Gagner la guerre | Benvenuto ou la pire crapule du Vieux Royaume

Gagner la Guerre

Impressions.

Gagner la guerre est un roman magistral par bien des aspects qui font que j’en conseille la lecture malgré quelques réticences. Ce n’est pas un livre aisé d’abord, c’est un livre qui se mérite, qui demande un effort à la lecture. A lire au moment opportun donc.

Des qualités indéniables

Benvenuto est un assassin au service du podestat de la ville de Ciudala. Âme damnée du personnage politique, il exécute ses ordres avec un certain cynisme.

Pour faire carrière dans ma branche, il faut avoir le cœur aussi sensible qu’un clou de chevalet.
J’ai beaucoup aimé l’écriture (Jaworski quoi) toujours aussi soignée. De même que l’univers du Vieux Royaume, la ville de Ciudalia, la cohérence de l’ensemble et les descriptions qu’en fait l’auteur. On est plongé à 100% dedans, quitte à ce que ce soit de la fange et du sang.

Gagner la Guerre

Des problèmes de rythme dans l’intrigue

J’ai par contre un bémol vis-à-vis de l’intrigue. Si elle est intéressante, voire passionnante à maintes occasions, j’ai relevé deux problèmes de rythme au cours de ma lecture. Le premier quand Benvenuto revient à Ciudala après son détour par chez les ennemis de Ciudala, dont le nom m’échappe là tout de suite ; le second lorsqu’il est exilé hors de Ciudalia. Trop long simplement. Ça m’a valu de laisser traîner le bouquin quelque peu.

Croyez-moi, les paltoquets qui se gargarisent de la beauté des flots, ils n’ont jamais posé le pied sur une galère. La mer, ça secoue comme une rosse mal débourrée, ça crache et ça gifle comme une catin acariâtre, ça se soulève et ça retombe comme un tombereau sur une ornière ; et c’est plus gras, c’est plus trouble et plus limoneux que le pot d’aisance de feu ma grand-maman. Beauté des horizons changeants et souffle du grand large ? Foutaises ! La mer, c’est votre cuite la plus calamiteuse, en pire et sans l’ivresse.

Un héros crapuleux

L’autre bémol qui m’a empêché de me prendre totalement à l’histoire est que je ne suis jamais arrivée à m’attacher à Benvenuto. Le type est une crapule, certes. Le personnage est remarquablement construit et ce qu’il se prend dans les dents (haha) tout au long du récit a tout pour en faire un de ces anti-héros qu’on adore malgré tout. Le problème est que passé une scène passablement dérangeante dans le premier tiers du livre, j’ai été incapable d’éprouver quoi que ce soit de positif pour ce personnage. C’est donc avec une certaine indifférence émotionnelle que j’ai suivi ses aventures. Cela a peut-être contribué au fait que j’ai trouvé le temps long par moments.
Ce fut ainsi, par la petite porte, que je m’introduisis dans la famille du Podestat.

Un objet-livre soigné

Comme le montre les photos, l’objet-livre est très soigné, une perle dirais-je (de 2kilos tout de même). Les pages ont une texture très agréable, la hard-cover donne du cachet, jusqu’au bateau stylisée sur la couverture, en passant par les bords des pages rouge (sang). Je ne regrette décidément pas d’avoir investi dans cette édition limitée.
Notre destin, c’était de gagner la guerre, quitte à détruire ce que nous croyions défendre.

L’auteur

De Jean-Philippe Jaworski, j’ai déjà lu Même pas mort et Janua Vera. Janua Vera est un recueil de nouvelles se passant dans le même univers que Gagner la guerre. On y fait même la connaissance de Benvenuto, le (anti) héros de Gagner la Guerre, dans la nouvelle Mauvaise donne, alors au centre d’intrigues politiques dont il est le pantin bien malgré lui. 

Ailleurs

Endea, Gromovar, Cédric,

10 commentaires sur « Gagner la guerre | Benvenuto ou la pire crapule du Vieux Royaume »

  1. A mon avis, l'un des meilleurs romans fantasy de ces dernières années et aussi l'un des meilleurs auteurs français. D'ailleurs, j'ai cru comprendre que certaines personnes de goût l'avait récompensé cette année pour Même pas mort 😉

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  2. Oui, je n'avais déjà pas apprécié Benvenuto dans Janua Vera, du coup je n'ai pas eu envie de lire « Gagner la guerre » malgré l'écriture de l’auteur effectivement ciselée !
    Par contre « Même pas mort » me tente bien bien ! 🙂

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  3. J'ai les « vieilles » éditions non reliées des Moutons Électriques, mais comme il n'y a pas d'ajouts autres que le bel objet, j'en reste à celles-ci.
    En tout cas j'ai adoré, aussi bien « Janua Vera » que « Gagner la guerre », ce dernier ayant le bénéfice de détailler le monde du Vieux Royaume. J'ai apprécié de voir pas mal de pays, en y passant du temps. Vivement qu'on y retourne (avec le prochain recueil en poche, collection Helios ?) ! 😉

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  4. Ca serait tentant de remplacer le Janua Vera première édition et le Gagner la guerre en poche, mais comme je ne suis pas sûre de les relire un jour, on va faire des économies de sous et de place xD (mais elle est magnifique cette édition)

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