Janua Vera | Histoires du Vieux Royaume

Janua Vera est un recueil de 8 nouvelles de fantasy écrites par Jean-Philippe Jaworski et publié initialement chez Les Moutons Electriques en 2007. Je l’ai lu dans sa version poche chez Folio SF. En plus d’être francophone donc et nous épargner les affres de la traduction, ce monsieur écrit bien. Vachement bien même.  Voyons ensemble…

Janua Vera c’est aussi de la fantasy. Mais ne cherchez point trop les gros effets spéciaux. La fantasy de Jaworski est discrète, une pincée de magie par-ci un poil d’elfe par-là, au profit d’une ambiance résolument médiévale, avec des châteaux forts, des damoiselles en détresse (ou presque), des chevaliers, des guerriers sanguinaires, des paysans, … Bien davantage du merveilleux à la Chanson de Roland que de la fantasy tolkienesque. Bon allez place aux nouvelles…

Janua Vera

Cette première nouvelle sert d’introduction aux suivantes. Elle se passe bien avant les intrigues de la plupart des nouvelles du recueil, si j’ai bien compris l’affaire et raconte l’histoire du Roi du Vieux Royaume qui a quelques soucis avec ses rêves. Plaisant, on veut lire la suite.

Mais qu’est-ce qu’un rêve, sinon un soupir sur l’eau de nos consciences ?

Mauvaise donne

La nouvelle la plus longue du recueil. Elle sert de prélude à Gagner la Guerre, le roman de l’auteur sorti l’an dernier aux Moutons Électriques. On se retrouve ici dans une histoire tout à fait mafieuse dans une ambiance médiévale. Des assassins, des complots et des intrigues politiques, des courses poursuites à travers la ville. C’est prenant.

Je m’appelle Benvenuto. C’est un prénom qui me va mal. Je suis tueur à gages.

Le service des dames

Nouvelle tournant autour de la thématique de la courtoisie chevaleresque. Là où Jaworski déchire tout dans cette nouvelle c’est dans la description des chevaux. Enfin un auteur dont on a l’impression qu’il a déjà mis un pied dans une écurie (et si ce n’est pas le cas, je lui soulève mon chapeau). On est conquis.

Une offrande très précieuse

Une nouvelle onirique à laquelle j’ai accroché jusqu’à ce que l’aspect onirique se dévoile. On est dans le brut, la guerre, la fuite sous la pluie dans la forêt, la peur, la douleur, le sang et puis pouf on est dans le rêve. J’ai eu un peu de mal. Au niveau de la psychologie et la profondeur du personnage principal, c’est très fort cependant. On sent le passé de cette homme qui pèse une tonne sur son dos bien plus que le moribond qu’il transporte dans sa fuite.

La souffrance, l’effort, la pluie froide, et la pénombre hostile de la forêt finirent par se mêler en un long cauchemar. La jambe et le bras gauche du vieillard, qu’il maintenait contre sa poitrine, heurtaient avec une régularité obsessionnelle son ceinturon d’armes et ses hanches. La tête de Dugham roulait contre son cou, rendue poisseuse par la sueur et par le sang qui lui avait coulé le long de la nuque. Le vieillard devenait de plus en plus froid, et grelottait de façon pathétique. Il gémissait parfois au creux du cou de Cecht, et cette détresse chuchotée à l’oreille du grand guerrier lui glaçait les os.

Le conte de Suzelle

Une nouvelle que j’ai trouvé longue et lente. Sans doute l’effet désiré cela dit. Raconte la vie de Suzelle, petite fille paysanne plutôt délurée, et sa rencontre avec un personnage sorti tout droit d’un conte de fées.

Jour de guigne

Les déboires de Calame, un pauvre type atteint du Syndrome de Palimpseste. Comment vous ne connaissez pas cette maladie ? Un mal qui sévit chez les copistes quand la magie n’a pas bien été ôtée des parchemins. Les symptômes ? Un manque de bol consternant, pouvant mener à la mort… On sent l’hommage à Pratchett dans cette nouvelle humoristique. Attention hommage pas copie (encore que le parallèle avec le métier du héros est tentant) : le texte est animé de sa vie propre. Pour jubiler.

Un amour dévorant

Ha ! Ce n’est pas une nouvelle, mais un conte. Superbe tout simplement. Je me demande si l’auteur s’est inspiré d’une légende existante où s’il a forgé celle-ci de toute pièce. Une histoire de fantômes médiévales. Pour se faire peur tard le soir.

Le confident

Texte très sombre, voire lugubre. Drôle d’impression de malaise tout au long de la lecture. De quoi faire ressortir des penchants claustrophobes. C’est l’histoire d’un gars qui a choisi de vivre dans l’obscurité … pour écouter les morts. Le pire, c’est que ces derniers lui parlent. Brrr.

Informations éditoriales

Publié pour la première fois par Les Moutons Électriques en 2007. Prix du Cafard Cosmique 2008. 488 pages

Pour aller plus loin

  • Il existe trois éditions de Janua Vera. La première éditée aux Moutons Électriques, comportant 7 nouvelles, la seconde chez Folio SF en comportant 8 et la troisième qui vient juste de sortir aux Moutons de nouveau, en comportant 9 + des annexes. Je table sur le fait que la troisième édition sera sans doute édité en poche également pour me la procurer. En plus la couverture de mon exemplaire est abimée à cause d’un patch promotionnel arraché trop vivement. Ça me fera un bonne excuse.
  • Pour votre culture. Ce qu’est un scramasaxe, arme utilisée par le personnage principal de Une offrande très précieuse. Vous je sais pas, mais moi j’ai appris quelque chose. Pi j’aime bien ce mot. Je vais adopter un deuxième chat rien que pour pouvoir l’appeler comme ça.
  • D’autres avis : Hu & Mu, arutha, Dans la lune, Efelle, Nebal, Quoi de neuf sur ma pile, Les chroniques de Feygirl, ou signalez-vous en commentaire.
  • Livre lu en compagnie du Cercle d’Atuan. Les avis des copains du Cercle : Daenerys, El Jc, Olya, Vert, Lelf, Brunissende

8 commentaires sur « Janua Vera | Histoires du Vieux Royaume »

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