Barry Lyndon | Le destin tragique d’un arriviste

Impressions.

En vue de ma visite à l’exposition Stanley Kubrick à la cinémathèque de Paris, j’ai revu le seul Kubrick que je possède en DVD : Barry Lyndon. Qui est accessoirement mon préféré.
 
Je me suis demandée si, après plusieurs années sans l’avoir vu et le temps passant, je n’allais pas le trouver longuet. Je me rappelais que le film était très lent, d’une lenteur mélancolique. Je craignais de ne plus avoir la patience de le voir en entier, vu ma grande difficulté à rester concentrée sur un film.

Force est de constater, qu’il ne fut rien : une fois installée dans le divan, je n’ai plus bougé. J’ai dû voir ce film 5 ou 6 fois et il exerce sur moi la même fascination qu’à ma première vision.


Au 18ème siècle, Barry Lyndon est un jeune Irlandais ambitieux mais sans le sou. Un peu naïf et téméraire, il rêve d’amour, de gloire et de richesse. Ayant tué en duel le prétendant de sa cousine (à laquelle il prétendait également), il se voit contraint à la fuite. On le trouvera tour à tour soldat, déserteur, espion, avant qu’il ne parvienne à s’introduire dans la haute société. Adapté du roman de William Makepeace Thackeray Mémoires de Barry Lyndon, le film raconte le destin tragique de ce jeune homme qui voulait sortir de sa condition.

Comme je le disais ce film exerce sur moi une fascination certaine. Amatrice de photographie, je ne peux qu’être comblée par les images du film. Chaque scène est  étudiée pour ressembler à un tableau du XVIIIème, éclairage à la bougie compris. Tout est étudié, le décor, les costumes, les poses des acteurs, le tout transcendé par une musique magnifique (voir mon dernier #musicmonday). De quoi en rester bouche bée. 
 

Kubrick tenait tellement à éclairer les scènes intérieures uniquement à la lueur de bougies qu’il dut emprunter un objectif à la NASA, la technologie cinématographique de l’époque ne permettant pas de tourner dans de telles conditions.

Pour la petite anecdote, notons que la perfection n’existe pas : un léger anachronisme s’est glissé dans une scène : Barry Lyndon se trouve sur une barque en train de pêcher avec son fils. En leur compagnie sagement assis, se tient un labrador … race de chien qui fut créée au 19ème siècle par différents croisements avec des races de retriever anglais.

 


En plus de la photographie, ce qui me passionne autant dans ce film c’est sa thématique : l’ascension rapide d’un ambitieux et puis sa chute tout aussi rapide. Cela pourra peut-être paraître osé mais je trouve que la trame de Barry Lyndon et celle du film de Scorsese Les Affranchis (qui est aussi très bien classé dans le top de mes films préférés) se rejoignent tout à fait : un jeune garçon issu d’un milieu modeste veut à tout prix devenir gangster, il gravit les échelons dans la mafia mais, accro à la drogue, adultère et traqué par les flics, il sombrera peu à peu, avant de finir son existence misérablement comme un type normal, ce qu’il méprise par-dessus tout.


Barry Lyndon un film à voir et à revoir. Datant de 1975, il n’a pas pris une seule ride. C’est un film intemporel, qui frise avec la perfection. Il reçut 4 oscars (dont celui de la meilleure photographie et celui de meilleur arrangement musical) plus que mérités. Il est incontestablement mon Kubrick préféré.

Informations éditoriales

Réalisé par Stanley Kubrick. Film britannique. Année de production : 1975. Durée : 3h07. Le film reçut 4 Oscars ( meilleure photographie, meilleurs costumes, meilleur arrangement musical, direction artistique) et fut nominé pour l’Oscar du meilleur réalisateur, du meilleur film et du meilleur scénario adapté.

17 commentaires sur « Barry Lyndon | Le destin tragique d’un arriviste »

  1. C'est un beau film, je ne sais pas si je le re-regarderais (même si tu me donnes très envie), mais c'est un très beau film.
    Je ne sais pas comment Kubrick se débrouille, mais à l'exception de 2001 qui m'a donné du fil à retordre (paradoxal, c'est celui que je voulais le plus voir), les autres je suis restée plantée sans bouger complètement fascinée, même si le sujet ne me bottait pas forcément.

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  2. Vu une seule fois l'année dernière, pour mon challenge sur Kubrick. Je me demande quelle impression il fera sur moi la seconde fois…

    Je ne savais pas en tout cas pour le chien, c'est un détail amusant.

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  3. @Endea : au pire tu peux le voir en plusieurs fois.

    @Calenwen : j'ai eu du mal avec 2001 aussi. Cela dit je réessaierais bien, j'essaie de me convaincre que c'est parce que je l'ai vu trop jeune. Parmi les autres que j'ai vus, il n'y a que Lolita avec lequel j'ai eu un peu de mal.

    @Pitivier : Ha oui magnifique cette scène !

    @Cachou : voui c'est marrant pour le chien. Prendre en défaut le grand maître, mouhahaha.

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  4. Barry Lindon m'a fait mourir d'ennui dès la 5e minute. Mais tu en dis tant de bien qu'il va falloir que je me reprenne en main… En revanche, je suis d'accord avec toi pour ce qui concerne la photographie (pour le peu que j'en ai vu). C'est une merveille.

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  5. Rhooo. Bon c'est vrai que le film peut paraitre ennuyeux. Je ne suis pas très adepte de ce genre de film d'habitude mais je ne sais pas, celui-là exerce sur moi une fascination qui dépasse les revionnages et le temps.

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  6. J'avais bien aimé également, même si ça n'est pas mon préféré de Kubrick. Je pense que c'est le personnage de Barry Lyndon qui m'a fasciné avant tout, cette façon de croquer la vie de ce qu'il faut bien appeler un salaud fini et en même temps nous faire ressentir de la compassion et de la pitié pour lui… Il m'a pas mal rappelé Michael Corleone du Parrain pour ça.

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  7. Enfin vu! Je me souvenais que tu en avais parlé mais pas que tu l'aimais autant, sinon je crois que je t'aurais envoyé les horaires hihihi. (Ceci dit, il repasse à mon ciné encore demain!) Beaucoup aimé, surtout la musique qui est assez spectaculaire. Je crois que c'est le plus « humain » des films de Kubrick que j'ai vus.

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  8. La chance de l'avoir vu au ciné. Bon j'ai vu Spartacus au Grand Rex l'an dernier alors je te pardonne :p La musique est magnifique, j'ai la BO sur mon ipod. Ca donne quand tu l'entends quand tu es en train de marcher sur le tapis roulant de Montparnasse huhu.

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