Lost in space S1| Les Robinson de l’espace

Lost in space perdus dans l'espace 2018 saison 1

Impressions.

Quand Netflix reboote une série de science-fiction des années 60, on se demande ce que cela peut donner. Quand cette série met en scène une famille perdue sur une planète inconnue, on est comme le renard par l’odeur alléché. Vous feriez bien un petit voyage direction Alpha du Centaure avec moi ? Imprévus garantis.

Reboot-toi de là que je m’y mette

Lost in space (2018) ou Perdus dans l’espace est le reboot de la série éponyme créée en 1965. Forte de 83 épisodes de 49 minutes diffusé en 3 saisons, cette série a eu beaucoup de succès en son temps mais est peu connue par chez nous. On a eu droit à un film en 1998 aussi mais si j’en crois l’Internet, il était catastrophique. En tout cas il s’est bien vautré au box office (ce qui en soit ne veut pas dire grand chose) et il a une note pourrie sur Allociné et IMDb.

lost in space 1965
La série de 1965. Tu le sens le kitsch ?

La série est showrunnée par Zack Estrin, scénariste sur Prison Break, Charmed ou encore Dawson. Dans les scénaristes, on trouve entre autre Burk Sharpless et Matt Sazama (Dracula Untold, Le dernier chasseur de sorcières, Gods of Egypt) qui semblent apprécier écrire ensemble des films très nuls. Mais qu’en est-il de Lost in Space ?

De Charybde en Scylla

Les Robinson (on est original ou on ne l’est pas) sont sélectionnés pour un voyage sans retour vers Alpha du Centaure. On a Maureen la mère, brillante ingénieure en aérospatiale, leader du groupe ; John, le père, militaire, peu présent avant que la famille ne s’embarque à bord du Résolution, le couple est séparé ; Judy, la fille aînée, 18 ans et déjà docteur ; Penny, moins conventionnelle que sa sœur, cultive le sarcasme et un certain amour pour la littérature ; et Will petit dernier qui se prendra d’affection pour un robot qu’il a sauvé et qui depuis lui obéit.

Avec des milliers d’autres personnes, ils sont destinés à peupler une colonie terrienne sur une planète habitable du système. Ils voyagent à bord du Résolution, énorme vaisseau amiral qui transporte des vaisseaux familiaux plus petits : les Jupiter . En cours de voyage, une catastrophe survient et le Jupiter des Robinson est éjecté vers une planète inconnue…

lost in space saison 1 2018
Ambiance tendue chez les Robinson

Et les ennuis ne font que commencer. La série se caractérise par le grand nombre de mésaventures qui leur tombent dessus, la suivante toujours plus inextricable que la précédente. Si le procédé maintient en haleine et dans une tension folle, en mode je mords les coussins du canapé, il faut quand même se rendre à l’évidence que sa surexploitation nuit un peu au réalisme de la situation : à un moment donné on ne peut pas avoir autant de malchance ET de chance à la fois. Cela étant, le côté Mac Gyver de la mère qui a toujours des solutions de secours aux solutions de secours est assez impressionnant et fun.

Tout ce petit monde évolue dans une dysharmonie totale et leurs péripéties sont au moins une fois sur deux causées par des erreurs qu’ils commettent, ce qui peut devenir assez énervant mais rend les personnages très humains (et aussi un peu cons).

Dr Smith et Mr Robot

Deux éléments de l’intrigue me paraissent remarquables dans cette première saison : le personnage du Dr Smith et le robot.

Le Dr Smith, de son vrai nom June Harris, est une manipulatrice de première catégorie, une usurpatrice d’identité multirécidiviste et une psychopathe en puissance. Elle est individualiste, menteuse et n’hésitera jamais à mettre les survivants en péril pour parvenir à ses fins. Mais comment un tel personnage a-t-il pu se retrouver sur le Résolution, dont chaque membre est trié sur le volet et a passé des milliards de tests d’aptitudes ? C’est ce que la série vous apprendra.  Evidemment le personnage est un peu too much comme un peu tout dans cette série mais il y a des séquences assez dingues où elle amène à faire faire ce qu’elle veut à des personnes qui ne se doutent pas de sa duplicité (et qui n’ont aucune raison a priori d’être méfiant : personne n’est sensé être arrivé là par hasard).

Will et Dr Smith Lost in space 2018
Will et Dr Smith

Le robot est sauvé par Will dans le premier épisode (vous me pardonnerez ce petit spoiler non averti : on l’apprend assez rapidement). Si l’enfant est sincèrement pris d’affection pour le robot, les intentions du robot sont moins claires. Est-il plus que ce qu’il n’est ? A savoir une machine ultra-sophistiquée construite dans un but à l’évidence non altruiste envers les humains et qui risque de se retourner contre eux à tout moment ? A-t-il simplement été « reconfiguré » pour obéir à Will suite à son sauvetage ? Ou quelque chose de plus a-t-il émergé chez lui après le dit sauvetage ? Evidemment la question que l’on se pose le plus reste : MAIS BON SANG QU’EST-CE-QU’IL FOUT LA ? Je vous laisse voir la série pour le découvrir. Ce que j’ai trouvé passionnant c’est de voir le gamin mettre naturellement en place les lois d’Asimov pour gérer le comportement du robot et d’en découvrir les limites également.

danger will robinson robot lost in space 1965
« Danger, Will Robinson »

Space Robinsonnade

Lost in Space est clairement une série grand public, voire familiale. Elle tire sur des ficelles qui manquent totalement de subtilités et vous ne risquez pas de vous faire un nœud dans le cerveau en la regardant. Je le savais avant de la voir mais si je me suis lancée dedans c’est parce qu’elle relie deux genres que j’apprécie beaucoup : la robinsonnade et le space opera.

La robinsonnade est un plaisir d’enfance : Deux ans de vacances de Jules Verne, le film Robinson des mers du sud (1960) pour lequel j’ai beaucoup d’affection (mais qui est d’un sexisme affligeant). Associer ce petit plaisir régressif avec le sense of wonder du space opera m’attirait beaucoup. Je l’ai donc vu en tant que tel avec une bonne dose de bienveillance en faisant taire la grincheuse blasée en moi. Et ça fonctionne très bien comme ça !

lost in space 2018 sense of wonder
Tu le sens le sense of wonder ?

Lost in space est une série de space opera plutôt sympathique à destination d’un large public. Si des questionnements propres à la science-fiction (lois d’Asimov, survie en territoire hostile sur fond de technologies ultra sophistiquées) tiennent une bonne place dans le show, c’est l’aventure qui prime dans un festival de rebondissements qui mettent les héros dans des situations désespérées. Accrochez-vous à votre canapé ou passez votre chemin.

Informations éditoriales

Série américaine créée par Zack Estrin et Matt Sazama. 2018 pour la saison 1. Une saison 2 est d’ors et déjà prévue. 10 épisodes de 60 minutes.

Pour aller plus loin

D’autres avis : AnudarGold’n Blog, The Red Shire, Sweet Tonton, Le chien critique
Si vous vous demandez c’est quoi « Les Robinsons des mers du sud » et que vous n’avez pas peur du kitsch: Un avis sur le film sur Youtube


summer star wars épisode 8

 

22 commentaires sur « Lost in space S1| Les Robinson de l’espace »

  1. Ce côté malchance/chance est tellement fort, je l’ai ressenti durant les deux premiers épisodes… Ce qui m’a fait lâché la série. C’était un peu trop gros pour que j’y adhère.

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  2. La série originale est culte pour son robot surtout. Et le film….euh Matt LeBlanc, ça résume bien, non? Après Hawaï 5.0 et MacGyver, je crois qu’il va falloir faire fort pour me convaincre avec un reboot. Pitié, qu’ils ne fassent pas Buck Rogers ou Le Prisonnier!

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  3. De mon côté (et tu le sais déjà), j’ai passé un moment bien sympa avec cette série. Pas de prise de tête et malgré les points « négatifs » que tu soulignes, j’ai accroché pour l’univers (je ne connaissais pas le terme Robinsonnade en fait, mais j’aime aussi ça), pour les personnages (ah ce robot il m’a plu direct! Et le gosse et la mère, et la méchante de service ^^ )…

    C’est clair que des fois tu lèves un peu les yeux au ciel, mais voilà, pour mon compte, je n’ai pas eu à me forcer pour apprécier, ça s’est fait tout seul.

    Bel avis éclairé (presque tu me donnerais envie de me refaire la saison 1 :p )

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    1. Ouiii et c’est toi qui m’a poussé à la voir cette série d’ailleurs !
      La méchante de service est assez insupportable mais on en vient à se demander qu’est-ce qu’elle va bien pouvoir encore inventer comme manipulations machiavéliques. Je me demande comment elle va se comporter dans la S2.

      J’ai décidé que le lever d’yeux au ciel faisait partie intrinsèque du plaisir de regarder cette série :p

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  4. Complètement d’accord avec les défauts que tu soulignes. Au début, ça passe, mais au fur et à mesure des épisodes, cela devient très vite agaçant.
    Des personnages un peu mieux campés et un scénario plus abouti auraient pu sauver la série.
    Mais à regarder avec quelques mouflets, cela passe sans problème.

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    1. Je n’ai pas senti la montée en puissance de l’agacement pour ma part, du coup j’ai trouvé ça tout à fait regardable jusqu’au bout.
      Je n’ai pas de mouflets pour me servir d’excuse mais je m’en fiche bien : j’assume tout à fait bien mes plaisirs régressifs et y ait même trouvé quelques réflexions intéressantes.
      Que celui qui n’a jamais apprécié un film d’action ou d’aventure décérébré me jette la première pierre.

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  5. Ah je ne savais pas que c’était un remake ! trop marrant l’image de la série de 1965, on est au delà du kitsch là !
    De mon côté j’ai commencé la série, mais je n’ai pas encore dépassé l’épisode 4… c’est, comme tu le dis, le manque de réalisme des péripéties qui m’a assez vite agacée. Et j’avais aussi du mal avec le jeu du personnage du Dr Smith, un peu too much également…

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    1. C’est totalement overkistch c’est clair XD Et encore la première saison était en noir et blanc.
      Oui je comprends que ça ne passe pas, vaut passer à autre chose dans ce cas : ce ne sont pas les chouette séries qui manquent.

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  6. Mouais, ça confirme que ça sera sans moi, ça va m’énerver et j’ai d’autres choses à voir. ^^
    Je vais plutôt aller relire « Deux ans de vacances »… (non, je blague, j’ai trop de choses à lire, pas le temps pour des relectures !)

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      1. Pas vraiment en fait, presque seulement celui-ci je crois, j’étais plus Maurice Leblanc. =P Ce qui me fait penser que ça pourrait être une bonne idée de lire du Jules Verne !

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  7. Comme dit par ailleurs, le film de 1998 est plus qu’oubliable.

    Pour moi, et à la réflexion (j’ai chroniqué cette série il y a deux mois déjà, si tu veux le lien je peux te le refiler) c’est surtout une histoire de relations familiales et sociales où la SF ne sert par moments que de vernis.

    J’ai toutefois envie de savoir ce que ça va donner pour la deuxième saison car celle-ci n’était, clairement, qu’une introduction.

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    1. Je suis allée le chercher moi-même, je rajoute le lien sur le billet. Pour ma défense il y a 2 mois je bloguais pas beaucoup et je lisais pas beaucoup les autres blogs, je crois pas avoir lu ton billet.

      Oui et non pour le vernis je trouve : y a quand même des réflexions intéressantes autour du robot (en tant que robot) et le background fait beaucoup de l’intérêt de la série. La narration est quand même hyper conventionnelle je crois pas que j’aurais continué à la regarder si c’était pas du planet opera.

      Tout à fait d’accord sur l’aspect intro de la première saison 1.

      Aimé par 1 personne

      1. Ah, ça je suis d’accord pour dire que le background est intéressant. Et par moments, la présence sur cette planète m’a presque fait penser à ce qu’on peut voir dans les « Aldébaran » de Leo !

        Bref, on donnera sa chance à la saison 2…

        P.S. : c’était pas un reproche, hein 😉 moi-même il m’arrive d’oublier de chercher qui a lu ou regardé quoi. Tiens, pour la peine, je vais te lier !

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      2. Oui je trouve qu’il y a quelque chose d’Aldébaran aussi. En tout cas la saveur du space opera qui me fait son petit quelque chose est bien présente. Je trouve ça d’autant plus cool que c’est une série grand public. On va peut être en convertir quelques uns comme ça :p
        Pas de souci, c’est à moi-même que j’adresse le reproche, je me rappelle en plus que quand j’ai cherché des chroniques sur la série j’ai tapé Lost in space, pas essayé Perdus dans l’espace. Merci pour le lien 🙂

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