Impressions.
La légèreté est une bande dessinée écrite et dessinée par Catherine Meurisse et publiée chez Dargaud en avril 2016. Catherine Meurisse est dessinatrice de presse chez Charlie Hebdo et doit la vie sauve à son arrivée tardive à la rédaction en ce matin du 7 janvier 2015. C’est de l’après que parle cette bande dessinée profondément touchante dont je vous dis quelques mots.
La BD commence par une préface de Philippe Lançon qui m’a foutu les larmes aux yeux en deux secondes. C’est à lui que j’emprunte le titre de ce billet :
[…] qui me rappelle que nous vivons désormais en funambules, les pieds posés sur le fil du cauchemar et de la créativité, un fil à couper le cœur.
C’est difficile de mettre les mots justes sur ce que j’ai ressenti en lisant cette bande dessinée. Enthousiasmée par Les grands espaces que j’ai lu l’année dernière, l’émotion m’emporte une fois encore à un autre niveau.
Les grands espaces a été écrit après La légèreté mais se passe avant. Il est en quelque sorte le second volume d’un diptyque dont La légèreté est le premier. Il permet de revenir aux racines de ce qui a construit l’identité de Catherine Meurisse, peu ou prou la même chose que ce qui l’a reconstruite après l’attentat à Charlie Hebdo.
La légèreté commence par un vide. Un vide mémoriel, émotionnel et intellectuel. Avec une immense acuité, Catherine Meurisse nous décrit la situation. C’est poignant, c’est très juste. Les dessins au final expliquent plus simplement que les mots, surtout quand ils sont assaisonnés d’une pincée d’humour. Et pendant ce temps, en France et partout ailleurs, « je » est Charlie.
On comprend que Catherine Meurisse va tenter de se reconstruire comme elle a grandi : par l’Art et la Culture. De Cabourg à Rome, des madeleines de Proust à la Villa Médicis, elle va se chercher chez Dostoïevski ou Baudelaire, dans la mythologie antique ou dans les peintures de Le Caravage.
Au départ avec peu de succès, jusqu’à devenir obsédée par le syndrome de Stendhal, qui pourrait la guérir en s’inscrivant en parfait opposé de son syndrome post-traumatique. L’émotion est palpable quand on parcourt l’album. Mais l’humour est toujours présent au détour des pages. Il dédramatise le propos et à la fois le rend plus percutant, mettant le lecteur dans un drôle d’état : peut-on rire et pleurer en même temps ?
C’est le sourire aux lèvres et les larmes aux yeux qu’on lira et relira La légèreté. Plus que jamais en sortant de cette lecture, je suis convaincue que la culture, l’art, la littérature, la « beauté » comme l’appelle Catherine Meurisse, peuvent sauver des vies. On ne sort pas indemne d’une telle lecture, en effet, on en sort grandi. Portez-vous burne.
Informations éditoriales
Dessins et scénarisation par Catherine Meurisse. Publié chez Dargaud en 2016. Préface de Philippe Lançon. 135 pages.
Pour aller plus loin
Mes impressions sur Les grands espaces.
D’autres avis : Les pipelettes en parlent, 233°C, ou signalez-vous en commentaire.
Aaaah ça y est voilà le billet. Je retrouve un petit quelque chose des Grands espaces dans ce que tu dis. Vivement que je la lise aussi. 🙂
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Oui outre d’être une funambule esthète c’est quelqu’un de très consistant avec elle-même. Hâte d’avoir ton avis.
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Il est dans la pile, tout comme son dernier qui revient sur de l’avant…je suis fan, je crois maintenant.
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Fan aussi, définitivement. Je me réjouis de lire Drôle des femmes que j’ai dans ma PàL qui a l’air d’être dans un autre genre.
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Il y a clairement un lien, un esprit commun, entre celle-ci et « Les Grands Espaces ». J’ai néanmoins eu plus de difficulté avec « La Légèreté », j’ai eu du mal à être pleinement emballé, sans trop l’expliquer, tout en respectant complètement ce touchant et important témoignage. C’était peut-être trop intime pour moi, je ne sais pas trop.
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Ha mince dommage mais je comprends.
De mon côté c’est coup de cœur absolu et j’ajoute Catherine Meurisse à la short list de mes héroïnes.
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Je pense que je commencerai par Les Grands Espaces, mais celle-ci est vraiment tentante aussi, même si le sujet est plus lourd. Du coup j’ai hâte d’aller à la bibli maintenant 🙂
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Youhou !
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Le dessin est magnifique. Ça rentre en wish-list pour moi !
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cool !
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Intéressant… faudra que j’y jette un oeil quand j’aurais le temps de fréquenter les bibliothèques à nouveau ^^
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Normalement n’importe quelle bibliothèque devrait l’avoir en sa possession ^^
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Je me la note même si elle est difficile elle me paraît indispensable.
Merci de la découverte
Bonne journée
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C’est une lecture touchante et pleine de sincérité, je la conseille vivement. Bonnes lectures et bonne soirée 🙂
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Ce livre a l’air d’être superbe. Catherine Meurisse a beaucoup de talent. Je crois qu’elle vient de mettre en images un livre sur Delacroix écrit par Dumas.
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Oui en effet, elle a beaucoup de talent. J’ai entendu parler de cette dernière sortie il faudra que je me la procure à l’occasion.
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Je le note à lire après Les grands espaces
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Chouette !
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