Captive State | Film low cost mais osef

captive state

Impressions.

Captive State est un film de science-fiction réalisé par Rupert Wyatt (La planète des singes : les origines) . Le scénario est de son fait et de celui d’Erica Beeney. Sorti dans les salles françaises le 3 avril 2019, il est distribué par Metropolitan Filmexport. Captive State est un film pas tout à fait réussi mais pas vraiment raté non plus. Je vous dis tout…

Broken state

Bienvenue à Chicago en 2027 alors que la Terre a été envahie et est désormais contrôlée par des ET pas très sympas… Dès la séquence d’entrée on comprend les enjeux et l’ampleur de l’emprise de l’envahisseur sur la Terre entière. Pourquoi sont-ils là au départ on ne le sait pas mais on l’apprendra bien assez vite. Les états se sont soumis 10 ans plus tôt sans quasi combattre, mais la rébellion s’acharne à échouer faire trembler les extraterrestres.

Captive State n’est pas un blockbuster à gros budget, c’est un film d’ambiance. Il se peut que la campagne marketing ait donné une autre impression ce qui a mené à beaucoup de déception des spectateurs qui s’attendaient à autre chose, à en croire ce que j’ai lu à droite à gauche. Bon honnêtement, moi, l’injonction du film aux effets bien léchés et qui en mettent plein la vue me courre gravement sur le haricot. J’aime bien ce genre de prise de risque même si le film aurait pu aller beaucoup plus loin en rendant les extra-terrestres plus mystérieux, plus abstraits, plus incompréhensibles. On dirait que Wyatt n’assume pas complètement que Captive State soit un film à petit budget. Du coup, les scènes d’extra-terrestres sont confuses et pas très esthétiques, même si leur aspect est intéressant.

L’ambiance fait penser à celle des Fils de l’homme : un monde dystopique où tout fout le camp, très gris, très sale, avec beaucoup de ruines, des gens qui portent leur malheur sur leurs vêtements…  C’est aussi un monde ultra-surveillé où chaque personne est « pucée » avec un organisme biotechnologique inséré dans son cou qui permet aux envahisseurs mais aussi à la police de surveiller et traquer chacun des faits et gestes d’une personne. On voit aussi un des personnages travailler dans une sorte d’usine où il doit regarder le contenu des cartes SIM de portables avant de les détruire. Ces aspects-là sont très réussis.

captive state géants

The spy who dumped me

Captive State est tourné et monté comme un film d’espionnage pas comme un film de SF. On y retrouve une certaine esthétique dont le flic, Mulligan (quand un rôle porte ce nom dans un film on sait que ce n’est pas un hasard),  qui a le costume et la tête de l’emploi de ce genre cinématographique.

Le film est guidé par le suspens, qui nous amène à nous passionner par la quête frénétique et un peu vaine devant la puissance de ces entités. Il n’est pas guidé par ses personnages qui manquent de consistance. C’est dommage sans doute mais ce n’est pas très grave non plus, les personnages en tant qu’individus n’ayant que peu d’importance dans l’histoire.

J’ai assez bien aimé la conclusion même si elle n’est pas d’une subtilité folle. A partir du moment où on a compris de quoi il retourne, les dernières séquences sont peu utiles. Si l’on a l’œil vif et qu’on n’est pas tout à fait benêt culturellement parlant, on pourra aussi avoir compris plus tôt, mais dans ce cas, je ne sais pas ce qu’il peut advenir de l’intérêt pour le reste de l’histoire (je n’ai pas l’œil vif).

captive state 2

Captive state a un peu de mal à assumer sa place de film à petit budget et, de ce fait, pourra avoir du mal à plaire. On pourra regretter un manque de consistance des personnages, à l’exception du flic, et une fin trop explicative. Il reste cependant un film qui vaut le coup d’être vu pour son parti pris de  film d’espionnage, son ambiance dystopique et intimiste très réussie et son suspens.

Informations éditoriales

Film réalisé par Rupert Wyatt. Scénarisé par Rupert Wyatt et Erica Beeney. Sorti dans les salles françaises en avil 2019. Durée : 1h49.

Pour aller plus loin

Mes impressions : Les Fils de l’homme
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24 commentaires sur « Captive State | Film low cost mais osef »

  1. Il me tentait avant de lire ton billet. Je pense que je ferai mon possible pour le voir. Et ce qu’il y a de bien, c’est que j’y vais sans attendre particulière, par curiosité plus qu’autre chose, pas plus mal des fois.

    Merci de cet avis éclairé et éclairant.

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  2. Intéressant! L’affiche m’avait vaguement inspiré un film pour ados, mais je ne m’étais pas informée, vu que ça y est, je peux, à ma grand horreur, généraliser en disant que je ne vais plus au ciné, donc je ne regarde même plus qu’est-ce que je rate. Mais bon je note. 😀

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    1. Alors pas du tout. Mais je comprends la réception assez merdique du film si des hordes d’ados en quête du nouveau Hunger Games sont allés le voir. La campagne marketing a un problème de cible sur ce film, c’est grave parce qu’on voit des affiches placardées partout et ce ne sont pas les bonnes personnes qui vont aller le voir.

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  3. Merci. ^^ Je viens de voir le film hier, et je t’avoue que je ne comprends pas tout cet acharnement contre lui. D’accord, il n’est pas parfait, loin de là, et il a pas mal de défauts dans sa conception. Mais lui reprocher qu’on voit peu les aliens ou qu’il n’y a pas de grosses bastons… C’est une obligation du genre ? Il faut absolument qu’on en passe par la bonne artillerie lourde de l’US Armed Forces ? Personnellement, je trouve l’idée de base très sympa, ça donne un côté thriller qui justement le différencie des autres films. Après, clairement, on peut s’y perdre avec tous les personnages (surtout que je trouvais la direction des acteurs pas toujours top), et l’intrigue tient à peu de choses sur plusieurs segments. En même temps, je me dis que quand on est dans la résistance, on doit beaucoup fonctionner à l’espoir et aux idées folles. Bref, ce n’est pas un film exceptionnel, mais par son principe, je pense que je m’en souviendrai davantage que d’autres films d’invasions extraterrestres. 🙂

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    1. Oui je suis d’accord avec toi, on lit des critiques assez dingues et même de la part de journalistes ! Je crois que le souci vient du marketing du film qui a essayé de le vendre au grand public (et aux ados si j’en crois l’effet de l’affiche mentionné sur un commentaire ci-dessus) mais ce n’est pas du tout un film grand public. C’est dommage car en effet, même s’il y a des choses très critiquables dedans, ce film a aussi plein de choses intéressantes.

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  4. Il se trouve que j’avais vu le double teaser du film (chacun avec le point de vue d’un « camp ») et je dois avouer que l’image que j’avais du film n’était pas du tout celle que tu décris. Du coup je peux comprendre que certains se soient sentis « trompés sur la marchandise ». =/
    Je n’ai pas la référence pour les rôles de Mulligan, c’est quoi l’histoire ? ^^

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    1. Je ne me souviens plus trop du traîner j’essaie toujours de pas trop y accorder d’importance mais c sur que si il donne l’impression d’être un blockbuster pour ado c problématique. Ou comment transformer un honnête film de sf de série B.
      Quand un perso porte un nom qui veut dire quelque chose dans un film ou un bouquin c rarement par hasard 😉

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  5. Ça m’intéresse carrément ça ! Comme je ne vais plus au cinéma, ce sera en rattrapage mais il me fait très envie. J’aime bien découvrir des films de ce genre, totalement SF mais une SF vue par le petit bout de la lorgnette, pas dans un style qui en met plein les yeux pour gommer la vacuité de son propos. Ça me rappelle en effet « Les fils de l’homme », mais aussi « Monsters », ou « Midnight Special ». 😉

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    1. Ou en quittant la planète Terre: Moon et Europa report. Il est loin d’être parfait mais il vaut tout à fait le coup (au contraire de Simetierre :D).

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