Horreur à Arkham (jce) | jeu pour obsessionnel compulsif

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Impressions.

Horreur à Arkham est ce qu’on appelle un « JCE » pour jeu de cartes évolutif. Il a été créé par Nate French et Mattew Newman en 2016. Le but est de survivre à un scénario cauchemardesque qui prend place dans la cité d’Arkham. Cultistes, Goules et autres Maigres Bêtes de la Nuit, prenez garde : j’arrive !

La boîte de base, dont je vais vous parler ici, contient les jetons nécessaires pour jouer, 239 cartes pour jouer 5 investigateurs (personnages) et 3 scénarios qui forment une histoire complète. A côté du jeu de base, il existe un certain nombre d’extensions apportant de nouvelles cartes, scénarios et investigateurs. Bref… Quand tu regardes l’abîme, l’abîme aussi regarde en toi. Oups… J’ai laissé tomber ma CB dedans.

Ce jeu ne s’adresse clairement pas à tout le monde mais quand on se prend au jeu, il devient terriblement addictif. Il a des qualités indéniables qu’il vaut mieux connaître avant de tenter l’aventure.  On va parler complexité, ambiance et rejouabilité

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Complexité

Horreur à Arkham est un jeu complexe, c’est le moins qu’on puisse dire:

  • Cartes et decks : cartes investigateurs et decks joueur; deck intrigue ; deck rencontre, cartes lieux. Rien que dans le deck joueur on trouvera des cartes de Soutien, Compétence, Evénement et Faiblesse. Chacune a ses caractéristiques, son coût en ressource, sa classe, ses effets…
  • Mise en place : évidemment, toutes les cartes ne se jouent pas à chaque partie. La mise en place du jeu en lui-même est déjà une gageure car il faut trier les cartes dont on a besoin, créer son deck joueur (de ce point de vue le jeu de base offre des possibilités qui sont somme toutes assez limitées mais qui peuvent déjà s’avérer prise de tête).

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  • Déroulé du jeu :  le jeu se déroule en différentes phases très codifiées. De la phase de Mythe (en général on n’aime pas ce qui se passe lors de cette phase), d’Investigation (celle-ci ne se passe jamais comme vous voulez), des Ennemis (si vous n’y laissez pas votre intégrité physique et/ou mentale vous êtes content) et d’Entretien (même ici il peut vous tomber dessus une petite paranoïa des familles par exemple). Chaque phase est elle-même divisée en différentes parties, à réaliser dans l’ordre et ponctuée par des tests de compétence. Ce n’est clairement pas le genre de jeu où on range les règles définitivement après les avoir lues.

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  • Importance du vocabulaire : le glossaire des termes spécifiques au jeu n’est pas piqué des vers mais la façon dont les phrases sont formulées, s’enchaînent et les mots utilisés ont aussi leur importance. Ma paupière en tressautait d’angoisse quand, cherchant des informations sur le net à propos d’une carte que je ne comprenais pas, je me suis retrouvée au milieu d’un débat interminable sur l’application de l’adverbe « ensuite » sur l’effet d’une carte.

Tout cela est fascinant, quoi que très effrayant… un peu comme l’univers lovecraftien. Ce qui nous amène à…

L’ambiance

Le jeu baigne merveilleusement dans son ambiance lovecraftienne:

  • Les illustrations sont vraiment belles, hyper détaillées, retranscrivant bien l’ambiance glauque et fouillis d’Arkham. Les scénarios et les cartes reprennent les gimmicks lovecraftiens : les goules, les cultistes, les mains qui surgissent du plancher, le Necronomicon, la folie et des lieux emblématiques comme l’Université Miskatonic.
  • Les effets des cartes participent au role play. En matière de game design, il n’est pas facile de lier le nom d’une carte à son effet dans le jeu. Le réalisme peut vite être rattrapé par les limitations du jeu. Je trouve que les concepteurs s’en sortent particulièrement bien. Par exemple : la carte Amnésie vous demande de vous défausser de toutes vos cartes sauf une.

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  • La difficulté du jeu et sa dimension punitive font aussi partie de l’ambiance très « rien ne se passera comme vous l’entendiez » de l’univers de Lovecraft.

Rejouabilité

Chaque scénario  a un déroulé spécifique et qui varie peu d’une session à l’autre mais le jeu est cependant doté d’une immense rejouabilité :

  • On peut jouer seul ou à deux (jusqu’à 4 si on une deuxième boite de jeu mais honnêtement, je n’arrive même pas à concevoir le foutoir que cela peut être ni comment remporter une telle partie – 4 cartes rencontres par tour, ça fait mal)
  • 5 investigateurs différents, chacun avec ses caractéristiques et des cartes bien précises. Il y a plein de possibilités pour combiner les investigateurs entre eux.

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  • Les cartes Rencontre permettent de personnaliser chaque partie. Chaque scénario a son deck Rencontre et les joyeusetés qui en sortent sont très variées et tirées au hasard (la plupart du temps).
  • Chaque scénario propose plusieurs conclusions avec des conséquences plus ou moins réjouissantes pour chacune
  • La maîtrise des règles est lente, ce qui donnera naturellement envie de recommencer un scénario pour le jouer de façon plus maîtrisée, en connaissant mieux le déroulé des opérations et son deck, en l’ajustant si besoin.

Le JCE Horreur à Arkham est un jeu plein de possibilités dont je n’ai encore qu’effleuré la surface. Je peux d’ors et déjà vous dire qu’il fait une formidable thérapie par l’absurde pour les personnes obsessionnelles compulsives. Il ravira aussi celles et ceux qui aiment se prendre la tête et passer des heures à déchiffrer des textes en petits caractères. Mais plus que tout, il enchantera les détectives de l’étrange qui s’ignorent…

Pour aller plus loin

Jeu créé par Nate Frenchman et Mattew Newman en 2016. Edité par Fantasy Flight Games. Distribué par Asmodée en France.  1 à 2 joueurs. A partir de 14 ans.
D’autres avis : Des jeux une foisLes dragons nains.

10 commentaires sur « Horreur à Arkham (jce) | jeu pour obsessionnel compulsif »

    1. Oui ça vaut peut être mieux tester une partie en empruntant ou avec un ami la première fois pour voir si ça plait, c’est assez particulier.

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  1. Je n’aime pas ce jeu parce que j’ai toujours une image de Batman qui apparaît quand j’en entends parler. >.<
    Plus sérieusement, je n'ai jamais testé, mais je pense que j'aurais pu aimer si ce n'était pour son univers…

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    1. Tu n’aimes pas l’univers de Lovecraft ?
      Sinon, il y a un jce tout à fait dans le même genre estampillé Seigneur des Anneaux 😀

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