolo et tu prends des bains ? ou pourquoi chaque effort compte ».

La photo d’introduction vient du site easybranches.com  et les gif de giphy.com.

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35 commentaires sur « Le changement c’est lentement »

  1. Cet article est… <3 Je connais bien l'effet boule de neige : on est passé récemment aux couches lavables, parce que je n'en pouvais plus de jeter des tonnes et des tonnes de sacs poubelles. Et... J'attends désormais avec impatience de recevoir mes cotons lavables, histoire de réduire encore tout ça '_'

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  2. Merci beaucoup de partager tes réflexions avec nous! J'aime beaucoup tes trois étapes. La raison intrinsèque, c'est vraiment la clé je pense, parce que plus on s'appuie sur des choses externes pour se motiver, plus on dépend de résultats qui ne dépendent pas de nous. Et c'est décourageant du coup… (je ne sais pas si c'est très clair ce que j'essaye de dire…) Un grand merci pour cet article très clair en tout cas (et merci d'avoir cité mon article, ça me touche beaucoup)

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  3. Ah l'élaboration d'objectifs, un vaste sujet ! C'est un truc tout bête, mais finalement difficile à appliquer pour les raisons que tu évoques : objectif mal défini, non réaliste, sans avoir pris le temps de s'interroger sur le pourquoi profond…
    J'ai même fait un article là-dessus : http://ecologie-citadine.com/utiliser-la-methode-smart-pour-reussir-son-passage-au-zero-dechet-au-minimalisme-au-vegetarisme-etc/
    En tout cas félicitation pour ton passage à 10 (ou 20) livres, belle progression !

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  4. Tout à fait. Très intéressant ton article.
    Merci ! Je travaille à retourner à 10 maintenant mais comme j'emprunte à la bibli et essaie d'écluser ma PàL numérique en parallèle, c'est lent (mais c'est pas grave et ça me va très bien).

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  5. Un truc qui fonctionne avec moi c'est la menace ou plutôt le risque encouru. Quand on est passé à côté de… et que l'on veut éviter (tant est que cela puisse être éviter mais autant s'en auto-persuader ^^ ), on arrive bien à se motiver pour certains efforts au quotidien. Notamment sur le plan alimentaire. Il faut une prise de conscience aussi, quelque chose qui percute (par ex., j'ai réussi à totalement me passer du sucre blanc, voire du sucre tout court maintenant).
    Il y a sûrement aussi un facteur culpabilité qui intervient chez moi.
    Mais comme les contradictions sont là, il y a des chutes. Pourtant petit à petit, les changements s'ancrent au quotidien alors lentement peut-être, mais sûrement 🙂
    Être accompagné dans les changements que l'on veut opérer dans sa vie, c'est un must aussi.

    Et moi je ne sais pas toi, mais en vacances, loin des tentations fast-food et autre pizzeria, cela ne me manque pas du tout! Et alors que je ne fais jamais le marché chez moi, c'est un truc que je fais naturellement en vacances quelque part… Comme si cela participait de l'acte touristique ^^

    Billet extrêmement intéressant en tout cas. Merci!

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  6. Chez moi le risque encouru ne fonctionne que s'il y a une conséquence immédiate. Je suis plutôt du genre à manger n'importe quoi, je peux me le permettre taux de cholestérol très bon, je grossis pas. Bref, je mangeais très souvent du fastfood. J'ai dû sérieusement me calmer quand mes intestins ont commencé à me dire merde (pardon). Bref, depuis je me suis calmée et c'est bien car j'ai pas du tout arrêter, juste le faire moins souvent. J'aimerais mieux manger mais j'aime pas faire à manger. Donc ça passera forcément par du lentement mais sûrement ^^
    En tout cas les contradictions ne doivent pas mener à un abandon en mode « je n'y arriverai jamais ». Je pense que c'est le plus important.
    Merci à toi de ton partage d'expérience ^^

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  7. Merci pour le partage de tes réflexions, c'est très intéressant. Il se trouve que j'ai tout juste commencé à me frotter à ces questions il y a quelques mois, mais ma réflexion n'a pas été aussi profonde que la tienne. Du coup j'en prendrai de la graine (à défaut de manger des graines comme toi haha — bon je crois qu'il est tard, je vais me coucher !)

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