Visites guidées.
Il y a la guerre des champs de bataille. Mais il existe aussi une guerre qui se joue dans l’ombre et dont les enjeux stratégiques sont immenses : contrôler l’information. Espionnage, contre-espionnage, sabotages, propagandes, guerre psychologique. C’est ce que décrypte cette ingénieuse exposition actuellement visible au Musée de l’Armée : Guerres Secrètes. C’est au péril de ma vie que je vous livre un compte-rendu de ma visite…
Mission impossible
Agent : Tigger Lilly 007
Type de mission : infiltration
Mission : ramener des informations sur l’exposition Guerres Secrètes
Commanditaire : les lecteurs du Dragon Galactique
Lieu : Musée de l’Armée, Paris
Date : 27/10/2016
La taupe
La période historique explorée va du Second Empire (seconde partie du 19è siècle) à la chute de l’URSS ( 1991), le focus étant particulièrement mis sur la Seconde Guerre Mondiale et la Guerre Froide. On y parlera principalement de la France, mais pas que.
L’exposition est divisée en différentes parties qui permettent au visiteur d’appréhender les guerres secrètes sous tous leurs aspects :
- Au cœur du secret
- Qu’est-ce qu’un agent ?
- L’agent : une notion complexe
- Recrutement et formation
- Construction de la légende
- Les moyens de l’agent
- Collecte de l’information et transmission
- Les opérations clandestines et subversives
- La guerre psychologique
- De l’ombre à la lumière, le secret dévoilé
- Les affaires sorties dans les médias
- Portraits d’espions
Un grand nombre de documents, d’objets et d’explications illustrent ses différentes thématiques, ainsi que de nombreux extraits de films.
Rien que pour vos yeux
L’exposition est émaillée d’objets et d’histoires fascinantes. En vrac, quelques exemples qui m’ont marquée :
- un compte-rendu de test d’aptitude de Jeanne Bohec, dite la plastiqueuse à bicyclette. Après avoir été parachutée en territoire français, Jeanne Bohec assura la formation de résistants saboteurs en parcourant la campagne … en bicyclette. De nombreux documents concernant la formation des agents sont exposés.
- un nombre incalculable de gadgets que l’on croirait tout droit sortis d’un James Bond et pourtant bien réels : chaussures avec lames, pompe-à-vélo pistolet, cigarette-pistolet, boite aux lettres morte sous forme de branche creuse et autres parapluies bulgares.
- les pilules de cyanure, accompagnée d’une lettre d’un aumônier absolvant le détenteur d’avoir à commettre un suicide pour éviter qu’il ne parle sous la torture. Cette partie de l’exposition est assez émouvante. Que de vies écourtées …
- la guerre psychologique destinée à saper le moral de l’ennemi ou à faire de la propagande, avec en pièce maîtresse le papier toilette à l’effigie d’Hitler.
Mémoire dans la peau
J’ai trouvé très astucieux de mêler l’Histoire et la fiction. L’information, vraie ou fausse, est un tel enjeu dans les guerres secrètes. On a ici une impression de mise en abyme à l’intérieur de l’exposition. On pourra ainsi voir des extraits d’Imitation Game (dans lequel il y a beaucoup de faux) mais aussi une machine Enigma bien réelle.
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Machine de chiffrement électromécanique Enigma Seconde Guerre Mondiale DGSE – Ministère de la Défense
© Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Pascal Segrette
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On verra aussi comment la fiction s’inspire de la réalité, comment elle sublime l’image de l’espion. Ian Fleming par exemple s’est largement inspiré de son expérience dans les renseignements britanniques pour la création du personnage de James Bond, qui reste à ce jour, la figure de l’espion la plus iconique.
Ou encore : T.E. Lawrence, plus connu sous le surnom Lawrence d’Arabie était un agent britannique ayant joué un rôle important dans la Révolte arabe lors de la Première Guerre Mondiale. L’exposition propose un extrait du film, mais expose également le poignard et la carabine, bien réelles de T.E. Lawrence.
Loin d’embrouiller le visiteur, cette double appréhension donne à réfléchir…
« Il faut des sources, des faits, des dates, des lieux. (…) Une information qui ne précise pas la valeur de la source doit être assimilée à un ragot ». André Manuel, note sur la notion de renseignement, 10 décembre 1941.
Pour aller plus loin
L’exposition est visible du 12 octobre 2016 au 29 janvier 2017.
Un parcours jeune public est proposé avec un livret-jeux, à destination des enfants à partir de 9 ans.
Les photographies utilisées dans ce billet (sauf la dernière) ont été fournies par clé USB cryptée. Comme l’indique le copyright qui les accompagne, elles restent la propriété du détenteur des droits.
Ça donne envie de se plonger dans un roman de John Le Carré ! 😉
Ça devait être super intéressant, je t'envie, ce sujet est vraiment passionnant (sans doute parce qu'il véhicule beaucoup de fantasmes…).
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Ca a l'air intéressant même si je ne suis pas super axée espionnage normalement !
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Héhé, tout à fait !
En effet c'est passionnant. Y a beaucoup de fantasmes mais l'air de rien il y a un fond de vérité derrière, bien souvent. On pourrait se dire « ça n'existe que dans les films » tellement certaines histoires, certains gadgets sont fous.
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Et ça l'était ^^
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Ooh, ça donne très envie d'y aller, ce compte-rendu ! Je crois que je vais me le mettre dans l'agenda très vite 🙂 Merci pour le partage 😉
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Ca a l'air fort sympathique et plus interactif que l'expo Secrets d'état que j'ai vu aux Archives nationales sur un sujet similaire.
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N'hésite pas à repasser pour dire ce que tu en as pensé. A moins que tu n'en fasses un billet ?
C'est avec plaisir !
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Expo qui devait être néanmoins sympathique, non ?
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Hooo mais c'est génial! 🙂
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Oui mais beaucoup moins animée, y'avait surtout des vieux papiers ^^.
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Intéressant, je pensais effectivement que ce genre de gadgets n'existait que dans les films… Merci pour le partage !
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Avec plaisir !
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Du coup j'y suis allée le 11 novembre (si on ne fait pas ce qu'on dit tout de suite, on le fait jamais…) et j'ai vraiment trouvé ça sympa! Je ne pense pas que j'en ferai un billet sur le blog parce que je n'ai pas pris assez de photos ni de notes pour faire un compte-rendu potable, mais c'était intéressant de mettre en contraste l'espionnage de fiction avec les véritables personnes et outils utilisés au fil du temps 🙂 Merci encore pour la recommandation!
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Merci de ton retour 🙂
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