La maison du cygne | Mystère à El Golem

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Je vous emmène aujourd’hui parcourir un roman bien mystérieux écrit par le couple Rémy dans les années 70. Bénéficiant d’une très belle republication chez Dystopia La maison du Cygne a croisé mon chemin. Suivez-moi, il sera question de deux constellations en guerre, de quête d’identité, de fête foraine et de Bingo…

Exhumation dystopienne

La Maison du Cygne a initialement été publié en 1978 dans la collection Ailleurs et Demain de Robert Laffont, puis chez Pocket pour la version poche en 1986. Et puis plus rien, jusqu’en 2018. Après avoir republié Les Soldats de la Mer, suivi de deux inédits Le prophète et le vizir et Mont 84, Dystopia poursuit ainsi son exhumation patiente et passionnée des textes d’Yves et Ada Rémy avec La Maison du Cygne, lauréat du Grand Prix de l’Imaginaire en 1979.

D’El Golem à Quéribus

A El Golem, dans le désert mauritanien, un homme élève 25 enfants à l’écart du monde. C’est la Maison du Cygne qui les a mis dans cette situation. Qui est-elle ? Qu’est-ce que la Maison de l’Aigle ? Et pourquoi ces deux entités sont-elles en conflit ? Qui sont ces enfants ? Ont-ils été arrachés à leur famille ? Viennent-ils d’une autre planète ? A quoi vont bien pouvoir servir les mystérieux savoirs qu’on leur inculque ?

Nous ressemblons aux personnages de Platon, enfermés au fond d’une caverne, qui ne connaissent du monde et des hommes que les ombres projetées sur la paroi rocheuse.

Dans la seconde partie de cet ouvrage bicéphale, le récit devient plus personnel, puisqu’on s’attache au pas d’un des enfants, Passy, devenu adolescent, sur le chemin de l’âge adulte. On le suit dans ses pérégrinations aux côtés de son protecteur pour comprendre le sens de tout cela. On suivra ses pas jusqu’à Quéribus entre autre, haut lieu du patrimoine français, transformé en un parc d’attraction géant dans ce futur où l’on se déplace en aérotrain mais où on continue de jouer au bingo. Le combat entre le Cygne et l’Aigle prend une tournure plus introspective. Et si la lutte qui les oppose n’était que le reflet du conflit intérieur qui anime tout être humain, celui du choix entre le bien commun ou l’affirmation de son être singulier ?

La maison du Cygne est un roman d’ambiance, très mystérieux, sur fond de quête d’identité. Des réponses nous seront apportées bien sûr, mais elles ne font qu’épaissir le mystère. De plus la résolution est loin de tout résoudre, elle s’ouvre plutôt sur un champ des possibles auquel notre imagination devra répondre … ou le laisser en suspens. S’il n’est pas mon texte préféré des Rémy, je ne peux que m’enthousiasmer devant cette belle histoire finement racontée dans leur style si caractéristique.

L’écriture ciselée des Rémy, l’ambiance qu’ils parviennent à insuffler au récit et l’aura de mystère qui entoure cette fameuse Maison du Cygne, tout concoure à fournir une expérience de lecture fascinante. On ne peut que féliciter Dystopia d’avoir sorti ces auteurs de l’oubli.

Informations éditoriales

Publié pour la première fois chez Robert Laffont, collection Ailleurs et demain en 1978. Grand Prix de l’Imaginaire 1979. Republication revue et corrigée en 2018 chez Dystopia. Couverture de Corinne Billon. 233 pages.

Pour aller plus loin

Editions Dystopia.
Mes avis sur: Le prophète et le vizir, Les soldats de la mer.
Une lecture commune avec Vert : son billet
D’autres avis : Nébal est un con, Gromovar,

summer short stories sfff saison 4

12 commentaires sur « La maison du cygne | Mystère à El Golem »

    1. Les soldats de la mer certainement. En plus il me semble que tu aimes le fantastique non ? Ils ont une très belle écriture. Cela dit le prophète et le vizir (moins épais) est très chouette aussi, il s’agit de 2 contes orientaux.

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  1. Je sais déjà que j’aime le style des Rémy, après avoir lu « Le prophète et le vizir » et une ou deux nouvelles. J’ai d’ailleurs « Les soldats de la mer » sur ma PAL depuis longtemps…
    En tout cas je note aussi celui-là, mon petit doigt me dit qu’il finira lui aussi sur une de mes étagères… 😉

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    1. Ce sont vraiment de chouettes auteurs avec un chouette style d’écriture qui est assez indéfinissable mais que l’on apprécie de retrouver d’un livre à l’autre. J’espère que la découverte sera concluante (plutôt avec les soldats… ou le prophète… que celui-ci).

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