Love death + robots S1 | ❤ ✖ + 🤖

love eath + robots

Impressions.

Love death + robots est une série animée anthologique de science-fiction créée par Joshua Donen, David Fincher, Jennifer Miller, Tim Miller et diffusée par Netflix depuis mars 2019. Les 18 épisodes de cette première saison font entre 6 et 17 minutes de longueur, sont complètement indépendants les uns des autres et sont animés à chaque fois par une équipe différente. Que vaut donc cette série qui met notre genre préféré sur le devant de la scène ?

Animation et scénarios

Ce qui frappe en premier lieu avec Love death + robots, c’ est la diversité artistique et des techniques d’animation utilisées. De la 2D à la 3D, motion capture, du cartoon au photoréalisme, la série est avant-tout un hommage à la technique d’animation.

Côté scénario, on constatera aussi que les histoires sont souvent des adaptations de textes de grands noms de la science-fiction (John Scalzi revient pas moins de trois fois, on trouve aussi du Peter Hamilton, Ken Liu ou encore Alastair Reynolds). C’est très cool.

love death + robots 3 robots

Cependant, je trouve que la série aurait pu pousser plus loin son parti pris de diversité dont le format anthologie + animation offre pas loin d’une liberté totale sur le sujet. Voici mes quelques griefs :

  • Une seule et même personne a scénarisé 15 des 18 épisodes (Philippe Gellat)
  • Où sont les femmes ? La littérature de science-fiction anglo-saxonne offre de nos jours suffisamment d’autrices talentueuses  pour qu’on ait droit à plus d’une représentation féminine parmi les auteurs sélectionnés. Nommons-la au moins : il s’agit de Claudine Griggs, inconnue sous nos latitudes.
  • Vous ne trouverez pas mieux chez les réalisateurs qui se voit infligé aussi son syndrome de la schtroumpfette avec une seule réalisatrice, à savoir Gabriele Pennacchioli.
  • une certaine complaisance dans la violence, les scènes de courses poursuite ou de combat. Ce type de thématique récurrente ne fait pas tout à fait honneur aux possibilités scénaristiques immenses que peut offrir la science-fiction.

Etant donné que par ailleurs, Love Death + robots est très plaisante à regarder, qu’aucun épisode n’est véritablement ennuyeux, que certains sortent vraiment du lot, que l’animation et la DA sont tip top, je vois ces griefs davantage comme des axes d’amélioration pour la saison 2 qui a d’ors et déjà été annoncée.

love death + robots un vieux démon

Petit tour d’horizon des épisodes

Netflix expérimentait 4 ordres de passage des épisodes distribué aléatoirement parmi les utilisateurs de la plateforme. Je présente ici l’ordre dans lequel j’ai vu les 18 épisodes, possiblement différent du vôtre.

  • Trois robots : dans un mode postapocalyptique, 3 robots font du tourisme. Ils rencontrent : un ballon de basket, un diner, un chat et une bombe nucléaire. Dialogue :
    – C’est assez décevant…
    – Bienvenue chez les humains.
    Episode dérisionnel sur la stupidité humaine et sur l’emprise des chats sur le monde. Très drôle.
  • Derrière la faille : Un épisode space opera avec du voyage spatial en hibernation qui n’arrive pas à la destination prévue. Episode qui interroge la notion de réalité. L’épisode propose une scène de sexe en CGI.
  • L’âge de glace : épisode qui flirte avec le fantastique puisqu’il s’agit d’observer la naissance et la décadence d’une civilisation qui évolue… dans un frigo. Fable plutôt légère et critique de la société humaine.
  • L’avantage de Sonnie : L’histoire d’une vengeance sur thématique cyberpunk avec des créatures géantes liées à leur concepteur. On a un style graphique qui fait penser au photoréalisme telle qu’on le voit dans certains jeux vidéo.
  • La revanche du yaourt : Un yaourt génétiquement modifié trouve une solution à la dette mondiale et devient le leader de la Terre. Pour le meilleur ou pour le pire ?
  • La guerre secrète : un épisode lovecraftien où l’on assiste au réveil d’entités maléfique dans une Russie alternative pendant la guerre 40-45.
  • Un vieux démon : Des archéologues réveillent Dracula, s’ensuit une course poursuite rythmée dans un style très bande dessinée. Efficace mais pas très original.
  • Le témoin : une fille est témoin d’un meurtre, s’ensuit une course-poursuite urbaine du plus bel effet pour fuir le meurtrier. Malgré la récurrence du thème cet épisode vaut le détour pour son animation et son twist de fin, résolument étonnant.

love death + robots le témoin

  • Des fermiers équipés : Il semble que sur certaines planètes, le métier de fermier soit particulièrement dangereux. Pas à cause des pesticides mais à cause d’invasions récurrentes de bestioles très agressives.  Munis de leurs exosquelettes atomiques, les fermiers contre-attaquent.
  • Bonne chasse : Dans la Chine du  début du 20ème siècle steampunkisée, un épisode sur les affres du colonialisme et de la domination masculine. Vengeance, huli jing, transhumanisme à rouage et machines à vapeur au programme. Le scénario n’est pas d’une originalité folle mais il est percutant et l’animation est à tomber par terre.
  • La décharge : Que peut un vieil homme indigent contre un contrôleur de l’hygiène qui veut le déloger de la décharge d’où il vit ? Il a une histoire étonnante à lui raconter…
  • Métamorphoses : Pour une petite revisite du mythe du loup-garou en Afghanistan avec des soldats américains.
  • Les esprits de la nuit : un épisode d’une rare poésie bien que sans scénario véritable, qu’à cela ne tienne les images psychédéliques de créatures de temps anciens suffiront à ravir vos yeux.

love death + robots les esprits de la nuit

  • Le coup de main : Dans une situation spatiale désespérée à la Gravity (version trash), une femme tente d’échapper au vide intersidéral qui la happe.
  • Histoires alternatives : Grâce à Multiversity, l’université des histoires alternatives, explorez 6 scénarios loufoques sur la mort d’Hitler. Implique peut-être une référence à Star Wars.
  • Lucky 13 : l’histoire d’un vaisseau et de son pilote. Sensé être un épisode émouvant mais je l’ai trouvé un peu plat. L’actrice qui joue l’héroïne en motion capture est la brillante Samira Wiley, que l’on voit aussi dans Orange is the new black.
  • Angle mort : Des humains augmentés braquent un camion surprotégé. Course-poursuite again. Le twist final ne tient pas la route, on a peine à accepter que le jeune héros n’ait pas été au courant.
  • L’oeuvre de Zima : un peintre surdoué peint des toiles magnifiques. Mais si la perfection était dans la simplicité ? Episode étonnant, en quelque sorte Des fleurs pour Algernon version I.A. dans une mise en scène magnifique.

Mes préférés sont, sans ordre particulier : Trois robots, Bonne chasse, Les esprits de la nuit et L’oeuvre de Zima. Quels sont les vôtres ?

Love death + robots est unique en son genre : des court-métrages d’animation de science-fiction en format anthologie. Ça ressemble à un rêve éveillé pour l’amateur de sf. La série est exemplaire sur l’animation, perfectible sur les scénarios et la variété des auteurs et des réalisateurs (plus de -trices svp). Vivement la saison 2, en espérant qu’elle soit capable de se renouveler.

Informations éditoriales

Saison 1. Série produite par Joshua Donen, David Fincher, Jennifer Miller et Tim Miller et diffusée sur Netflix depuis mars 2019. 18 épisodes. Entre 6 et 17 minutes par épisode.

Pour aller plus loin

Sur l’ordre de diffusion des épisodes.
D’autres avis : Les toiles noires, Lorhkan et les mauvais genres, Au pays des caves trolls, Evasion imaginaire, ou signalez-vous en commentaire

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32 commentaires sur « Love death + robots S1 | ❤ ✖ + 🤖 »

  1. Ah, ça fait longtemps que je me dis que je dois écrire un truc sur cette anthologie, mais je ne l’ai pas encore fait. Dans l’ensemble je te rejoins sur les femmes et la violence (d’ailleurs, les deux vont souvent de pair dans Love, Death + Robots). D’ailleurs j’ai fini par en garder un sentiment assez désagréable tant les épisodes se renouvellent peu. On sent que la quasi-totalité a été scénarisé par la même personne, qui, même si on comprend la contrainte des trois thèmes communs, aurait pu faire preuve d’un peu plus de finesse en abordant ses différents sujets.
    Je garde quand même d’excellents souvenirs notamment du Témoin et de Bonne chasse. Les deux pour leurs animations et directions artistique formidables.

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    1. J’ai eu la présence d’esprit de picorer mes épisodes et mon visionnage de l’intégralité de la saison a bien dû durer au moins 2 semaines, je pense ça a limité l’impression négative de redite, même si je me suis aperçue. Ce n’est pas une série à bingewacher.
      Mais cela dit, ils auraient quand même pu faire un effort.
      Le témoin est super beau ! Ça m’a fait penser à Ghost in the shell. Par contre tout l’épisode est de nouveau une course poursuite ce qui me fait l’écarter de ma liste de favoris.
      Bonne chasse est magnifique et l’univers a suffit à me faire oublier que la finalité de cette histoire est assez classique.

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  2. Bon article. Même si j’ai été souvent séduit par l’animation et le rendu graphique, parfois exceptionnels, il ne m’en reste pas grand chose. Au final, seuls les épisodes dont l’histoire m’a touché ont conservé une bonne cote – notamment les 3 Robots, teinté de SF golden age.

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  3. J’ai été épatée par la qualité des épisodes, tant au niveau scénaristique que visuelle même si tous les épisodes ne m’ont pas parlé avec la même intensité. Je suis d’accord avec tes axes d’amélioration car ils sont accessibles.
    L’ordre de passage pour moi : L’avantage de Sonnie, Trois robots, Le témoin, Des fermiers équipés, Un vieux démon, La revanche du yaourt, Derrière la faille, Bonne chasse, La décharge, Métamorphes, Le coup de main, Les esprits de la nuit, Lucky13, L’oeuvre de Zima, Ange mort, L’âge de glace, Histoires alternatives, La guerre secrète.

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    1. Ha ça m’aurait fait bizarre de commencer par L’avantage de Sonny, pas du tout dans le même style que 3 robots.
      J’espère vraiment que la série saura se renouveler car le concept m’enthousiasme beaucoup.

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  4. Quelle chance d’avoir commencé et terminé par un épisode préféré, c’est bien tombé. ^^
    De mon côté, j’en ai repoussé le visionnage suite à tous les retours sur la violence et tout le patatra. Oui, je pourrais juste picorer quelques épisodes, mais bon, le complétionnisme, tout ça tout ça… Mais je m’y mettrai sûrement un jour, en prenant soin de ne pas les enchaîner pour améliorer l’expérience. ^^

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    1. Mais oui c’est vrai !
      Je comprends. En effet la meilleure solution serait de picorer. Ceux de Scalzi par exemple (les trois robots, le yaourt et la multiversity), tu peux y aller franco, ils sont avant tout humoristique. Zima est sans danger aussi. Y en a d’autres mais je vais pas te faire une liste complète (d’ailleurs j’aurais peur de me tromper et de t’envoyer dans un piège XD).

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    1. Ce sont souvent les mêmes qui ressortent j’ai l’impression. Encore que derrière la faille est plus original sur ce coup (cela dit il était pas mal et visuellement juste woaw).

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  5. Ah! Tu m’as rappelé l’existence de cette série. Lorhkan en avait dit du bien aussi et je me souvenais du chat, mais c’est surtout le yaourt qui m’intrigue. Je vais la regarder pendant mes vacances.

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    1. Je pense pas qu’il faille hésiter, au pire que risques-tu ? C’est vraiment une chouette idée et le bilan est globalement positif même si certains aspects sont critiquables. Je serais intriguée de connaître ton avis.

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  6. Tu as bien résumé mon avis, c’est pas parfait côté scénario ces petites histoires mais le format anthologie et la diversité des styles d’animation (parfois à tomber) valent le détour. Beaucoup aimé Les trois robots et L’oeuvre de Zima pour ma part ^^.

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  7. Bah, le manque de femmes et le fait qu’il y ait qu’un seul réal sur l’ensemble de la série n’est, en soi, pas grave (on ne connaît pas les coulisses, peut-être qu’aucune dame ne s’est présentée réellement ou avait de projet concret ou que sais-je, y a mille possibilités). Pas grave dans le sens où la série entière, de par ses différentes techniques graphiques, leur format court ou les thèmes utilisés, est une vraie réussite. Certains épisodes un peu WTF, mais d’autres qui offrent de réelles perspectives futures. Une saison 2 est apparemment signée. À voir s’ils iront encore plus loin.
    Bel article !

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      1. Je ne connais pas les raisons, je ne fais aucune inférence dessus. Et comme je l’ai dit, ça ne change rien au fait qu’il est légitime de se poser la question de l’absence de femmes dans la conception narrative de cette série.

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