Lady Astronaute | en format court

Lady Astronaute est un recueil de 5 nouvelles écrites par Mary Robinette Kowal et se passant, vous ne devinerez jamais, dans l’univers de sa saga Lady Astronaute. Il a été publié directement en poche chez Folio SF et n’existe pas sous ce format en anglais. Il accompagnait la sortie du premier tome et comme je suis une personne très contraire je ne l’ai pas lu à l’époque. Mais ça c’est pour le plaisir d’entretenir ma tendinite des doigts à linker tous les billets des blogopotes. Qu’ai-je donc pensé de ma lecture ?

Aperçu général

J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir la plume de l’autrice, surtout que ma lecture du dernier volume paru en Français, Sur la Lune, date d’il y a près d’un an. Il existe encore au moins un autre tome à venir, The Martian Contingency, mais sa parution en anglais a été décalée en 2024. J’espère que Lunes d’Encre a prévu de le publier.

De façon générale, 4 des 5 nouvelles sont plutôt anecdotiques, mais tout à fait sympathiques et chacune apporte une réflexion. La cinquième, La Lady Astronaute de Mars, sort clairement du lot et m’a bouleversée.

Les nouvelles se passent à différents moments dans la progression de l’histoire. Je lis ce recueil après avoir lu les trois romans et ça me convient tout à fait. Je ne pense pas qu’il y a vraiment péril en la demeure de le lire plus tôt dans votre progression mais il me semble plus avisé d’au moins lire le premier tome, Vers les étoiles, pour profiter du worldbuilding qui est forcément beaucoup moins développé dans les nouvelles.

Aperçu nouvelle par nouvelle

Nous interrompons cette émission

Fidel et Mira travaillent  au Pentagone sur un projet de fusée automatisée. Mais Fidel, atteint de la tuberculose à un stade très avancé,  a une idée très précise de ce à quoi il destine ce projet.

Je n’ai pas trouvé la nouvelle très réaliste (faire ça juste à deux dans un sous-sol ?) mais elle suscite des questions morales extrêmement dérangeantes que l’on peut rapprocher de celles qui peuvent animer un débat sur le bien fondé des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.

L’expérience Phobos

Trois astronautes, dont Darlene qui souffre d’un trouble de l’équilibre qu’elle cache pour éviter d’être mise à l’écart, sont envoyés sur la petite lune de Mars, Phobos. Un caillou poussiéreux à très faible gravité peu accueillant mais qui présente un dédale de grottes qu’ils sont chargés d’explorer. Sauf qu’ils tombent sur des pirates de l’espace. 

Cette nouvelle vaut pour sa précision technologique et les enjeux politiques qui y sont esquissés.

La girafe d’Amara

Alors que la colonisation de la Lune est bien avancée, Alyshondra est en route pour visiter sa mère avec sa fille. Dans le module, le doudou de la petite lui échappe et c’est la crise de larmes.

La girafe d’Amara ne fait que deux pages mais c’est certainement mon deuxième texte préféré du recueil : elle interpelle par le contraste  entre le contexte lunaire, le pilotage d’un module, la faible pesanteur de l’habitacle et la quotidienneté de la scène, une visite familiale, un doudou et une enfant qui pleure.

Le rouge des fusées

Aaron s’apprête à lancer le premier feu d’artifices sur Mars, opéré par ordinateur. De ce fait le programme informatique de son feu d’artifices est composé de centaines de cartes perforées qui sont séquencées dans un ordre extrêmement précis. Mais voilà que les cartes échappent des mains de sa mère qui l’accompagne au moment où il se prépare. 

Cette nouvelle vaut pour son aspect rétro-technologique et la solidarité feel-good qui s’en dégage.

La lady Astronaute de Mars

Elma et Nathaniel York désormais âgés vivent sur Mars. Elma a 63 ans et se maintient en bonne santé dans l’espoir qu’on la fasse voler à nouveau ; Nathaniel, quant à lui, se meurt d’une pathologie dégénérative qui lui paralyse progressivement tout le corps. C’est alors qu’on propose à Elma d’être l’unique astronaute d’un vol vers une exoplanète habitable, un voyage de trois ans.  Elle est confrontée à un immense dilemme moral : rester et voir son mari mourir à brève échéance ou partir et vivre avec la culpabilité de l’avoir abandonné ?

Cette nouvelle est bouleversante ; je ne vous cache pas que j’ai sérieusement eu les larmes aux yeux. Déjà oui, le dilemme est terrifiant, mais on voit aussi ce couple qu’on a aimé et dont on a lu les aventures dans Vers les étoiles et Vers Mars être confronté à la maladie et la vieillesse, ce n’est pas facile et peu commun. 

Ce recueil de nouvelles dans l’univers de Lady Astronaute fait une lecture tout à fait charmante dans la lignée des romans. Je l’ai trouve globalement plutôt anecdotique à l’exception faite de la dernière nouvelle La lady Astronaute de Mars, qui est, elle, bouleversante.

Informations éditoriales

Recueil de nouvelles écrit par Mary Robinette Kowal. Nouvelles publiées initialement en 2013, 2015, 2018. 2020 pour la publication française chez Folio SF. Traduit de l’anglais par Patrick Imbert. Illustration de couverture par Matthias Haddad. 117 pages.

Pour aller plus loin

Les autres textes de l’autrice chroniqués sur le blog:  Vers les étoilesVers Mars. Sur la Lune
D’autres avis : RSF blog, Nevertwhere, Chut maman lit !, Un papillon dans la LuneLorhkan et les mauvais genres, Les lectures du maki, Les lectures de Xapur, Albédo, Au pays des cave trolls, Navigatrice de l’imaginaire, Les lectures de Shaya, Vive la SFFF !, Ombre Bones, Les blablas de Tachan, Zoé prend la plume, Le nocher des livres, L’épaule d’Orion, Le culte d’Apophis, Les critiques de Yuyine, Quel bookan, ou signalez-vous en commentaire.

21 commentaires sur « Lady Astronaute | en format court »

  1. La dernière nouvelle vaut à elle seule l’achat de ce recueil, même si j’ai bien aimé la première qui explique la situation que l’on retrouve dans les romans. Bref cette série est vraiment très agréable et si vous pouvez la lire, n’hésitez pas, vous ne devriez pas être déçu.e.s

    Aimé par 1 personne

  2. Ça donne quand même bien envie pour un recueil aux 4/5èmes anecdotiques. J’avoue que la nouvelle de 2 pages m’intrigue particulièrement. Mais bon, j’ai au moins un ou deux tomes de la série à lire avant, pour profiter de ce recueil au maximum. ^^

    J’aime

    1. Ha oui mais anecdotique ne veut pas dire que c’est désagréable à lire, clairement c’est toujours aussi cool de retrouver dans cet univers. Oui tant qu’à faire commencer par Vers les étoiles c’est mieux je pense ^^

      J’aime

  3. La dernière nouvelle se suffit à elle-même (elle a fini dans mon top annuel), elle justifie à elle-seule qu’on jette un œil au recueil. Contente qu’elle t’ait fait le même effet ^^

    J’aime

  4. Cette série ne me tente pas tellement, mais je note assidûment tout le bien que vous en dites (parce que même si tu ne cries pas au chef d’œuvre, tu dis globalement du bien de celui-ci aussi).

    J’aime

  5. Je n’avais pas conscience qu’il valait mieux lire les romans pour mieux profiter de ce recueil, ce que je vais faire car j’ai au moins les deux premiers tomes grâce à une certaine amie commune couleur émeraude 😉

    J’aime

  6. Je trouve que le recueil de nouvelles est une bonne introduction à la plume de l’autrice. Aussi parce que c’est court :p
    Et justement, perso, ça m’a donné envie d’aller vers le 1er roman pour plonger encore plus dans l’univers et le monde construit par Robinette Kowal.

    J’avais trouvé de l’intérêt dans chaque nouvelle, du lien aussi entre certaines avec des petits rappels.
    D’ailleurs, je suis allée me relire et vraiment, je garde un très bon avis de toutes ces histoires.
    C’est vrai que la dernière est très marquante, touchante.

    Merci de ton avis 🙂

    J’aime

Répondre à Tigger Lilly Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.