Ceci est l’histoire d’une rencontre fortuite entre un livre et moi, pas plus loin que chez Boulinier. Une rencontre qui n’aurait rien changé à ma vie si elle n’avait pas eu lieu mais pour laquelle je suis reconnaissante.
Un jour je me baladais chez Boulinier, dans ma quête effrénée de livres dont vous êtes le héros. La chasse s’avérait bredouille mais il me restait un peu de temps avant d’aller attraper mon RER. Alors j’ai erré parmi les rayonnages. Mon attention a été attirée par le titre de ce vieux bouquin, très vieux bouquin, vous savez ces bouquins dont il faut couper les pages avant lecture : Cavalerie d’André Sévry. Il date de 1934.
Il avait l’air d’y avoir de vrais chevaux dedans (non parce que des fois il y a des bouquins ou des films qui ont un titre équestre et puis pour finir on y cause pas de cheval ou pas tant que ça). Deux euros. Je l’ai pris. Il s’avère que le livre est dédicacé par l’auteur à un certain Lucien Descaves.

Qui est-ce, me demanderez-vous ? Et bien en fait ce n’est pas n’importe qui. Une recherche plus tard, voilà que j’apprends que le monsieur n’est pas juste quelqu’un à qui on a dédicacé un livre, mais un journaliste et un écrivain de la fin du 19ème/première moitié du 20ème siècle, signataire du Manifeste des Cinq à l’encontre d’Emile Zola et un des membres fondateurs de l’Académie Goncourt. L’auteur du roman, André Sévry, semble par contre avoir sombré dans l’oubli : il est très difficile de trouver des infos le concernant sur le net.
Mais plus encore ! Était jointe à ce livre une coupure de presse datant du 17 octobre 1934. Rien qu’à imaginer que cette coupure de presse accompagnant cette dédicace est restée 80 ans dans cet ouvrage, j’en ai le tournis.
Par contre c’est très étrange car la coupure ne parle que de l’autre roman cité, pas du tout de Cavalerie. Peut-être y avait-il en fait 2 coupures de presse (on imagine assez bien la chronique de Cavalier sous les points de suspension en fin d’article) mais que la seconde s’est perdue ? Au dos un bout de chronique de La steppe rouge de Joseph Kessel.

Deux euros chez Boulinier.
Et le récit ? S’il est joliment écrit avec quelques beaux passages de description de chevaux, l’intrigue est totalement inintéressante. En fait, elle est quasi inexistante. Il s’agit du quotidien d’un régiment de cavalerie. Il était bien plus passionnant de vous raconter comment ce livre est arrivé entre mes mains.
Lu dans le RER, sur le chemin de l’équitation, tous les dimanches matin pendant 6 mois.
J'adore quand ça arrive ce genre de découverte à Boulinier !
Une fois j'ai trouvé un recueil de nouvelles dédicacées, y'avait même un numéro de téléphone dedans, je me suis toujours demandée quelle était l'histoire de ce livre ^^
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Moralité : dans tous les cas, les livres racontent des histoires.
Celle-là est vraiment bonne. =)
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Énorme !!!!! 🙂
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Oui c'est tout à fait fascinant. Je donnerais cher pour connaître le parcours des bouquins que j'achète en seconde main.
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C'est une belle morale à cette histoire.
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Je savais que tu allais dire ça :p
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