Carnet de lectures d’une adolescente

carnet de lectures d'adolescence

 

La vie, l’univers et le reste.

Il y a quelques mois je retrouvais le carnet où j’ai noté scrupuleusement chacune de mes lectures et relectures entre juillet 1994 et décembre 1999. J’ai exploré les tréfonds de ce carnet pour découvrir mon moi qui grandit, découvre des auteurs, mes lectures préférées de l’époque, ce dont je croyais me souvenir et ce dont je ne me souvenais plus. Plongez avec moi 20 ans dans le passé

A la recherche du carnet perdu

Depuis l’été 1994, je note chacune de mes lectures dans un carnet. En plus de 20 ans, vous vous imaginez bien que j’ai usée plus d’un carnet. A dire vrai, je suis en plein dans le troisième, que j’ai commencé en 2013. Le deuxième date de 2000 à 2012. Le premier, dont il sera question dans ce La vie, l’univers et le reste (et surtout le reste) coure donc de 1994 à 1999.
Jusqu’au mois d’avril dernier, ce carnet était perdu depuis des années. J’ai retournée en vain plusieurs fois mon appartement. Mon dernier espoir était la cave de mon père dans laquelle j’avais encore quelques cartons, mes cours d’université principalement.
Et bingo ! Je ne vous dis pas ma joie lorsque je l’ai retiré de son carton poussiéreux au milieu de mes éternuements intempestifs. J’ai donc pu revoir toutes mes lectures d’adolescente. Je tombée sur quelques perles que j’avais bien envie de vous partager (et que vous aviez l’air d’avoir envie de lire).
Attention, c’est un billet ultra personnel, vous allez entrer dans mon moi adolescent, dans mon moi qui grandit mais pas tout à fait non plus, qui découvre Stephen King, Zola et Virginia C. Andrews…

Des lectures d’enfance aux lectures d’adulte

En juillet 1994, j’avais 12 ans. Je rentrerais en 1ère secondaire en septembre (5ème en France). Cela correspond aussi au moment où j’ai commencé à lire des bouquins d’adulte. Il est captivant de re-découvrir mes lectures de cette période car se mélangent pêle-mêle du Anne et Serge Golon, Virginia C. Andrews et Mazo de la Roche et des relectures enfantines comme La petite maison dans la prairie, Les Trois jeunes détectives, La Trilogie des Arpents, La Trilogie des Tripodes…
 
carnet de lectures d'adolescence
 
[date= le jour où j’ai terminé le livre]
  • 15/09/94: Le penseur mène l’enquête de Christine Nöstingler était ma première lecture obligatoire pour l’école. Un bouquin pour nous faire découvrir les descriptions physiques et de caractères des personnages. La veille, je finissais Marquise des Anges, tome 2.  C’est marrant car ce décalage ne me paraissait pas incongru à l’époque puisque je le pratiquais moi-même dans mes lectures personnelles. Sinon, quitte à lire du Nöstingler, je vous conseille plutôt Le môme en conserve, il est beaucoup plus rigolo 😀
  • 31/10/94: Le journal secret de Laura Palmer. Un choc de découvrir ce livre, qualifié à l’époque d' »inoubliable » (sic) et dont j’avais complètement oublié que je l’avais lu (et dont je ne me souviens absolument pas du contenu). Oui il s’agit bien de la Laura Palmer de Twin Peaks. Subitement, la couverture de ce livre m’est revenue en mémoire. La tête de Laura Palmer hors de son sac plastique, image iconique que je redécouvrirais 15 ans plus tard avec la série sans me rappeler du tout que j’avais lu ce livre. Il n’est plus édité mais je vais le racheter en seconde main parce que c’est trop fort ça tout de même.
  • 01/01/95: Les 500 millions de la Bégum, mon premier Jules Verne. Qualifié de « super ». J’ai lu l’exemplaire de la bibliothèque familiale. Quand j’ai eu fini, j’ai rangé le livre dans ma bibliothèque. Je l’ai toujours. Il sent le vieux livre.
  • 12/07/95: Croc-Blanc de Jack London. J’avais vu le film quelques années plus tôt. Ce livre a été un choc pour moi car le film, que j’adorais (j’adorais les loups et la conquête de l’ouest) est en total décalage de ton par rapport au livre qui offre une vision assez violente et qui finit de façon moins « happy end ». J’ai découvert la version édulcorée du monde de Disney… et Jack London.

Découverte de Stephen King

Progressivement, les (re)lectures d’enfance ont disparu et les lectures d’ado se sont mêlées aux lectures adultes. Journal de Jamila, Les tilleuls verts de la promenade, L’herbe bleu… Surtout en janvier 1996, je finissais mon premier Stephen King: Le Fléau. J’ai adoré. Je me souviens de la couverture du livre. Il faisait 1183 pages (je l’ai écrit dans mon carnet). J’avais mis 10 jours pour le lire et j’en étais très fière. En mars de la même année, mon frère me prêtait Shining. Ça a visiblement déclenché un truc en moi car ensuite j’ai enchaîné sur Bazaar, Misery, Insomine, Running Man, Jessie, Danse Macabre, Ça (1,2 et3), Peur Bleue en l’espace de 2 mois.

Vers la même période j’ai commencé à m’enfiler tous les Barjavel car mon père avait acheté les intégrales en Omnibus.

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Et d’autres lectures:
  • 04/10/96: Les animaux dénaturés, Vercors.
  • 11/10/96: Le pistolero, Stephen King
  • 29/01/97: Le Horla, Maupassant
  • 17/02/97: 1984, George Orwell
  • 20/04/97: Fahrenheit 451, Bradbury
  • 27/06/97: Les écritures, Cavanna

Découverte de Zola

La lecture de mon premier Zola (02/08/96), Germinal, date de 2 ans avant que je ne m’y sois plongée corps et âme. Le suivant a été La Curée le 01/04/98. Puis: L’argent, La Bête humaine, La débâcle, Une page d’amour…  J’ai donc surtout lu Zola entre le 01/04/98 et le 23/12/99 (Le docteur Pascal). Il y a eu l’ensemble des Rougon-Macquart : j’ai vérifié, il n’en manque pas un. Mais aussi quelques recueils de nouvelles, J’accuse! et Thérèse Raquin. Germinal est le seul que j’ai lu deux fois, ce qui explique certainement pourquoi je n’ai que quelques vagues souvenirs des histoires à l’heure actuelle.

En terme de classique, j’ai aussi lu pas mal de Maupassant, un peu de Balzac, Stendhal, Flaubert, tout cela sans contrainte de l’école (je les lisais souvent avant qu’on nous les fasse lire).

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On est obsessionnel ou on ne l’est pas

Quand j’avais 12 ans, j’avais déjà un petit côté obsessionnel (il est des choses que la puberté ne change pas), alors j’avais instauré un système de notation allant de « idiot » à « inoubliable ». Changé l’année suivante par un autre allant de « ne valait pas la peine d’être lu » à « exceptionnel ». J’indiquais aussi si c’était un livre pour l’école, s’il m’appartenait ou non. J’avais aussi « le meilleur livre lu dans le mois » et « le livre de l’année« :
  • 95-96: Le Fléau, Stephen King
  • 96-97: Amarok (Le Royaume du Nord-4), Bernard Clavel
  • 97-98: L’homme qui murmurait à l’oreille de chevaux, Nicholas Evans
  • 98-99: Une prière pour Owen, John Irving
Je notais aussi combien de livres je lisais par an, pour constater aujourd’hui que sur mes 6 années de secondaire, je suis passée de 141  livres lus en 1994  à 55 en 2000. Evidemment ça prend plus de temps de lire du Zola que La petite maison dans la prairie.
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Une pensée émue 

Je ne savais pas bien sûr, quand j’étais gamine, que j’allais bloguer un jour, ni même que ma passion pour les livres allait perdurer. Certes, il y a eu des hauts et des bas. Et même maintenant, les livres sont un parmi mes autres loisirs culturels. Mais ils sont toujours chers à mon cœur du fait qu’ils ont toujours été là pour moi.
De ce fait, ce carnet j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Je suis hyper reconnaissante à mon moi du passé de ne l’avoir jamais jeté (ce que j’ai fait avec un tas d’autres trucs que je regrette un peu maintenant) et plus encore de l’avoir retrouvé. Tous ces livres dont je n’avais aucun souvenir de les avoir lus, tous ces livres que je me rappelais avoir lus mais dont j’avais oublié ce que j’en avais pensé, tous ces livres qui sont passés entre mes mains, qu’ils m’appartiennent (ou m’aient appartenu), qu’ils aient été empruntés à la bibliothèque de ma commune, de l’école ou à des amis, qu’ils aient été pour l’école, qu’ils m’aient été conseillé ou que je les ai découverts par moi-même, que je les ai aimés ou détestés, que je les ai relus ou non, qu’ils m’aient marqué ou non.
Tous ces livres, c’est moi.
Et je suis contente, à défaut de me souvenir de chacun d’eux, d’en avoir conservé une trace écrite et de pouvoir la partager avec vous aujourd’hui.
Et vous ? Vous av(i)ez un carnet de lectures ? Est-ce que vous vous êtes déjà replongé dedans des années plus tard ? 

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45 commentaires sur « Carnet de lectures d’une adolescente »

  1. J’avais effectivement commenté 🙂
    Si j’avais dû le faire aujourd’hui pour la 1ère fois, j’aurais écrit la même chose, c’est déjà bien de ne pas se contredire.

    Et pour te répondre, je ne suis pas sûre que les générations actuelles, lisent les mêmes titres que nous. Je ne sais pas si c’est si grave que ça en soi. Peut-être pour les grands classiques dans le sens où ils permettent non seulement de connaître une époque, mais aussi d’apporter un vocabulaire particulier à celui qui lit. Ce n’est pas tant pour l’utiliser que c’est important (on ne parle pas non plus comme dans les livres), mais pour que tous aient ce vocabulaire à un moment donné.
    Bref!

    Je crois que je vais me faire un fichier Excel de mes lectures…

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