Impressions.
Alors voici quelques mots de cet opus en général pour ceux qui ne l’ont pas encore lu, ou qui se demandent s’ils doivent continuer ou pas après le deuxième tome, qui, il est vrai, manque parfois de rythme et donne l’impression que l’intrigue n’avance pas beaucoup. Soyez rassurés : dans le troisième, ça dépote grave ! L’intrigue est beaucoup plus dynamique et de nombreux évènements qui retournent complètement la situation sont à prévoir. On retrouve les mêmes personnages que dans le deuxième tome, moins Theon (qu’il aille pourrir en enfer !) ; Jaime Lannister le remplace. Si le début commence doucement, il y a un point de non retour, que je ne saurais nommer tellement j’étais à fond dedans, où je n’ai plus pensé qu’au Trône de Fer. Plusieurs nuits de sommeil ont été sacrifiées et j’en venais à espérer que mes trajets de RER s’allongent pour pouvoir lire davantage. Il valait mieux pour ma santé que je le termine rapidement. C’était limite effrayant et je vais soigneusement laisser retomber tout ça et prendre du recul avant d’attaquer le quatrième.
My sweet summer child, the night is full of spoilers. Tenez vous le pour dit.
La nuit est sombre et pleine de terreurs.
Si le second volume était caractérisé par un éclatement des personnages aux 4 coins de Westeros, celui-ci est le tome des croisements et des rencontres fortuites. Si certains personnages se croisent et voyagent dans la même contrée sans jamais être conscients de la présence de l’autre, comme Jaime et Arya dans le Trident, d’autres se doutent de la présence de l’autre (Jon et Bran dans le Don-Bran) et d’autres encore se rencontrent carrément (Samwell et Bran à Châteaunoir ; ou encore Lisa Tully et Sansa).
Cela donne l’impression que Westeros est tout petit. Ce rendu est paradoxal dans le sens où d’un autre côté, cela semble tellement difficile pour les personnages qui voyagent d’atteindre leur but. En tête on pourra nommer Arya, qui tente de rallier Vivesaigues pour retrouver son frère et sa mère et passe son temps à se faire capturer dans le Trident ; ainsi que de Jaime Lannister qui tente de rejoindre Port-Real. En tout cas le Trident est un vrai bordel : on ne sait plus trop qui le tient et les mercenaires qui le pillent change de camp comme de chemise, voire se mettent à leur propre compte.
Sansa Stark et son rapport à l’hideux
La politesse est l’armure des dames.
Elle avait à peu près son âge, mais ce n’était qu’une gosse ; que ça chialait si ça s’écorchait un genou, et que ça trimbalait tout le temps, partout, une stupide poupée de chiffon. Une poupée bricolée pour avoir l’air d’un homme d’armes, plus ou moins, si bien que la gosse l’appelait ser Soldat et vous tannait sur la sécurité qu’il procurait. Tu pouvais bien lui dire : « Va-t-en », et plutôt cinquante fois qu’une, lui répéter : « Mais fous-moi la paix ! », rien à faire, rien. De guerre lasse, Arya lui avait finalement arraché, son fantoche, éventré, elle avait mis à l’air les tripes de chiffon, clamant : « Voilà ! Maintenant, ça ressemble à un vrai soldat ! » […]
Si Sansa survit grâce à ses bonnes manières, Arya, quant à elle, s’accroche à sa vengeance et cette liste de personnes qu’elle hait et veut voir mortes. Son problème c’est son jeune âge. On s’en rend particulièrement compte à la fin quand elle abandonne Sandor Clegane à son sort et qu’elle essaie de se payer un voyage en bateau. En fait, elle n’est pas capable de se débrouiller toute seule. Elle n’est même pas capable d’accomplir sa vengeance quand elle est à sa portée. Son esprit batailleur, méfiant, vengeur, débrouillard est bien présent, mais elle est simplement trop jeune.
C’est l’un des personnages dont je suis la plus curieuse du destin et dont j’espère que Martin va la laisser en vie assez longtemps pour la voir devenir adulte.
– Je suis aussi fine lame que vous, riposta-t-elle, sur la défensive. J’étais l’un des sept choisis par le roi Renly. Il m’a revêtue de ses propres mains du manteau de soie de la Garde Arc-en-Ciel.– La Garde Arc-en-Ciel ? Vous et six autres filles, c’est ça ? Un chanteur a dit jadis que toutes les pucelles étaient belles, parées de soie … mais il ne vous a jamais vue, si ?
Jaime Lannister fait un personnage point de vue tout à fait intéressant. Apparaissant comme détestable dans les deux premiers volumes, on fait la connaissance d’un homme qui nous apparait peu à peu sympathique et plus nuancé que de prime abord. Poursuivi par cette détestable image de régicide qui lui colle à la peau (alors même que son acte arrangeait tout le monde),vivant une relation incestueuse avec sa propre soeur jumelle et responsable de la condition de Bran, il n’était pas chose aisée d’arriver à nous le faire voir comme un personnage humain. Là encore on saluera le talent de Martin. Et sa cruauté aussi …
Il est des batailles qu’on gagne à la pointe des piques et des épées, d’autres à la pointe de la plume et avec des corbeaux.
Cette séquence m’a fait littéralement haïr GRR Martin. Ça m’a coupé le souffle. C’est l’une des rares fois (pas la seule cela dit :D) où je me suis permise de sauter des chapitres pour lire ce qui se passait plus loin à propos de Robb et Catelyn. Même quand le massacre commence, je me suis dit, non ce n’est pas possible, ils ne vont pas les tuer. Je me suis sentie trahie encore plus que pour la mort d’Eddard Stark. Et pourtant tout du long, on se doute que quelque chose de terrible va se passer : les amis Frey des Stark qui sont absents, l’agressivité du loup de Robb envers les Frey, les pleurs de la jeune mariée. Mais j’ai lu tellement vite que la seule pensée qui a eu le temps de me venir en tête c’est « ils devraient se méfier ». Mais jamais je n’aurais pensé que ça allait se terminer en pareil massacre.
A noter également que ce n’est pas le seul mariage qui tourne mal puisque celui de Joffrey avec Margaery Tyrell va se solder par la mort du marié … Ça aussi ça m’a laissé sans voix. Enfin tout d’abord. Après j’ai jubilé. J’avais quand même l’impression que la part belle était faite aux Lannister depuis le début. Ils font beaucoup de mal autour d’eux et n’en subissent que peu en retour, mis à part Tyrion mais qui est de toute façon le canard boiteux de la famille. Juste retour de flamme : entre la main droite tranchée de Jaime, la mort horrible de Joffrey et celle humiliante de Tywin Lannister, que cette famille souffre un petit peu ça leur fera le plus grand bien.
Et Joramun, sonnant le Cor de l’Hiver, éveilla les géants dans les profondeurs de la terre.
Avec tout ça on en aurait presque oublié le Mur et ce qui se passe derrière. Et là aussi on en prend plein les yeux. C’est tellement énorme tout ça que j’ai de grosses craintes par rapport à la série télé. Il y a des séquences qui sont dignes du Seigneur des Anneaux et que ça m’énerverait passablement de ne pas y avoir droit faute de budget ou que cela fasse « cheap » parce qu’ils avaient des sous seulement pour 5 mammouths et 3 géants.
Une reine se doit d’écouter un chacun, lui rappela-t-elle. Les grands comme les petits, les forts comme les faibles, les probes comme les vénaux. Une voix peut induire en erreur, mais au fond du nombre gît toujours quelque vérité.
L’intrigue du côté de Daenerys avance peu. Elle n’est pas encore près d’aller jouer au Jeu des Trônes à Westeros. La séquence de l’achat des Immaculés est assez énorme. D’ailleurs le mode de fonctionnement de cette armée est pour le moins effrayant. Qu’elle ne fut pas ma surprise aussi de découvrir ser Barristan caché sous une fausse identité et qui a décidé de rejoindre le camp de Daenerys (il faut se rappeler que Barristan faisait déjà partie de la Garde Royale du temps des Targaryen).Je vais m’arrêter là car cela commence à faire long mais je n’ai même pas abordé Bran qui développe ses pouvoirs de zoman, Stannis qui part aider la Garde de Nuit, se donnant de cette façon une certaine légitimité pendant que tous les autres « rois » ont laissé tomber les gardiens ancestraux du Mur, les multiples résurrections de Lord Béric, le procès bidon de Tyrion, la famille Tyrell qui se faufile au plus près du Trône, la famille Martell que l’on découvre sur la fin et l’épilogue, le fameux épilogue à vous faire frissonner de terreur …
POUR ALLER PLUS LOIN
Publié pour la première fois en 2000.
2011-2003 pour la traduction française chez Pygmalion
Traduit de l’anglais (américain) par Jean Sola.
Titre original : a Storm of Swords
Illustration de Marc Simonetti.
1151 pages
Je n'ai rien lu de ta chronique, « Le trône de fer » est une saga trop exposée au spoilers !^^
Bon, il va falloir que je lise la deuxième intégrale moi ! 🙂
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Tu fais bien, ma chronique en est pleine 😀
Bonne lecture !
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Sympathique résumé par personnage.
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Parfaitement d'accord avec ta critique ; ce troisième tome est tout bonnement un monument, le genre de truc qu'on ne lit qu'une ou deux fois par décennies, et encore…
Hein, comment, j'exagère ?
Non, non, c'est vraiment un sacré chef d'oeuvre !
PS: serais-je le seul a apprécier Théon ??? 😉
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Thanks !
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Je déteste Théon, mais c'est un personnage très intéressant quand on reste objectif.
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Mouhahaha, je ne lirai pas ta chronique.
Trop de SPOILERSSSS !!!!!!!!!
(mort aux vaches)
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Ha oui non, si tu n'as pas lu faut pas lire ma chronique, mais bon j'ai prévenu.
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J'adore ses nombreuses faiblesses, ses doutes, ses grandes idées qui se retournent forcément contre lui et son coté tellement humain finalement…
Et là, j'aborde « Le Bûcher d'un Roi » et le pauvre, il est bien mal barré…
PS : j'aime de plus en plus ce bon vieux James aussi, par contre, plus le temps passe et moins j'apprécie Ned Stark.
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Je suis heureux de voir que l'on partage le même avis sur Sansa Stark. Je pense que c'est mon personnage préféré. Aussi mièvre et insupportable puisse-t-elle paraître au début, elle évolue de manière très subtile. J'approuve tout à fait ta qualification de « modèle d'adaptation » et je trouve dommage que peu de gens, au final, s'en rendent compte.
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Pas sympa le spoil, je pensais qu'il était mort Théon :'(
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J'en suis heureuse aussi. Dans un sens, Sansa est le personnage le plus réaliste de l'histoire. Elle réagit comme n'importe qui réagirait. Elle est une otage. Quand on est otage on fait profil bas, quitte à lécher les bottes de son ravisseur … pour survivre.
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Spoilers dans le commentaire.
Les Noces Pourpres. Je t'étonne si je te dit que j'ai eu les mêmes sentiments en lisant ses passages ? L'horrible fin de Robb que l'on va humilier en lui greffant la tête de son loup, la mort de Catelyn etc.
Et pourtant oui, on le voit venir, doucement, mais, on se dit simplement que c'est pas possible quoi !
La mort de Joffrey est elle aussi l'un des moments que je préfère dans ces bouquins ^^ avec la réflexion que s'ensuit de Sansa sur le rôle qu'elle y a joué.
Je te souhaite de continuer ta lecture, tu sera je pense surprise pendant une bonne partie du tome 4, car de très nombreux personnages apparaissent et on va beaucoup se focaliser sur eux, mais en contrepartie, on découvre un nouveau point de vue sur l'histoire assez plaisant et quelques évènements très marquants également.
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En effet, ce sont des moments très forts. Y a bien plus de moments forts dans ce tome là que dans le 1er et le 2ème réunis. Plus j'y pense plus je me dis que c'est mon tome préféré.
Pour l'année prochaine le tome 4, je savoure 😛 et j'attends la sortie du 5 en édition intégrale chez J'ai lu -_-
Merci de ta visite !
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La première fois que j'ai lu les Noces Pourpres, c'était lors de sa sortie en poche il y a bien des années maintenant, et pourtant je me souviens comme si c'était hier de ma réaction face à ces deux pages… J'ai beuglé bien haut et fort « NAN MAIS C'EST PAS POSSIBLE CA!!!!!!!! » et pareil, j'ai feuilleté un peu pour voir si Catelyn réapparaissait dans les prochains chapitres… T_T
Et je dois avouer que c'est toujours aussi fort lors d'une relecture! D'autant que les derniers tomes me sont nettement plus flous que les premiers, je suis de nouveau sous le charme de pas mal de surprise! 😀
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