Pourquoi je dis « autrice »

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La vie l’univers et le reste.

Cela fait quelques années à présent que je vois popper régulièrement des débats sur le féminin du mot « auteur ». Cela fait aussi quelques années que j’ai adopté la forme « autrice » plutôt qu' »auteure », pourtant plus communément admise. Dans ce billet, je vous explique pourquoi.

Peut-on voir ce qui est invisible ?

J’ai changé mes habitudes par militantisme féministe, ce qui fait sans doute de moi une personne infréquentable, mais tant pis. Parce qu’un jour j’ai pris connaissance qu’autrice avait existé et avait été retiré de la langue française (!) par des connards misogynes au 17ème siècle. Et ça m’a énervée. Le mot a été sciemment retiré dans le but d’invisibiliser les femmes qui auraient l’outrecuidance de vouloir exercer cette profession. Des mots trop nobles pour porter la marque infamante du féminin, dans la langue extrêmement genrée qu’est le Français.

Notez que c’est à la même période qu’on a arbitrairement décidé que « le masculin l’emporte sur le féminin » pour laisser tomber les règles de proximité ou de nombre dans les accords de genre. Enfin je dis arbitrairement mais ce n’était pas arbitraire du tout. Et en effet de nos jours encore, le masculin l’emporte sur le féminin et pas uniquement dans la langue.

On peut penser que ce sont de vains combats et qu’il y a mieux à faire. Personnellement, je suis convaincue que la langue est très importante. Elle est l’outil de communication que l’on utilise tous les jours. Tous les jours, on dit des dizaines de milliers de mots, on les pense, on les écrit. Ils ont un impact sur les personnes à qui ils sont adressés. Le marketing, les hommes et femmes politiques, la propagande, la littérature l’ont bien compris.

Ce n’est pas le seul combat, peut-être n’est-ce pas le plus essentiel dans le sens où dire « auteure » ou même ne pas féminiser le mot du tout n’a jamais excisé ni violé personne. Mais rendre les femmes invisibles au sens du langage n’aide certainement pas à les rendre visibles dans la réalité.

Un mot doit-il être beau pour être utilisé?

La question est de savoir : mais pourquoi dit-on « auteure » et pas « autrice » depuis qu’on a recommencé à féminiser toutes ces nobles professions que femme ne saurait exercer ? Je ne sais pas très bien en fait. Mais j’ai l’impression que la raison qui revient le plus souvent c’est qu’« autrice » c’est moche. Wait, what ? Big Brother lui même n’y avait pas pensé ! Démocratie ? Quel mot LAID ! Ne l’utilisons plus. Depuis quand un mot doit-il être beau pour être utilisé ?

Je ne jette la pierre à personne, moi aussi je trouvais ce mot moche et ne l’utilisais pas pour cette même raison. Et en fait j’ai compris après quelques temps d’usage que le problème c’est le changement d’habitude.

La sonorité du mot autrice n’est pas familière (bien que très proche d’actrice, et vous comprendrez plus bas pourquoi). De ce fait, on a vite fait de rejeter ce mot. D’autant, il est vrai, que le final en « trice » sonne assez peu harmonieusement. Je ne trouve pas qu' »institutrice », « directrice », « inspectrice » soient des mots hyper sexy à mon oreille (et ça n’a rien à voir avec le fait qu’ils sont issus du champ lexical de l’école). Il est ainsi plus facile de transformer « auteur » en « auteure » pour la bonne et simple raison qu’oralement… ça ne change rien du tout.

Jodie Foster est-elle une excellente acteure ?

Le mot auteur vient du latin « actor ». Ce même mot a donné « acteur ». Ça se dit comment une femme « acteur » ? Mais oui mais oui, ce phénomène extraordinaire est dû au fait qu’en latin, le féminin d' »actor » est « actrix« . Et donc auteur/autrice est juste une histoire de « c » transformé en « u ».

Et on n’a aucun problème à utiliser le mot « actrice« . Donc j’en reviens à cette histoire d’habitude à changer. C’est douloureux de changer ses habitudes, j’en sais quelque chose. Mais je vais vous dire un secret : il bien plus facile de changer son habitude de dire « auteure » que de prendre celle d’aller à la salle de sport chaque semaine.

Bref, j’ai fait ce chemin et maintenant il ne me viendrait plus à l’idée de dire « auteure ». Quand je le vois j’ai l’impression d’être devant une erreur grammaticale.  Un peu comme si je me mettais à dire « Jodie Foster est une excellente acteure ». Ha oui, c’est bizarre n’est-ce pas ? Mais pourtant on dit bien « JK Rowling est une excellente auteure ». Enfin pas moi, je ne peux plus.

Qu’est-ce qu’il faut dire alors ?

Malgré tout, je n’arrive pas à m’imaginer tenir ce genre de conversation :
– Oh j’ai lu un livre d’Ursula K. Leguin. C’est vraiment une chouette auteure !
– On dit pas auteure on dit autrice.
-…

Je connais des tas de gens qui disent « auteure ». La plupart du temps, je ne sais pas pourquoi. Peut-être eux non plus. Je n’ai pas envie que chaque discussion portant sur la littérature mène à un débat sur comment il faut appeler les écrivaines (encore un bien vilain mot, semble-t-il). Donc je dis « autrice » et je laisse les autres dire « auteure ». La seule chose que j’exige c’est qu’on fasse la même chose avec moi. Il est une condescendance un peu exaspérante de dire aux autres comment ils doivent parler.

Evidemment, j’espère en avoir convaincu quelques uns, quelques unes, d’où l’existence de ce billet. Si oui dites-le moi en commentaire je vous toperai d’un « you made my day ». Mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave, j’aurais sorti cette histoire de ma tête. Ça faisait au moins un an et demi que le brouillon de ce billet stagnait dans les tréfonds de mon blog et qu’à force de voir ce débat surgir dans tous les recoins des réseaux sociaux (et après une xème fois de trop), je me dis qu’il vaut mieux évacuer la question une fois pour toutes.

Vous cherchez une bonne raison pour dire « autrice » ? Je vous en donne trois : redonner aux femmes la visibilité qu’elles méritent dans ce métier, ne pas utiliser un mot parce qu’il est moche n’a aucun sens et réparer une erreur étymologique. Vous voulez continuer à dire « auteure » ? Grand bien vous fasse aussi, je pense qu’il y a moyen de vivre dans une relative harmonie si on ne passe pas notre temps à nous faire des reproches les uns les autres.

Pour aller plus loin

Article de La Nife en l’air qui m’a fait changer d’avis (21 octobre 2016, en fait moins de 2 ans).
Auteure ou autrice: un mot qui dérange.
Le site d’Elianne Viennot (qui a écrit « Non le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! »).
Le mot autrice vous choque-t-il ?
Histoire d’autrice de l’époque latine à nos jours, pdf.
Auteur, auteure ou autrice ?

 

Et vous ? Vous dites auteure ou autrice ?

40 commentaires sur « Pourquoi je dis « autrice » »

  1. J’ai longtemps utilisé auteure, et depuis peu autrice ! Je n’ai pas encore eu l’occaz de le sortir au boulot… On verra la réaction des collègues et du public quand ça se présentera !

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  2. Pareil (mais plus récemment, je crois) !

    Perso c’est par l’article d’Audrey Alwett, qui avait pas mal tourné à une époque, que j’ai commencé à y penser.
    Je trouvais le mot moche mais me forçais de temps en temps à l’utiliser, tout en ayant peur qu’on me le reproche. Je crois bien qu’à l’oral je l’employais avec des guillemets dans le ton (je ne l’insérais pas naturellement dans ma phrase, quoi).

    Et maintenant je ne me verrais pas dire ou écrire autre chose. De même voir et/ou entendre un autre terme me chiffonne comme toute grosse faute de grammaire.

    Mais même si ça me crispe, je ne vais pas reprendre une personne qui emploie « auteur » ou « auteure ». (Par peur du conflit ?)
    Par contre, je crois que du coup je m’attache moins, voire me détache un peu, des blogeurs·euses ou booktubeurs·euses qui utilisent ce(s) terme(s). (Pas parce que « Bouh, ce sont des méchant·e·s ! », mais juste qu’on n’est plus trop sur la même longueur d’onde.)

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    1. Peur du conflit ou pas envie que chaque discussion se transforme au mieux en leçon de grammaire au pire en pugilat. Dans une conversation souvent le plus important n’est pas que les gens parlent comme on voudrait qu’ils parlent mais le contenu de ce qu’ils disent. D’autant que dans ce cas, ils ne commettent même pas une faute : auteure est dans le dictionnaire. Comme tout un tas d’autres mots à l’étymologie plus que douteuse :p
      Je pars du principe que je n’aimerais pas qu’on me fasse la même chose à moi et je déteste qu’on me reprenne sur ma façon de parler, en coupant la parole bien souvent, c’est insupportable. Là en l’occurrence je profite de mon blog pour faire un peu d’information, parfois c’est juste ça qu’il manque pour convaincre, ou donner envie de faire un effort d’habituation.

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  3. Je te rejoins, je trouve que la langue est importante, en tant qu’outil de communication mais d’évolution concernant la culture et aussi les moeurs d’un peuple. La langue peut être perçue comme un outil de conviction aussi. Ah, la question de la beauté ! La sonorité n’est pas habituelle, mais elle deviendra familière bien vite 🙂
    J’ai cherché quelques mots que je trouve laids à l’oreille : glaire, morve, rustre, suppurer, croupion, rhododendron, ahaner, betterave, bidet, flageolet… (et je les utilise quand même).

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    1. J’adore ta liste ! Oui il y a plein de mots moches dans la langue française. Au final c’est cool, ça leur donne du caractère ^^ (j’aime beaucoup le mot flageolet par contre, j’espère que tu ne m’en voudras pas :p)

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  4. J’ai l’impression que le mot autrice est déjà en train de gagner du terrain, mais peut-être parce que je fréquente des lieux où on est un peu averti et ouvert sur ces questions.

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    1. Oui dans le milieu de la blogo/ réseaux sociaux c’est en train d’infuser gentiment. Faudrait que je trouve le moyen de le caser au boulot pour voir tiens :p

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  5. Très intéressant billet.
    Je dois avouer faire basiquement partie des gens qui trouvent que « autrice » c’est moche. Ce qui, je le sais, n’est qu’une question d’habitude. D’ailleurs, à force de le lire ici et là, je me rends compte que je m’y habitue et que cela me choque moins qu’avant. Way to go ! ^^
    Quant à son emploi, je suis partagé. D’un côté je pense que la langue est un vecteur primordial culturel/sociétal et que ce genre de « détails » est donc potentiellement très important (même s’il ouvre aussi la porte à des dérives). D’un autre côté, je dis personnellement « auteur » quoiqu’il arrive : pas car « le masculin l’emporte sur le féminin » mais plus dans une vision anglophone où le mot est non-genré. Si je parle d’un/une auteur, c’est pour parler de lui/elle pour sa fonction, je m’en fous complètement que cela soit un homme ou une femme.
    Mais comme je ne le fais pas pour les autres fonctions, qui sont ancrées dans mes habitudes, il est vrai que c’est un peu idiot…

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    1. Merci 🙂

      Je n’arrive pas à voir la langue française comme une langue non genrée. Non seulement c’est une langue genrée mais en plus elle est souvent sexiste (quand elle élimine le féminin sous des prétextes fallacieux).

      En anglais les mots mêmes n’ont pas de genre, ce qui en soi est beaucoup plus logique. Entendons-nous pourquoi dit-on UNE table mais UN canapé ? Ça n’a aucun sens. J’y connais rien en histoire de la linguistique mais chaque langue est différente et porte son passé et ses évolutions derrière elle. Celle du Français est d’être genrée, ça risque d’être compliqué de supprimer cet état de fait dans la lanque. D’autant que si on ne féminise pas les noms de fonction sous prétexte d' »agenriser » la lanque je ne vois pas pourquoi on continuerait à genrer les noms d’objets, pour lesquels ça n’a vraiment aucune sens vu qu’une chaise n’est pas de sexe féminin ni le canapé de sexe masculin. Mais du coup je vois pas trop pourquoi elle devrait continuer à être sexiste 🙂

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      1. Je suis d’accord. Clairement le français est genré, et ma pensée ne tient pas. Mais bon… ^^
        Il faudrait tellement de temps pour changer la langue dans son ensemble. Je ne sais même pas si c’est réellement possible. En tout cas, sur le principe, pour les objets la mise en place est relativement simple : il suffit de définir un nouvel article non-genré.
        Enfin bon, plutôt que de refaire le français, je vais plutôt aller voir si le mandarin est genré tiens, vu l’avenir… =P

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      2. Laisse tomber y aurait encore des gens pour se battre pour savoir si c’est mieux d’utiliser li ou lo comme article neutre pour remplacer le/la Xd
        Bonne idée pour le mandarin, reviens me dire ce qu’il en est :p

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      3. Eh bien ce n’est pas si facile de trouver une réponse claire à cette question (ou alors je ne sais pas chercher, autre option). Mais si j’ai bien compris, le mandarin est non-genré, ouf ! =P

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  6. Pour ma part je pense qu’on devrait délaisser auteur(e) pour écrivateur et écrivatrice… mais ça n’engage que moi 😉

    Blague à part, je plussoie à ton raisonnement.

    Par contre je ne suis pas d’accord avec Acr0, Rhododendron est un sublime mot.

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    1. Autoresse ou auteuse sinon ? :p

      Je la trouve bien dure avec flageolet pour ma part. Comme quoi les goûts et les couleurs… Oh wait, on savait déjà ça non ?

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  7. Coucou
    Chouette article et j’ai appris à aimer ce mot d’autrice, il me faisait bizarre au début mais c’est comme tout, une simple question d’habitude et une erreur d’il y a quelques siècles à réparer 😉

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  8. J’utilise aussi le mot autrice pour les mêmes raisons que celles que vous développez dans notre article. Je me heurte moi aussi à l’incompréhension de mes interlocutrices et de mes interlocuteurs qui s’obstinent à utiliser auteur.
    Je me permets de partager votre article sur ma page Facebook.

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  9. J’ai longtemps utilisé auteure parce que j’avais du mal avec autrice. L’autre jour cependant le autrice est venu spontanément dans une conversation et ça m’a moins perturbé qu’avant.

    J’aime bien pouvoir marquer le genre de la personne, après personnellement je ne fais pas une affaire d’état du terme utilisé par mon interlocuteur. Tant qu’il n’en fait pas de même de son côté (genre une fois j’ai eu un commentaire anonyme sur mon blog juste pour me dire que j’aurais pu utiliser autrice, c’est un peu le summum du désagréable quand même xD)

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    1. Oui c’est exactement mon point de vue aussi.
      C’est marrant Lhisbei elle a eu exactement l’inverse : quelqu’un s’est désabonné de son blog PARCE QU’elle utilisait autrice. Lol. De toute façon on fait jamais ce qu’il faut alors autant faire ce qu’on veut.

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  10. Il est bon ton article, bon à lire et bon à véhiculer.

    De mon côté, j’utilise Autrice depuis plusieurs mois, un an ou plus (je ne sais plus). Un débat avait attiré mon attention sur le mot, puis je suis allée consulter l’histoire du mot. J’ai vu qu’il avait bel et bien existé en son temps et que certains messieurs l’avaient supprimé pour invisibiliser les femmes autrices, ne pas les reconnaître ce don, etc. Et ça m’a énervée! Depuis je l’utilise et certain.e.s de mes connaissances l’utilisent aussi maintenant. Simplement en leur expliquant l’origine du mot, son existence et la raison injuste et injustifiée de son effacement de la langue française.
    Toute langue évolue, si ce n’était pas le cas nous en serions encore au latin (ce que j’ai appris en linguistique ^^ ). L’utilisation des mots est une question d’habitude, et plus nous serons à utiliser le mot autrice, plus les oreilles de ceux qui nous lisent ou écoutent s’y feront.

    Après chacun fait ce qu’il veut comme tu dis et cela est valable dans les 2 sens.

    (Mais au-delà du mot y a du boulot pour que les autrices soient reconnus. Tu as vu le débat sur twitter suite à l’article de je ne sais plus quel journal sur « l’auteur de la rentrée littéraire », un truc comme ça… ?)

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    1. J’ai vaguement vu passer mais je n’ai pas exploré le truc. A dire vrai les indignations sur Twitter sont tellement nombreuses que pour ma santé mentale je trie un peu ce à quoi je prête attention/partage, même si des fois je suis on ne peut plus d’accord avec la dite indignation.

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  11. Intéressant, intéressant. Je m’y habitue moi-même après des débuts douloureux où j’avais l’impression de lire un faux-mot. Mais je ne l’utilise pas, je ne m’y fais pas (encore?) assez pour ça. Par contre, j’aime féminiser les écrivains hommes en disant que ce sont des « plumes » (remarquables, brillantes, ce qu’on veut). C’est une petite satisfaction personnelle.

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    1. Je découvre avec une déprime considérable qu’aucune des 18 occurrences de « plume » sur mon blog n’est utilisée en mode « Zola *est* une des plus belles plumes françaises », j’utilise toujours « Machine/Machin *a* une superbe plume ». Je vais me rouler en boule dans un coin.

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      1. Haha ma pauvre, je comprends. Mais c’est pas grave, tu peux sortir du coin xd
        Si je peux me permettre un mini conseil, si jamais tu souhaites « transitionner » vers autrice : écris-le avant de le dire. C’est moins perturbant. En plus sur ton blog tu as certainement l’occasion de le faire régulièrement.

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  12. Pour le coup c’est assez marrant. Je fais partie des gens qui disaient auteure depuis un moment maintenant pour marquer le féminin, de la même manière que je dis tout le temps « mes neveux et nièces » pour ne pas invisibiliser les filles de ma famille ^^
    Et depuis, cet été, je crois, j’ai changé sans m’en rendre compte pour autrice. Le pourquoi du comment m’échappe, mais bonne nouvelle, pour le moment, personne dans mon entourage n’en a semblé choqué !

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  13. Depuis que l’anglais est devenu ma langue quotidienne, je me suis vachement éloignée des considérations masculins / féminins, ce qui est bien pratique (fainéantise quand tu nous tiens). Mais en lisant ton article, je viens de tilter qu’en anglais on dit « actor » / « actress », mais qu’on dit seulement « author » pour parler d’un homme comme d’une femme. Du coup je me demande pourquoi certains noms communs ont un féminin en anglais… Je vais investiguer.

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  14. Tu m’as convaincue ! j’utilisais plutôt « auteure » parce que « c’est ce que dit le dictionnaire donc c’est la forme correcte »… mais c’est aussi par son usage qu’un mot entre dans le dico ! je ferai donc l’effort d’utiliser « autrice » dorénavant 🙂

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  15. Pour ma part, je ne suis pas pour l’utilisation du mot auteure ou du mot autrice (du moins je ne l’étais pas jusqu’à la lecture de cet article). Je m’explique. Selon moi, une femme comme moi est tout aussi capable qu’un homme. Du coup, je n’aime pas cette recherche jusqu’au boutiste qu’ont certaines personnes. Pourquoi dire docteure et pas docteur pour les deux sexes ? De même, je trouve ça normal de dire qu’un homme est sage-femme. Si traditionnellement ces professions étaient exercées majoritairement par des hommes (pompier et non pas pompière par exemple) ou par des femmes (sage-femme), ça ne me gêne pas que la langue française en ait gardé une trace. Je préfère que la langue garde ces règles vieillotes (par exemple le masculin qui l’emporte sur le féminin) au profit de changements tangibles dans le monde, pour atteindre le plus vite possible une égalité homme/femme dans notre société. En revanche, après avoir lu cet article, je compte bien utiliser le mot autrice pour faire revivre cette belle langue française oubliée. Merci pour ce débat enrichissant.
    P.S.: Je n’ai rien contre les personnes qui féminisent les noms des professions, je n’ai jamais repris quelqu’un. Par contre, qu’on me laisse dire auteur ou autrice pour une femme si je le souhaite. Le respect est à double sens, ce que malheureusement beaucoup de personnes semblent ne pas comprendre.

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    1. Je comprends ton point vue. Je ne le partage juste pas, en tout cas pour la langue française, c’est tout l’objet de ma réflexion dans ce billet. Du coup d’un point de vue tout à fait personnel, je trouve que ce changement en vaut bien un autre et peut même avoir des effets inattendus ailleurs, par effet boule de neige.

      Je suis on ne peut plus d’accord avec ton PS. A moins que cela soit bien sûr l’objet de la discussion.

      Merci de ton commentaire très intéressant 🙂

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  16. T’as tout dit !
    Le pire c’est en salon, ça nous est déjà arrivé qu’une personne approche du stand et fasse une remarque à l’éditrice parce qu’elle a écrit « autrice en dédicace » en disant que c’est faux comme mot x) Et quand tu expliques pourquoi on l’utilise les trois quart du temps t’as droit au petit reniflement condescendant avec un « mais c’est faux dans la langue française »… Ça me rend dingue ^^’ comme tu dis, on n’impose pas l’utilisation mais il faut respecter le choix de l’autre de l’utiliser…

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