Brèves impressions.
Après le Que Sais-je sur la fantasy, du même auteur, je me suis attaquée à celui sur la SF. Je ne saurais trop répéter que si les Que sais-je peuvent paraître aborder superficiellement un genre littéraire pour le connaisseur, ils constituent une excellente approche pour l’amateur qui veut en apprendre davantage. Il apporte les bases à la compréhension d’un genre en particulier et permettra de se sentir plus à l’aise dans des ouvrages plus épais et complexes. La science-fiction de Jaques Baudou n’y fait pas défaut.
L’auteur commence par explorer les différentes définitions du genre pour parler ensuite du célèbre « sense of wonder » qui anima la SF pendant de nombreuses années et désigne l’émerveillement ressenti lors de lectures science-fictionesques. Ce concept est depuis lors tombé en désuétude. Je me demande s’il n’est pas tombé en désuétude surtout pour ceux qui lisent énormément de SF et ont déjà tout lu sur tous les sujets, car de mon côté, quand je lis de la SF je suis régulièrement animée d’un sentiment d’enthousiasme que j’aurais bien envie de rapprocher du « sense of wonder ».
On continue avec le traditionnel historique, habituel dans ce genre d’ouvrage, qui sera expliqué par origine linguistique.
Le chapitre suivant est plus inattendu dans son approche : où l’on aurait davantage vu une présentation des différents sous-genres de la SF (uchronie, space opera, etc …), Baudou préfère nous montrer ce que la SF contient comme richesses en nous présentant les grands thèmes du genre, comme le voyage dans le temps, dans l’espace, les mondes parallèles, les robots …
Il conclura en mettant la SF en question avec la science et la fantasy, mais surtout avec la littérature en général, la science-fiction ayant une place quelque peu incertaine dans le panorama des genres littéraires : sans avoir bénéficié de la reconnaissance littéraire que l’on accorde de plus en plus à la littérature policière, elle a accédé à une certaine reconnaissance éditoriale.
Baudou cite l’explication de Gérard Klein à ce sujet :
» […] Il y a dans la SF quelque chose qui la rend inassimilable, inacceptable et même un peu scandaleuse pour la culture bourgeoise qui toujours nous gouverne. »
Cela ferait un bon sujet de dissertation. A vos stylos, vous avez 2 heures.
Informations éditoriales
Publié pour la première fois aux Presses Universitaires de France en 2003. 128 pages.
Pour aller plus loin
;o) J'ai pas 2 heures devant moi pour la disserte et doit être à la marge parce qu'après 2 ou trois décennies de SF le « Sens of Wonder » fonctionne toujours sur moi
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Je suis tombée sur ce Que sais-je dans une brocante quelques jours à peine après avoir lu ton billet (sur lequel j'ai dû tomber grâce aux liens de fin de billet encore une fois) et je l'ai donc pris sans hésiter. Malheureusement, c'était en fait une édition précédente, réalisée par Jean Gattégno et publiée en….. 1971!!! Lecture amusante (le Seigneur des Anneaux est nommé en anglais car il n'avait pas encore été publié en France!!), mais tout à fait non exhaustive et très (trop?) marquée par le contexte de la guerre froide. J’essaierai de lire la version de 2003 maintenant. 🙂
Par contre, la structure est assez semblable: 1/ L'histoire, 2/ Les thèmes (L'homme et la société, Mondes étrangers et extra-terrestres, Le temps), 3/ Problèmes en guise de conclusion
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@Alys : ha zut, pas de bol :s Enfin cela dit, ce doit être intéressant de voir comment ils parlent de la SF en 1971. Une comparaison entre les 2 peut s'avérer intéressante.
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