10 films que vous auriez pu voir au cinéma | automne 2024

Je suis TRES en retard pour ce bilan cinématographique trimestriel. A dire vrai, je pensais le skipper pour éviter l’accumulation de billets en retard à écrire. Comme il semble que j’arrive à trouver un peu d’énergie pour écrire mais pas vraiment pour lire et que j’ai fait le ménage dans les chroniques en retard, je me suis dit que je n’avais pas besoin de skipper ce billet.

Le mot de la dragonnière

Cette nouvelle édition de 10 films que vous auriez pu voir au cinéma porte sur les sorties de septembre, octobre, novembre et pour no reason décembre aussi.

Dans la sélection on trouvera les deux films d’animation qui ont marqué le mois d’octobre (Le robot sauvage, Flow), un film iranien (Les graines du figuier sauvage), l’agréable surprise signée Clint Eastwood (Juré n°2), un film français du terroir (Vingt dieux), de l’UGC Culte (La cité de Dieu) et d’autres films encore. Je vous laisse découvrir.

Si vous ne souhaitez pas attendre le billet trimestriel, vous pouvez me suivre sur Letterboxd j’y poste systématiquement un avis de chaque film que je vois.

Place aux films…

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Les graines du figuier sauvage, Mohammad Rasoulof (18/09)

Iman est promu au rang d’enquêteur su régime iranien en plein pendant le mouvement de protestation Femme vie liberté de septembre 2022. La situation les rattrape alors que sa fille aînée aide une amie qui s’est fait tirer dessus à la chevrotine. Peu à peu le climat familial va virer à la métaphore politique.

Est-ce qu’on peut faire plus politique que le cinéma iranien ? Je ne suis pas sûre. C’est brillant à tous les étages. Un film en trois parties très différentes entre elles avec cette arme en fil rouge. Il faut toujours la garder à l’œil surtout quand on ne la voit pas. 

Le réalisateur (qui a dû fuir son pays ainsi qu’une partie du casting) fait le choix d’incorporer des images réelles de la révolution filmées avec des téléphones. Elles sont d’une violence difficilement soutenable.

Puisse la liberté gagner son combat contre la tyrannie dans ce pays. Si cela doit arriver ce sera grâce au courage de celleux qui luttent que ce soit dans la rue ou en faisant des films.


Le robot sauvage, Chris Sanders (09/10)

Roz 73jesaispluscombien, robot de son état se retrouve échouée sur une île sauvage après une tempête. En quête d’une mission, sa raison d’être, elle effraie tout le monde et se retrouve à éduquer un bébé oie dont elle a accidentellement tué la famille. Accompagnée d’un renard fourbe et cabossé par la vie. C’est un drôle d’apprentissage qu’elle va faire là.

Pur condensé d’émotions ; on rit sincèrement autant qu’on pleure dans ce film visuellement exceptionnel. On y parle de beaucoup de choses importantes comme l’amour, l’amitié, l’ostracisme des différents, l’entraide, le manque d’humanité d’une optimisation à outrance… Je trouve ça juste dommage, comme souvent dans les films, que la réhabilitation, se faire accepter quand on est différent passe par le fait de faire quelque chose d’extraordinaire.


Godzilla, Ishirô Honda (30/10, Utopiales)

Vu sur grand écran aux Utopiales 2024, introduit par Roland Lehoucq.

Le Japon est terrorisé par une créature géante qui s’en prend aux bateaux et à une île au large du Japon. Toute tentative pour s’en débarrasser est vouée à l’échec et les autorités désespèrent de trouver une solution.

J’avais peur de m’ennuyer mais mis à part quelques soucis de rythme, j’ai passé un vrai bon moment. Les effets spéciaux ne sont vraiment pas honteux. Evidemment il faut les appréhender avec la bienveillance due à leur âge mais ça marche encore très bien (mieux que certains films d’aujourd’hui). Certaines scènes claquent visuellement je pense par exemple à l’incendie sur la ville ou la sortie en scaphandrier. On trouve dans ce film des thématiques fortes comme l’éthique scientifique, les ravages de la bombe atomique, ce film comme thérapie au traumatisme des 6 et 8 aout 1945 pour le Japon. Godzilla a vraiment une tête affreuse. On n’ose plus faire des monstres aussi moches de nos jours, c’en est presque dommage.


Anora, Sean Baker (30/10)

Ani, travailleuse du sexe, croit vivre un conte de fées quand son riche client russe dit vouloir l’épouser. Mais ses parents (à lui) ne sont pas du tout d’accord.

Le film te fait croire pendant sa première partie qu’il est Pretty Woman remis au goût du jour. Mais en fait on est plutôt dans un épisode de Succession vu de l’autre côté de la barrière, de ceux qui se font rouler dessus. C’est que le monde a acquis une conscience de classe et plus personne ne rêve de Pretty Woman parce que ça ne peut pas marcher. Le message est très clair. Le jeu d’acteurs est vraiment incroyable en particulier Mickey Madison. Mais les autres sont vraiment excellents aussi. Le rythme est dingue, ça n’arrête jamais. Le film est très drôle à différents moments mais à la fin on ne rit plus.


Flow, Gints Zilbalodis (30/10)

C’est l’histoire d’un chat qui se retrouve pris dans une inondation qui engloutit tout. Il va trouver une aide inattendue.

De l’adversité, de l’entraide et surtout beaucoup d’émotions sont les ingrédients de ce film d’animation sans paroles et visuellement magnifique.


Juré n°2, Clint Eastwood (30/10)

Le 2è juré du procès du meurtrier présumé d’une femme (son petit ami) se rend soudainement compte, en toute bonne foi, que c’est lui le coupable.

Faut-il laisser condamner un innocent pour sauver sa propre rédemption ? Un film de procès sous forme de dilemme moral très bien fichu, très prenant. Un film qui va chercher ses influences du côté de 12 hommes en colère, voire d’Anatomie d’une chute en twistant le principe de départ pour en faire quelque chose d’autre, d’assez remarquable.


The substance, Coralie Fargeat (06/11)

Une star vieillissante s’inocule une substance pour se créer une meilleure version d’elle même.

Ce film va loin très loin dans le grotesque et le body horror pour montrer sans subtilité aucune (mais c’est une note d’intention) ce que le capitalisme et le patriarcat font au corps des femmes. Ça n’en finissait plus mais je pense que le sentiment était voulu aussi. Après avoir vu ce film (ou avant en vrai on s’en fout), vous pouvez lire Sweet Harmony de Claire North.


La cité de Dieu, Fernando Meirelles & Katia Lund (05/12, UGC Culte)

Le soir où j’ai vu ce film, j’avais prévu de voir Vaiana 2. Sur les bornes au moment de prendre ma place, j’ai vu La cité de Dieu dans la liste, diffusé à 19h -d’habitude c’est 20- en UGC Culte. Je ne l’avais jamais vu et il était dans ma wish depuis un moment. J’essaie de prendre une place : c’est complet. Mais je suis une filoute du cinéma je connais les astuces. Celle d’attendre le début de la séance pour que les places UGC illimité réservées et non prises soient rebalancées dans le système fonctionne toujours.

Bref j’ai vu La cité de Dieu au cinéma et c’était vachement bien.

Avant le film on a eu droit à un petit mot enregistré du réal qui disait avoir fait le film avec 3 bouts de ficelle financé avec son argent, des acteurs peu connus sur un sujet dont personne ne voulait. Basé sur un bouquin tiré d’une histoire vraie.

Mais quelle tuerie ce film. Au sens propre et au sens figuré. C’est un bijou de scénario, de narration et de rythme. Tout se tient au cordeau, y a rien qui dépasse sauf la pointe d’un flingue d’un côté, l’objectif d’un appareil photo de l’autre. Le film parle de la favela de la cité de Dieu et de ses habitants, ses enfants, son ambiance et surtout sa violence. 

L’histoire qui commence par la fin, racontée du point de vue d’un gamin qui cherche à s’en sortir en devenant photographe, montre avec une perfection millimétrée et pourtant avec une cadence folle, un chaos organisé dans un déluge de violence, le déroulement d’une guerre de gangs depuis ses prémices jusqu’à son inéluctable dénouement, sur une période de 10 ans.

C’est vraiment un très grand film.

PS: je n’ai jamais vu Vaiana 2.


Les reines du drame, Alexis Langlois (27/11)

L’histoire d’amour passionnelle et destructrice entre Mimi Madamour et Billie Kolher, les reines du drame.

Film musical qui défonce le patriarcat et les médias qui construisent des pop stars aseptisées. Queer as fuck, excessif, drôle avec une personnalité de ouf. On veut plus de films comme ca. Le monde change, le cinéma aussi.


Vingt Dieux, Louise Courvoisier (11/12)

A la mort brutale de son père, Totone s’occupe de sa sœur et apprend à faire du Comté et des cunnilingus.

Très beau film. Super émouvant et plein de sincérité. Du cinéma français comme on aime.


Et vous ? Vous avez vu ou allez voir quoi ?

LE GIF QUI ILLUSTRE CET ARTICLE EST PORTÉ AU CRÉDIT DU SITE INGRESSO.COM PAR GIPHY. JE LOVE D’AMOUR CE GIF QUI EST LA QUINTESCENCE DU CINÉMA : LES ÉMOTIONS. MERCI. 🧡🧡🧡
BANNIÈRE BY ANNE-LAURE DU BLOG CHUT MAMAN LIT

15 commentaires sur « 10 films que vous auriez pu voir au cinéma | automne 2024 »

  1. Tu m’as fait douter, j’ai dû aller vérifier que j’avais bien déjà vu passer ton bilan annuel. 😆

    Incroyable, il y a une deuxième anecdote concernant « La Cité de Dieu ». C’était vraiment une séance marquante à tous points de vue. ^^

    Sans surprise, je n’en ai vu aucun et les deux que j’ai le plus de chance de voir sont les deux films d’animation.

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    1. C’est que le Dragon Galactique, toujours à la page, voyage vers le passé à présent.

      Tout à fait ^^ Le hasard parfois fait bien les choses,.

      J’espère que tu trouveras l’occasion de les voir ils sont vraiment bien.

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  2. Vingt Dieux, vu ton résumé, c’est bien du cinéma français. ^^ Et je dis ça sans moquerie parce que ce film pourrait vraiment me plaire. Je n’ai vu que Juré n°2 que j’ai apprécié, mais il y en a plusieurs qui m’intéressent et tu me fais découvrir Les graines du figuier sauvage. Merci !

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  3. Oui pour le robot sauvage ! Très touchant. Et ta remarque sur l’acceptation est très juste.

    J’aurais bien voulu voir Flow avec les enfants… à rattraper !

    Et bien moi j’ai vu Vaiana 2, et tu ne manques pas grand chose !

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  4. Ça fait longtemps que je ne peux plus trop aller au cinéma mais je note, certains films me tentent beaucoup comme le film iranien, Anora ou Flow. Merci pour les suggestions !

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  5. Super bilan, comme toujours ! 😊

    Holàlà, Godzilla, Godzilla, j’espère tellement le voir un jour. Et Flow, je plussoie.

    Je n’ai pas vu Juré numéro 2, mais Eastwood semble toujours très bon.

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