Superposition | Thriller quantique

Brèves impressions

Superposition est un thriller quantique écrit par David Walton. Initialement édité par ActuSF, il est sorti en poche chez Folio SF sous une couverture qui pique les yeux comme un petit blizzard hivernal mais qui correspond plutôt bien au contenu. Je sens que je vous ai perdu à « thriller quantique ». Suivez-moi je vais tout vous expliquer (enfin pas trop quand même, le but c’est que vous ayez encore envie de lire le livre après)…

Jacob Kelley, chercheur en physique quantique, est accusé du meurtre de son ancien collègue, Brian Vanderhall. Celui-ci avait tiré sur la femme de Jacob pour lui prouver l’existence d’un truc tellement dingue qu’on comprend qu’il ait préféré l’application pratique à la théorie (mon cher Brian, il y avait cependant d’autres solutions que l’usage d’une arme à feu). S’en suit un thriller scientifique que l’on a du mal à lâcher.

Ce bouquin m’a fait ressentir une bouffée d’émerveillement scientifique en invoquant des principes de physique quantique.  C’est enthousiasmant et reste compréhensible pour quelqu’un ayant peu de connaissances sur le sujet. Rajoutons à cela une construction narrative efficace par l’alternance de chapitres entre le présent du procès de Kelley et le passé du commencement de cette folle histoire. Mais aussi du suspens pour tenir le lecteur en haleine et une pointe de malaise angoissant. Je le verrais bien adapté au cinéma. Qui pour en acheter les droits ? SVP ? Personne ?

On n’évite pas l’écueil de quelques facilités scénaristiques : Walton a un peu craqué son superslip sur le déroulement du procès complètement what-the-fuck (mais c’était fun tout de même)(je comprends qu’il ait cédé à la tentation) et la séquence finale était moins convaincante que le reste du roman. Mais ce n’est que peu de chose face au plaisir de lecture.

Dans la même gamme, je vous conseille La théorie des cordes de José Carlos Somoza qui a aussi mis de la physique quantique dans un thriller et promet un panel émotionnel similaire : angoisse, suspens, syndrome de la page suivante, cerveau en ébullition face aux concepts scientifiques triturés par l’auteur.

Le roman se conclut sur une postface très érudite de Roland Lehoucq qui m’a perdue en chemin. Je soupçonne cependant notre bon professeur d’avoir trouvé le moyen d’appliquer le principe de superposition à l’échelle macroscopique tant on le voit littéralement partout.

David Walton nous propose un thriller science-fictif qui réussit son pari de se servir de principes de physique quantique pour nous offrir une lecture pleine de suspens. Malgré quelques facilités de scénario, on se prendra aisément au jeu de la superposition.

Informations éditoriales

Publié pour la première fois en 2015. 2016 pour la traduction française chez ActuSF. 2018 pour l’édition Folio SF. Titre original : Superposition. Traduit de l’américain par Eric Holstein. Illustration de couverture par Ugo Bienvenu. 439 pages.

Pour aller plus loin

Lire mes brèves impressions sur La théorie des cordes de José Carlos Somoza.
D’autres avis : Quel Bookan, Un papillon dans la Lune, Nevertwhere, RSF Blog.

Merci à Itenarasa d’avoir offert une vie superposée à son exemplaire de lecture en ma compagnie.

28 commentaires sur « Superposition | Thriller quantique »

  1. Je te rassure (si tant est que tu ais besoin de l’être hein), la postface de RL m’a laissée derrière.

    Je suis contente que ce roman t’ait fait passer un bon moment. C’est vrai qu’il est entraînant et le côté « hard science » n’est pas ici déroutant du tout. Il se fond même très bien dans l’intrigue.

    Je serais assez curieuse de connaître le pourquoi du comment de cette couverture chez Folio. Y a un côté vieille série 50/60 ies non?

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    1. Oui ça y ressemble pour la couv mais d’un autre côté le roman se passe dans le futur, donc quel est le rapport ? En fait, il y a un décalage incongru entre le style de cette couv et le roman lui-même. Pourtant l’illustrateur semble avoir lu le livre vu que le contenu de la couv est en adéquation avec le livre. Mystère…

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  2. La couverture FolioSF est infiniment supérieure à celle d’ActuSF, elle fait immédiatement oublier la peur due au « thriller quantique » – bon, ok, c’est aussi bien aidé par ce que tu en dis. Encore une nouvelle preuve de l’immense qualité de cette collection. =P

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    1. Ha mais c’est peut être ça l’explication : pour endormir l’acheteur potentiel sur le contenu du livre :p
      C’est pas tout ça, mais Folio SF, donc tu le lis quand ? :p

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  3. Intéressant mais le peu que j’en vois fait remonter à la surface mon aversion pour la physique ^^ Même si mon côté fan de thriller dirait peut-être, ce roman ne me semble pas être pour moi ^^

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  4. Sur ma PAL numérique, en version ActuSF parce que la couv’ FolioSF fait trop mal aux yeux. 😀
    C’est le genre de lecture qui peut me sortir d’une panne de lecture. Ça vient de m’arriver et un bon petit John Scalzi (thriller SF également) a parfaitement fonctionné. Je note donc celui-ci, d’autant que les retours sont globalement bons. Et puis quand c’est quantique, c’est l’assurance de s’amuser avec des trucs superposés complètement dingues, et c’est marrant ! 😉

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  5. Lu l’année dernière et bien aimé aussi ! par contre je serais sans doute passée à côté si j’étais tombée sur la couv Folio SF ^^’ Mais la couv ActuSF correspond aussi au contenu quand on fait attention au détail (on ne s’en rend compte qu’après l’avoir lu ! d’ailleurs cet élément du roman (si tu vois ce que je veux dire ?) est ce qui m’a le moins convaincue finalement — désolée difficile de parler de certaines choses sans trop en dévoiler !!…)

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    1. Oui tout à fait la couv d’ActuSF correspond très bien au contenu.
      Tu parles de l’objet ou du fait que le type sur la couv n’a pas d’yeux ?

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