
Brèves impressions.
Voici la première enquête de l’inspecteur Hyeronymus Bosch -comme le peintre- en notre compagnie, ainsi que premier roman de l’auteur.
Le livre s’ouvre sur la découverte d’un cadavre dans une canalisation à Hollywood. Harry y reconnait l’un de ses anciens compagnons d’infortune de la guerre du Vietnam. Surnommés les rats de tunnel, ils étaient chargés de poser des explosifs dans les galeries souterraines creusées par le Vietcong. Une expérience pour le moins traumatisante. Amené à faire équipe avec Eleanor Wish, agent du FBI, Harry tentera de résoudre ce crime lié de près à un cambriolage de banque.
Un agent en uniforme sortit la tête du bureau du commandant, un peu plus loin dans le couloir.
– Je te le répéterai pas ! hurla-t-il au gamin. Encore un mot et je te resserre les menottes d’un cran. Au bout d’une demi-heure, tu sentiras plus tes mains. Et comment tu feras après, pour te torcher le cul, hein ?
– Je me servirai de ta gueule.
Connelly nous offre là pour un premier roman, une enquête rondement menée, très classique mais également très cohérente et réaliste. Si l’on excepte la fin un peu tordue. Les Égouts de Los Angeles ne me laisseront pas un souvenir impérissable mais je trouve ce début très prometteur et retrouverai avec plaisir l’inspecteur Bosch dans ses aventures prochaines. Le personnage est intéressant et attachant, avec un lourd passé, dont on apprendra certainement davantage par la suite.
A l’époque, on n’était qu’une bande de gamins qui avions peur du noir. Et ces saloperies de tunnels étaient vraiment sombre. Mais Meadows, lui, n’avait jamais peur. Il se portait toujours volontaire. Toujours. Il fonçait dans le noir. « Sauter dans l’écho noir », c’est comme ça qu’il baptisait nos missions dans les tunnels. C’était comme de descendre en enfer. Sous terre, on sentait l’odeur de sa peur. On avait l’impression d’être déjà mort.
Petit coup de gueule traduction : il est vraiment dommage d’avoir traduit le titre de cette manière. L’écho noir aurait été parfait (traduction littéral du titre américain). Sa signification est expliquée dans le livre (cf.extrait) et est bien plus profonde que ce titre à la rien à voir puisqu’il fait écho -justement !- à la guerre du Vietnam qui est le fil rouge du polar. J’ai vraiment l’impression que le titre a été complètement vidé de sa substance. Vraiment dommage.
Informations éditoriales
Publication : 1992. Titre original : The Black Echo. Traduction : Jean Esch. Récompenses : Edgar Award 1993 du premier roman aux USA, prix Calibre 38 en France en 1993. Pages : 461 pages