La vie, l’univers et le reste.
Parfois il arrive qu’on souhaite opérer des changements dans ses habitudes dans le but d’améliorer son existence : mieux manger, mieux consommer, mieux tenir compte de l’environnement, gagner du temps, être plus serein avec soi-même et les autres, etc. La tâche parait souvent insurmontable, alors pris dans le tourbillon du quotidien on met ça de côté ou bien on essaie vaguement avant de laisser tomber. Dernièrement, je me suis trouvée confrontée à cette situation à de trop nombreuses reprises. Alors j’ai préféré arrêter d’essayer pour me demander : pourquoi est-ce si compliqué ? J’en ai tiré certains enseignements qui ont diablement amélioré mes capacités à opérer des changements dans ma vie.
Voici donc le fil de mes réflexions …
Facteur de motivation
A dire vrai, la réflexion commence là. Il faut une raison qui soit un facteur de motivation suffisant. Il y a fort à parier qu’une raison comme « faire des économies » ait plus d’impact quand on a vraiment besoin de faire des économies que dans le cas contraire. Je pense également que les raisons internes à soi-même auront un impact plus fort par rapport à des raisons externes de type « faire plaisir à quelqu’un ».
C’est déjà une bonne base. Mais ce ne sera pas suffisant. J’en reviens à mon questionnement : pourquoi est-ce si difficile de mettre en oeuvre de façon durable des changements d’habitude dans le but louable d’améliorer son existence ?
Objectif concret et effet boule de neige
Un jour j’ai compris (enfin pas un jour, progressivement mais comme toutes les idées, on a toujours l’impression qu’elles apparaissent soudainement) :
- L’objectif est souvent trop vague. Par exemple : il faut que je mange mieux.
- L’objectif est souvent trop ambitieux. Par exemple : à partir de demain, je mange 100% bio.
De là, je me suis rappelée que
j’avais mis 5 ans pour faire passer ma Pile à Lire de 65 à 10 livres (en réalité, elle en fait 20 mais chut) et que je l’avais bien vécu, même si je ressentais parfois de la frustration que ça n’aille pas plus vite. Frustration rapidement étouffée dans l’œuf par quelques achats judicieusement déculpabilisants. Au départ, cette décision était simplement motivée par le fait de pouvoir lire rapidement ce que j’achetais, d’arrêter de voir des livres croupir pendant des années dans cette pile, jusqu’à parfois atteindre le stade de la perte d’envie de les lire. Et puis cela m’a fait remettre en cause ma tendance à l’accumulation de produits culturels en général. Par exemple, les jeux vidéos. Et plus encore, la surconsommation en général. Je me suis mise à me dire que ce serait bien si je jetais moins de nourriture ; je me suis demandée si j’avais besoin d’autant de vêtements (là le problème étant plutôt l’accumulation de vieilles fringues que le trop d’achat mais j’en parlerai une autre fois) ; etc. En 2010, je voulais juste passer ma Pile à Lire de 65 à 10 livres.
Effet boule de neige…

La solution à ce problème est assez simple : mettez-vous un objectif super concret et qui vous demande un effort que vous jugez raisonnable. Vous voulez manger mieux mais c’est compliqué, car comme moi, faire la cuisine vous saoule et qu’en plus vous mangez souvent dehors ? Faites une chose qui est facile. Par exemple, je trouvais que je mangeais beaucoup de « crasses » du genre de celles où on vous rappelle de manger 5 fruits et légumes par jour dans la publicité. Je les ai partiellement remplacées par des graines de tournesol (écossées et non salées hein, sinon ça marche pas) et par des fruits. J’ai juste fait ça. Et quelques autres trucs dans le même genre mais je ne vais pas m’étendre, ce n’est pas le sujet. C’est trois fois rien, mais c’est déjà ça. C’est mieux. C’est pas parfait mais on s’en fout.
Ça ne garantit aucunement de persévérer sur le long terme mais ça diminue la probabilité d’échec. Et si vous laissez tomber, vous laissez tomber un petit changement, pas un programme ambitieux. En terme d’auto-culpabilisation c’est moins lourd à gérer. Quant à ce qui aura été accompli jusque là, ce sera déjà ça de pris.
Vivre avec ses contradictions
J’ai aussi pris conscience qu’il n’est pas nécessaire d’être en permanence consistant avec soi-même. Sinon on ne fait jamais rien. Si vous vous sentez capable de manger plus de fruits bio et moins de chocolats industriels, faites-le. Ne vous empêchez pas de le faire parce que ce n’est pas cohérent avec vos samedis fast-food dont vous ne pouvez pas vous passer. Non. Encore une fois, c’est toujours déjà ça de pris et si ça tombe vous finirez par laisser tomber le fast-food par effet boule de neige.
Sérieusement. Regardez autour de vous. Le monde entier vit très bien avec ses contradictions. Pourquoi pas vous ?
Résumé en 3 étapes
En résumé, pour apporter des changements d’habitudes dans sa vie, on a besoin :
- d’avoir au moins une bonne raison, intrinsèque de préférence, comme facteur de motivation.
- de choisir un objectif très concret et facile à réaliser.
- de cesser de vouloir être consistant avec soi-même.
Ces astuces ne peuvent bien évidemment pas s’appliquer dans toutes les situations. Elles ne s’appliquent pas, par exemple, en cas de changement brutal dans le quotidien qui implique des changements brutaux d’habitude, choisis ou imposés. Par exemple, devenir parent, un nouveau boulot, une rupture, un déménagement … Mais bizarrement, dans ce genre de situation, on se débrouille pas mal pour changer nos habitudes, tout simplement parce qu’on n’a pas le choix. Ça doit donc bien être possible ?
Et vous comment vous faites quand vous voulez changer vos habitudes? Est-ce que vous appliquez le même genre d’astuces ou procédez-vous autrement? Avez-vous d’autres astuces à partager ?
Pour aller plus loin
La photo d’introduction vient du site easybranches.com et les gif de giphy.com.
Ce billet vous a plu? Vous pouvez le partager à vos amis, poster un commentaire ou encore suivre mes élucubrations culturelles sur Twitter, Facebook et Instagram.
WordPress:
J’aime chargement…
Articles similaires
C'est exactement ça, faire les choses pour soi, en étant convaincue du bien fondé (et non pour suivre telle ou telle tendance ou je ne sais quel diktat), se fixer des objectifs atteignables et composer avec son moi 🙂
Depuis que j'applique cette idée, je réussis mieux ce que j'entreprends 🙂
J’aimeJ’aime
Je suis passée aussi par les mêmes stades 🙂 De mon côté, c'est être bienveillant avec moi-même qui m'a/me demande plus d'efforts et bénéficie d'une observation permanente (parce que je suis aussi atteinte du syndrome de la wonderwoman).
J’aimeJ’aime
Je vais essayer d'appliquer ces principes. Sauf que ce n'est pas si facile, rien que de savoir ce que l'on veut vraiment, ce qui est objectivement atteignable… en fait il faut prendre le temps de l'introspection.
Je vais voir.
En tout cas sympa ce petit billet 🙂
J’aimeJ’aime
Parfois c'est aussi une question de chance ou d'opportunité. Nous sommes passés aux fruits et légumes bios (et donc au stade « faire un peu la cuisine alors que bon, c'est pas notre truc) quand une coopérative bio s'est mise à livrer des panier hebdomadaires dans ma ville (du coup plus de fruits et de légumes dans notre alimentation quotidienne, double bénéfice). C'était il y a 5 ans. Depuis, on a trouvé une superette bio pas loin avec une bonne boucherie pas loin pour compléter. En 5 ans on a réduit de 75% nos achats en hypermarchés, tout ce que nous cuisinons est bio ou presque. On continue à aller au restaurant (pas bios eux, mais on se régale quand même) et bizarrement les mac do et pizza hut hebdomadaires sont devenus hyper exceptionnels (genre quand on fait des travaux et qu'on n'a plus le temps de cuisinier et qu'on en a marre des sandwiches froids). Et on ne culpabilise pas.
L'effet boule de neige est hyper important mais absolument pas mesurable à court terme. Une habitude se change aussi par remplacement, mais il faut que ce remplacement soit « facile » et que l'effort demandé soit moins important que le bénéfice reçu (sinon ça devient une contrainte, et la contrainte est un démotivateur profond)
J’aimeJ’aime
Nous ne sommes que paradoxes… Alors oui, pour le point n° 3!
Il n'y a globalement que 2 choses que je « surconsomme » : le miel et les livres. Pour le reste je suis très sage, alors je me permets ces deux fantaisies!
Article très intéressant! Merci de faire partager tes réflexions.
J’aimeJ’aime
Très sympa comme article ! 🙂
Et surtout très juste. J'ai beaucoup de mal à changer plein d'habitudes, notamment concernant mon manque d'organisation, et ça fait plusieurs années que j'essaye d'améliorer ça, et finalement, je me rend compte que si c'est encore loin d'être parfait, il y a eu pas mal de changement.
Il ne faut pas se culpabiliser et faire ce qu'on peut 🙂
J’aimeJ’aime
C'est super de lire ce genre de chose, ça donne du courage (mais de manière plus « de fond » que le courage du premier janvier, tu vois, où on a l'impression, pendant quelques heures, qu'on pourra faire quelque chose de cette année qui commence). merci. 🙂
J’aimeJ’aime
Merci c'est très intéressant, j'ai souvent du mal à opérer du changement,et notamment sur la junk food. Peut-être que je vais retenir ton idée de graines :p
En tous cas merci pour les pistes, et tu as tellement raison : on peut vivre avec ses contradictions, laissant peu à peu gagner les bonnes habitudes, par effet boule de neige !
J’aimeJ’aime
Ça résume ce que j'en pense aussi ^^ Merci de ton commentaire.
J’aimeJ’aime
Ce n'est pas facile d'être bienveillant avec soi-même, je dois me faire violence aussi.
J’aimeJ’aime
Certes. L'essai erreur est autorisé aussi 🙂 Ce qu'on veut se construit avec le temps.
Merci ^^
J’aimeJ’aime
Tout à fait et ça fait aussi partie de se choisir un objectif atteignable. Difficile de choisir comme objectif de passer au bio, même pour quelques produits pour tester s'il faut faire 15 bornes pour trouver le premier magasin bio.
Je ne pense pas que le fait que l'effet boule de neige ne soit pas mesurable sur le court soit problématique : ça se fait au fil du temps et on le constate dans l'après coup. Et si ça produit pas, ce n'est pas grave non plus. Mieux vaut ne pas se focaliser là-dessus.
J’aimeJ’aime
Ce qui illustre très bien le point 3 en question, tu vis très bien avec tes contradictions :p
Avec plaisir ^^
J’aimeJ’aime
Merci ^^
Tout à fait. Mieux vaut se féliciter de ce qui a été accompli plutôt que de larmoyer sur ce qui ne l'a pas été.
Bonne chance dans ta quête d'une meilleure organisation.
J’aimeJ’aime
Selon moi, le courage du 1er janvier est un leurre. J'ai failli en parler dans le billet mais ça devenait trop long. Déjà si on a envie de changer quelque chose, pourquoi attendre le 1er janvier (à moins que cela ne coïncide avec une envie qui devient mature pour passer à l'action bien sûr) ? Ensuite et surtout les bonnes résolutions du 1er janvier sont bien souvent du type trop vague et trop ambitieuse.
J’aimeJ’aime
Et avec plaisir 🙂
J’aimeJ’aime
Héhé ^^
Avec plaisir ! Bonne chance dans tes petits changements d'habitude ^^
J’aimeJ’aime
C'est intéressant en tout cas ^^ Chez moi un facteur d'échec indéniable est souvent la fatigue annexe, et probablement aussi l'aspect « inatteignable » 🙂
J’aimeJ’aime
C'est triste que tu n'accroches pas à Kaamelott, je ne peux pas sortir des « Le gras c'est la vie » et « Je ne mange pas de graines ! », tu vas pas comprendre ce que je raconte 😀
J’aimeJ’aime
C'est sûr que la fatigue peut être un élément bloquant, en particulier si ce que tu veux réaliser demande un engagement physique et/ou intellectuel.
Merci ^^
J’aimeJ’aime
Le gras c'est la vie c'est passé dans la culture populaire, mais je ne savais pas que ça venait de Kaamelot, vois-tu Xd
J’aimeJ’aime
Cet article est… <3 Je connais bien l'effet boule de neige : on est passé récemment aux couches lavables, parce que je n'en pouvais plus de jeter des tonnes et des tonnes de sacs poubelles. Et... J'attends désormais avec impatience de recevoir mes cotons lavables, histoire de réduire encore tout ça '_'
J’aimeJ’aime
C'est l'épisode « Corpore Sano » dans le livre 2, rappelle moi de te l'infliger un jour 😀
J’aimeJ’aime
Merci beaucoup de partager tes réflexions avec nous! J'aime beaucoup tes trois étapes. La raison intrinsèque, c'est vraiment la clé je pense, parce que plus on s'appuie sur des choses externes pour se motiver, plus on dépend de résultats qui ne dépendent pas de nous. Et c'est décourageant du coup… (je ne sais pas si c'est très clair ce que j'essaye de dire…) Un grand merci pour cet article très clair en tout cas (et merci d'avoir cité mon article, ça me touche beaucoup)
J’aimeJ’aime
Ou pas, hein 😀
J’aimeJ’aime
Merci 🙂
C'est très courageux de ta part de passer aux couches lavables ^^
J’aimeJ’aime
Avec grand plaisir 🙂
Si si c'est très clair ^^
J’aimeJ’aime
Ah l'élaboration d'objectifs, un vaste sujet ! C'est un truc tout bête, mais finalement difficile à appliquer pour les raisons que tu évoques : objectif mal défini, non réaliste, sans avoir pris le temps de s'interroger sur le pourquoi profond…
J'ai même fait un article là-dessus : http://ecologie-citadine.com/utiliser-la-methode-smart-pour-reussir-son-passage-au-zero-dechet-au-minimalisme-au-vegetarisme-etc/
En tout cas félicitation pour ton passage à 10 (ou 20) livres, belle progression !
J’aimeJ’aime
Tout à fait. Très intéressant ton article.
Merci ! Je travaille à retourner à 10 maintenant mais comme j'emprunte à la bibli et essaie d'écluser ma PàL numérique en parallèle, c'est lent (mais c'est pas grave et ça me va très bien).
J’aimeJ’aime
Un truc qui fonctionne avec moi c'est la menace ou plutôt le risque encouru. Quand on est passé à côté de… et que l'on veut éviter (tant est que cela puisse être éviter mais autant s'en auto-persuader ^^ ), on arrive bien à se motiver pour certains efforts au quotidien. Notamment sur le plan alimentaire. Il faut une prise de conscience aussi, quelque chose qui percute (par ex., j'ai réussi à totalement me passer du sucre blanc, voire du sucre tout court maintenant).
Il y a sûrement aussi un facteur culpabilité qui intervient chez moi.
Mais comme les contradictions sont là, il y a des chutes. Pourtant petit à petit, les changements s'ancrent au quotidien alors lentement peut-être, mais sûrement 🙂
Être accompagné dans les changements que l'on veut opérer dans sa vie, c'est un must aussi.
Et moi je ne sais pas toi, mais en vacances, loin des tentations fast-food et autre pizzeria, cela ne me manque pas du tout! Et alors que je ne fais jamais le marché chez moi, c'est un truc que je fais naturellement en vacances quelque part… Comme si cela participait de l'acte touristique ^^
Billet extrêmement intéressant en tout cas. Merci!
J’aimeJ’aime
Chez moi le risque encouru ne fonctionne que s'il y a une conséquence immédiate. Je suis plutôt du genre à manger n'importe quoi, je peux me le permettre taux de cholestérol très bon, je grossis pas. Bref, je mangeais très souvent du fastfood. J'ai dû sérieusement me calmer quand mes intestins ont commencé à me dire merde (pardon). Bref, depuis je me suis calmée et c'est bien car j'ai pas du tout arrêter, juste le faire moins souvent. J'aimerais mieux manger mais j'aime pas faire à manger. Donc ça passera forcément par du lentement mais sûrement ^^
En tout cas les contradictions ne doivent pas mener à un abandon en mode « je n'y arriverai jamais ». Je pense que c'est le plus important.
Merci à toi de ton partage d'expérience ^^
J’aimeJ’aime
Merci pour le partage de tes réflexions, c'est très intéressant. Il se trouve que j'ai tout juste commencé à me frotter à ces questions il y a quelques mois, mais ma réflexion n'a pas été aussi profonde que la tienne. Du coup j'en prendrai de la graine (à défaut de manger des graines comme toi haha — bon je crois qu'il est tard, je vais me coucher !)
J’aimeJ’aime
Lentement mais sûrement, de toute façon ^^ Le tout est de ne pas se submerger sous les bonnes résolutions. J'ai toujours mes périodes graines de tournesol, huhu 😀
J’aimeJ’aime
Bon, j’ai voulu répéter que ce billet est extra, mais mon message a disparu 🤨 Donc: ce billet est extra!!
J’aimeJ’aime
🤣
J’aimeJ’aime