Bételgeuse | d’Aldébaran en Bételgeuse

betelgeuse intégrale

Impressions.

Second cycle des Mondes d’Aldébaran, Bételgeuse nous emmène sur une nouvelle planète, composée à 89 % de désert dont la vie se rassemble dans d’immenses canyons verdoyants. Je vous emmène à la découverte des iums et à la poursuite des secrets de la mantrisse (ou l’inverse c’est comme vous voulez).

Bételgeuse ne répond plus

Le cycle d’Aldebaran se concluait par un post-scriptum annonçant le cycle suivant : un vaisseau envoyé sur une planète habitable du système Bételgeuse et rempli de colons ne répond plus.

Les premières pages de La planète, premier des 5 tomes de ce nouveau cycle, nous montre ces colons, six ans ans après leur arrivée : sans contact avec la Terre, ils sont divisés en deux groupes. Le premier est dirigé d’une main de fer par le Colonel Donovan qui applique une politique nataliste et misogyne. Il exerce une emprise totale sur son groupe. Le second groupe, dont la figure de proue est Leilah Nakad,  se voue à l’observation de la faune et la flore locales et plus particulièrement des iums, une espèce qui semble manifester les signes d’une intelligence particulièrement développée.

Vu la couverture de cette intégrale, vous vous doutez que Kim va tôt ou tard débarquer sur la planète. Elle se retrouve à devoir faire front contre un militaire dont le pouvoir est visiblement monté à la tête et à apprendre à connaître des créatures sortant de l’ordinaire en tout point.

iums betelgeuse

iums iums !

L’intelligence des iums est un enjeu essentiel car il peut remettre en cause la colonisation de la planète, les lois terriennes sont catégoriques à ce sujet.  Les investissements étant privés et d’un montant prohibitif, je vous laisse imaginer que certains ne sont pas pressés de voir cette question résolue dans le sens des iums. On verra cette problématique traitée plus particulièrement dans le tome 3, L’expédition. Sur le même thème, on pourra aussi lire l’excellent fix-up de Laurent Genefort :  Lume’n.

Evidemment, la mantrisse, cette créature protéiforme et mystérieuse à l’oeuvre sur Aldébaran, n’est pas en reste. Je vous dirai seulement qu’on en apprendra davantage à son sujet et qu’on la verra arborer d’autres formes que celles que l’on connait déjà.

On retrouve dans ces 5 volumes ce qui faisait déjà le succès d’Aldébaran : les paysages, les créatures originales, des questionnements d’ordre politique et écologique ainsi que ce parfum d’aventures exotiques qui me plaisent tant.

canyon betelgeuse

A quels seins se vouer ?

J’aurais cependant une critique à lui faire. Déjà on assiste à une avalanche de personnes dénudées et de romances qui n’ont strictement aucun intérêt dans l’histoire, ça arrache quelques soupirs.  Mais surtout, il y a cette tendance des hommes de l’histoire à se comporter comme des ados émoustillés par les corps des femmes, de le montrer sans gêne aucune en sortant des excuses ultra crétines comme « c’est pas ma faute si vous êtes si belle » ou de mettre en avant un  « désir incontrôlable » à la vue de la poitrine opulente de Kim ou la beauté ravageuse d’Inge. Ce, sous le regard complaisant des concernées en mode « faudrait pas trop les bousculer les pauvres ». C’est tout de même un poil embarrassant cette asymétrie des rapports hommes-femmes pour une bande dessinée qui se veut prôner l’égalité.

carnivores betelgeuse

On se plaira à retrouver dans Bételgeuse tout ce qui fait le sel des Mondes d’Aldébaran : des explorations dans des paysages magnifiques, la découverte d’une faune extraordinaire souvent dangereuse avec une attention particulière portée sur les « iums ». Ceux-ci sont au centre des débats politiques et écologiques qui animent les colons de cette planète. Bien sûr, la mantrisse nous livrera quelques uns de ses secrets.  On appréciera moins l’emphase sur les romances et sur les corps féminins sexualisés à tout va.

Informations éditoriales

Scénario, dessins et couleurs par Léo. 1/ La planète (2000) 2/ Les survivants (2001) 3/ L’expédition (2003) 4/ Les cavernes (2003) 5/ L’autre (2005). Publié chez Dargaud en 2006 pour la version intégrale. 48 pages par album, 256 pages pour l’intégrale.

Pour aller plus loin

Mes impressions : Les Mondes d’Aldébaran premier cycle. Lum’en, Laurent Genefort
D’autres avis : Au pays des caves trolls, Les mondes d’Aldébaran chez Anudar ou bien : signalez-vous !

 

11 commentaires sur « Bételgeuse | d’Aldébaran en Bételgeuse »

  1. Je te rejoins sur la critique, ça m’a rappelé ce qui m’avait marqué négativement et fait arrêter la série. Ça et le dessin trop figé pour moi, ça faisait trop et n’en devenait plus un plaisir de lecture. C’est dommage parce qu’à côté de ça il y avait de bonnes idées. J’attends ton avis sur la suite pour savoir ce que je rate. ^^

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    1. Je comprends. Je n’en suis pas là mais l’avantage d’avoir ces cycles bien subdivisé c’est que le jour où j’en ai marre, j »aurai moins l’impression de laisser tomber un truc en pleine milieu. Il y a encore Antarès au programme, pour la suite on verra après lecture :p

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    1. C’est assez prenant pour passer au-dessus … dans une certaine mesure. Je me demande si ses autres sagas sont du même acabit Kenya etc.

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  2. Je vois cette bd dans les bacs de ma bibli mais elle ne m’a jamais fait plus envie que ça… Peut-être que j’en feuillèterai quand même le 1er tome, au moins pour voir le dessin.
    Quant à la sexualisation des corps, si trop marqué, ça peut vite freiner mon intérêt.

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  3. Intéressant. Ça a l’air pas mal. Je ne pense pas les lire car je n’aime pas trop le dessin, mais au moins je saurai de quoi ça parle; merci!
    Je vois que ton avis sur Aldébaran date de 2010. Tu t’es remise sur le cycle après neuf ans ou bien c’est une relecture?

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  4. Je suis à peu près sûre d’avoir fini Aldébaran mais Beltégeuse j’ai dû lire un tome, guère plus. J’avais un peu de problèmes avec la quantité de plans nichons dans mon souvenir. Et j’avais l’impression que les schémas se répétaient mais ça c’est peut-être fait exprès, peut-être qu’un jour je retenterais.

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    1. Huhu, oui ça se répète un peu dans la narration aussi avec le combo emprise dictatoriale + confiner les femmes à des rôles de reproductrices.

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