Vongozero | Postapo made in Russia

Impressions.

Depuis un moment, je zyeutais les couvertures des bouquins des éditions Mirobole. C’est que je les trouve originales, fun et j’aime à en reconnaître la patte graphique au premier coup d’œil. Il fallait bien un jour que je m’intéresse au contenu. Si j’ai, au départ, porté mon dévolu sur Vongozero , c’était pour des raisons bassement matérielles : disponibilité en bibliothèque et sortie récente exigée pour être lu dans le cadre d’un certain Prix.

Mais déjà en lisant la quatrième de couverture, je me sens en totale adhésion avec ce qu’on me promet : un post-apo road trip, comme je les aime. Un autre élément contextuel a attiré mon attention : Vongozero c’est de la littérature russe moderne et ça se passe en Russie. Un peu d’exotisme culturel (même s’il est couvert de neige) ne fait jamais de mal.
A la bibliothèque, Vongozero est classé en policier / thriller. Drôle d’idée, me suis-je dit, même si je conçois que le suspens induit par cette course contre la montre routière puisse pousser à un tel choix. Roman psychologique ; roman sur les relations en général et les relations hommes-femmes en particulier ; roman sur la peur ; Vongozero touche à des thématiques universelles qui pourront toucher des lecteurs de tous horizons, le fond science-fictif (l’épidémie) n’étant pas au final le sujet principal du livre.
Le roman est centré sur les états d’âme et les pensées d’Anna, la narratrice. Son monde gentil-bobo s’écroule lorsqu’une épidémie décime la population. Vivant en banlieue de Moscou avec son mari et son fils issu d’une première union, ils vont devoir fuir. Les barrages militaires maintenant la capitale en quarantaine étant sur le point de se briser, la famine, la maladie et le chaos vont pousser des milliers de survivants sur les routes. Leur destination ? Vongozero, un trou perdu à la frontière finlandaise, une cabane sur une île au milieu d’un lac. Un groupe se constitue : Anna, son mari, Sergueï, et son fils ; Boris le père de Sergueï ; l’ex-femme et le jeune fils de Sergueï ; un couple de voisins et leur fille. D’autres les rejoindront par la suite. Et ils partent, les 4×4 chargées à bloc.
Vongozero est typiquement le genre de bouquin dont la finalité n’a que peu d’importance. On sait où ils vont.  Ce qui nous importe c’est de savoir comment ils vont arriver jusque là. Vont-ils tous arriver vivants ? Auront-ils assez de carburant ? Vont-ils rencontrer d’autres personnes ? Des « gentils » ou des « méchants » ? Vont-ils se disputer entre eux ? L’épidémie les rattrapera-t-elle ?
La plume de Yana Vagner (et celle de sa traductrice) réussit le pari de nous offrir un voyage en 4×4 dans l’étendue infinie de la Russie. Haletant et angoissant, le récit se lit d’une traite (enfin, façon de parler: il fait 470 pages) et le destin des personnages nous hante entre les phases de lecture. Le tout est très réaliste, depuis la propagation du virus à ses conséquences, en passant par les relations entre les personnages.
Vongozero est un post-apo efficace centrée sur les relations entre les personnages. Il tient en haleine de bout en bout. L’immersion se fait très aisément grâce à l’écriture à la première personne (et je suis difficile à ce sujet habituellement), au réalisme des sentiments qui animent les personnages et des situations auxquelles ils sont confrontés. En deux mots comme en mille : lisez-le. 
Informations éditoriales
Publié pour la première fois en 2011 sous le titre Vongozero (à prononcer avec l’accent russe, spassiba). 2014 pour la traduction française chez Mirobole. Traduit du russe par Raphaëlle Pache. 470 pages, soit 3 cm et demi d’épaisseur.
Chez les blogopotes

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