Pour la première fois, je me rendais à la Convention Internationale de Science-Fiction, Worldcon pour les intimes, qui avait lieu cette année à Glasgow. Une opportunité à ne pas manquer puisque dans une proximité géographique relative (celle de 2025 sera à Seattle et celle de 2026 à Los Angeles). J’en ai profité pour faire un peu de tourisme. Comme à mon habitude, je vous livre mon compte-rendu en 32 souvenirs, entre Worldcon et tourisme.

Worlcon 2024

1. Je me souviens que ce voyage a commencé dès la veille avec l’arrivée d’Itenarasa chez moi pour aller prendre l’avion le lendemain. On a mangé une ratatouille et sur sorbet citron en se rematant Poltergeist. On s’est trop marré.
2. J’ai un très mauvais souvenir du passage de la douane française lors duquel j’ai perdu de vue mon sac, mes papiers, mon téléphone, ma switch, tout quoi pendant un temps incommensurablement long, une machine devenue folle qui remballait 9 sacs sur 10, un personnel au comportement ubuesque aussi aimable qu’une porte de prison qui a mis un temps incommensurablement long à se rendre compte du problème et qui n’a jamais été d’une utilité quelconque pour nous aider à retrouver nos affaires. Début d’attaque de panique, gros stress, l’enfer.
3. Je me souviens de la récupération de notre badge au SEC (Scottish Event Campus) et le premier ruban offert aux primoworldconien « My first Worldcon ». Ce système de rubans à coller sur le badge est vraiment over cool, j’ai une autre anecdote là-dessus que je raconte plus bas.
4. Je me souviens des goodies distribués par différents stands associatifs et des soirées organisées par des candidats aux prochaines WorldCon (Seattle, Los Angeles, Canada, Irlande) ou des anciens organisateurs (Japon, Pays-Bas), faisant déguster leurs friandises et alcools locaux. Du coup un soir j’ai bu du whisky irlandais, le lendemain je testais le whisky japonais. Il y avait bien moyen de finir pompette, j’ai pas testé mais au moins une autre l’a fait 👀
5. Je me souviens qu’il y avait deux batmobiles dans le Hall 4.
6. Je me souviens que le premier jour en début de soirée on s’est retrouvé avec un petit nombre de personnes du fandom FR à discuter sur une table avec des bières. Toute ressemblance avec des situations et des personnes existantes en d’autres lieux n’est pas du tout fortuite.
7. Je me souviens avoir assisté à un petit nombre de panels que j’ai sélectionnés sur base des auteurs que j’avais lus. Le programme peut-être vraiment overwhelming, il y a parfois plus de 20 panels, meet’up et autres table talks qui ont lieu à la même heure. Par exemple, j’avais sélectionné les panels This Starship Earth parce que Ian McDonald et Locked in space parce que Alastair Reynolds. Ce qui était amusant c’est que les 2 panels avaient un postulat à la fois opposé et complémentaire dans leur sujet.
8. D’autres fois j’ai suivi le mouvement en retrouvant les copains/copines. Par exemple, le panel It Takes a Village: Rural Superstition and Sacrifice in Folk Horror qui s’est avéré très captivant.
9. Les panels sont bien évidemment en anglais et honnêtement j’ai souffert ma mère. Entre les accents, les débits de parole et mon attention fluctuante, j’ai pris la décision que je devais améliorer ma compréhension à l’audition. A côté de ça, on sent qu’il y a une réelle communion entre le public et les panelists, souvent beaucoup d’humour et des rires francs de l’auditoire. Même les applaudissements à la fin de chaque panel sonnaient plus authentiques, plus sincères que les tables rondes des festivals auxquels j’ai eu l’occasion d’assister.
10. Je me souviens avoir testé la quiet room pour faire la sieste. A l’intérieur un monsieur, assis sur sa chaise, droit comme un i, les yeux fermés. Moi j’ai pris le canapé.
11. Je me souviens que le vendredi (ou le samedi ?) j’errais dans le hall 4 lorsque quelqu’un s’approche de moi et me tend des rubans de badge en me disant quelque chose que je ne comprends pas. Je penche la tête et je lis sur un des rubans « Gradatim », un éclair de lucidité, je relève la tête et là je vois que le gars qui me parle porte aussi un hoodie utopiste. Mon visage s’illumine ! Trop bien, c’était magique cette rencontre impromptue.
12. Je me souviens que le dimanche c’était journée Ada Palmer : deux panels dont un qu’elle modérait. Robots in Western and Non-Western SF Traditions, trop bien, j’en suis ressortie avec la conviction qu’il fallait que je lise le manga Pluto, que j’ai emprunté à la bibliothèque quelques jours plus tard. Et Is Science « A History of Corrected Mistakes »? qui portait sur l’histoire des sciences, c’était très intéressant mais un chouïa level-up pour mon niveau d’anglais.
13. A 16h ce même jour, l’autrice avait organisé un « informal meetup » à l’extérieur au soleil (assez fou cette météo , franchement le climat est tellement changeant j’aurais pas parié dessus) : on était une trentaine de fans (dont un en cosplay de servant, très réussi) à poser des questions et écouter attentivement l’autrice. Oh ! Jo Walton nous a rejoint aussi . Je n’ai pas pu rester jusqu’à la fin, je n’ai pas toujours tout compris mais c’était passionnant. Ca m’a donné envie de relire Terra Ignota. J’ai sorti Trop semblable à l’éclair de ma bibliothèque, je pense je vais lire un chapitre de temps en temps.
14. Je me souviens d’avoir assisté aux Hugo et c’était à la fois un peu long, drôle (John Scalzi, quel boute-en-train) et à l’ambiance survoltée. A un moment donné un gros pépin technique a fait hurler la salle de rire.
15. Woaw ! Je suis allée à ma première WorldCon ! C’était quelque chose. J’espère qu’il y en aura d’autres.

Tourisme à Glasgow :

1. Je me souviens de la cage d’escaliers en béton brut aux marches inégales et aux vélos accrochés à la rampe de notre Airbnb. Mais l’appartement s’est avéré agréable et spacieux pour trois personnes. Je le partageais avec MJ et Itenarasa.
2. Je me souviens que la météo de Glasgow est hyper changeante : à un moment il fait pluie et vent et puis 10 minutes plus tard, le vent chasse les nuages et il fait soleil. Jamais chaud par contre. Je n’ai été en t-shirt que le dimanche sinon mon hoodie utopiste m’a été bien utile.
3. Je me souviens de la passerelle couverte interminable par laquelle on passait pour se rendre au SEC avec écrit dessus en grand « People Make Glasgow« . Ce qui est une cool devise, de rendre la ville aux habitants, ça donne un sentiment de responsabilité. En tout cas, la ville est super propre. Tellement que je me suis surprise par deux fois à ramasser une déchet par terre parce que je trouvais que ça faisait tache dans le paysage.
4. Je me souviens que le premier matin, avec Itenarasa, on est allé visiter la Necropolis, un gigantesque cimetière victorien perché en haut d’une colline qui surplombe la ville.
5. Pour y aller on a marché et pris le métro, qui est tout petit tout mimi, littéralement : il ressemble vraiment à un tube et la hauteur de plafond dans les rames est très basse.
6. Avant d’accéder au cimetière on a visité la cathédrale de Glasgow aka Saint Mungo’s Cathedral, qui est gigantesque, avec des vitraux, une crypte. A la boutique ils vendaient (entre autres) un livre qui se propose d’imaginer une Ecosse alternative qui commémorerait les femmes dans l’espace public. J’ai failli l’acheter.
7. La Nécropole était victorienne as fuck. 3500 tombes. 50 000 personnes enterrées. Ils y connaissaient quelque chose en promiscuité, les morts de Glasgow (rho là là je rigole, je sais qu’on a viré des cadavres pour en mettre d’autres par-dessus)(l’histoire ne dit pas où ils ont fini)(au moins à Paris on sait, ils sont dans les Catacombes). On s’est promené longtemps dedans à prendre des photos, c’était over cool.
8. Je me souviens qu’en revenant au métro, il y avait un tout jeune homme 13/14 ans par là qui jouait de la cornemuse. Sa mère était juste à côté. C’était overcute, j’ai mis 1 pound dans son chapeau. A mon avis, une façon très lucrative de se faire de l’argent de poche. En plus, cela permet de s’entrainer sans ennuyer les voisins. Juste après on est rentrées dans un magasin qui vendaient des écharpes écossaises. J’en ai acheté une et elle m’a bien servi.
9. Je me souviens que pour notre deuxième matinée sur place, nous sommes allées à l‘Université de Glasgow pour visiter le Hunterian Museum. Il s’avère qu’on visité la partie du musée la moins intéressante. Enfin ce qui était exposé était très cool mais j’ai trouvé ça foutraque manquant d’un fil conducteur, du coup j’avais du mal à m’intéresser à ce qui était exposé.
10. Je me suis raccrochée aux branches en m’intéressant à un parcours de lecture destiné à remettre en question la façon dont les musées exposent leurs pièces issues de la période coloniale. L’idée était de se poser des questions sur la façon dont les pièces ont été acquises, sur l’éventualité de leur restitution, ce genre de choses.
11. On se souviendra utilement que de nombreux musées sont gratuits à Glasgow, en particulier les expositions permanentes. C’est aussi le cas du Jardin Botanique que je suis allée visiter en solo le dimanche matin. De ce que je comprends du fonctionnement c’est que les musées sont gérés par des associations et bénéficient de dons. Il y a d’ailleurs des boites à dons, soit en liquide, soit en paiement sans contact pour les visiteurs qui souhaitent soutenir le lieu qu’ils visitent.
12. Je me souviens que ce qui m’a intéressée le plus dans cette visite est l’architecture de l’université, vraiment impressionnante.
13. Je me souviens que la visite du Jardin Botanique a été très agréable. Il se trouve à 15 minutes à pied de notre Airbnb et le temps était ensoleillé. Le parc est immense et pas envahi par les touristes. J’y ai vu des autochtones chiller, faire leur jogging, promener leur chien ou discuter avec un ami assis sur un banc. Il y avait aussi une « book fair », soit un petit local à l’écart qui vendait des livres en seconde main.
14. Je me souviens des écureuils dans le parc qui mangeaient la nourriture à destination des oiseaux, damned little thieves ! (mais c’était overcute), du banc entièrement recouvert du tricot et du jardin de plantes odorantes (bon j’ai rien senti mais c’était joli et ça bourdonnait sauvagement dès le matin).
15. Je me souviens que les deux serres étaient très impressionnantes. Une est assez labyrinthique, faisant passer le visiteur d’un environnement à l’autre en ouvrant des portes. L’autre est circulaire et attire plus les touriste (ou alors c’est juste parce qu’il commençait à y avoir du monde quand j’y suis entrée.
16. Je me souviens du Kelvingrove Park, un grand parc que l’on traverse pour aller du SEC à notre Airbnb mais dont on a testé plusieurs entrées/sorties en fonction de nos pérégrinations. Très vivant, avec beaucoup de monde. Quand on y passait en journée on s’arrêtait toujours pour écouter les pipe bands qui s’entrainent près de la fontaine, en vue d’une compétition qui devait avoir lieu dans les jours suivants. Quand on rentrait le soir on avait droit aux échos des concerts estivaux qui se donnaient en son centre (super acoustique, on les entendaient jusque dans l’appart).
17. En bref, Glasgow est vraiment une chouette ville à découvrir. On n’a fait qu’effleurer ses possibilités pendant ses 4 jours mais on peut voir que c’est une ville vivante et étonnante avec plein de lieux emblématiques et historiques à visiter.