8 films que vous auriez pu voir au cinéma | Eté 2024

Je suis en retard pour ce rendez-vous trimestriel mais, comme le dit le lapin blanc, mieux vaut en retard que jamais. Alors qu’est-ce que j’ai vu de beau au cinéma cet été ? Qu’est-ce que vous avez vu de beau au cinéma cet été ? Quels sont les films que vous rattraperiez bien parmi ma sélection ? Parlons un peu cinéma parce que le cinéma, on aime ça par ici…

Le mot de la dragonnière

Cette nouvelle édition de [X] films que vous auriez pu voir au cinéma porte sur les sorties de juin, juillet et aout.

La sélection des films ne fut pas trop difficile, d’ailleurs il n’y en a « que » 8. On est loin de la fête du slip de 2022 mais quelques films moins mainstream comme Love lies bleeding, Meeting with Polpot et Les fantômes sont mis à l’honneur. J’ai pu aussi aller deux fois en séance UGC Culte cet été, je vous laisse découvrir avec quels films.

Si vous ne souhaitez pas attendre le billet trimestriel, vous pouvez me suivre sur Letterboxd j’y poste systématiquement un avis de chaque film que je vois ou guetter le lien vers Letterboxd sur Twitter.

Place aux films…

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Rendez-vous avec Polpot, Rithy Panh (05/06/24)

Trois journalistes français sont invités au Cambodge par le régime révolutionnaire pour faire un reportage, prendre des images et peut être rencontrer Pol Pot.

Fascinant ce film qui mixe la fiction, des images d’archives et des mises en scène de figurines avec des prises de son, le tout se superposant les uns aux autres mêlant fiction du film, réalité historique, la propagande des khmers rouges et le décalage avec ce que les journalistes constatent peu à peu et ce qu’on leur montre officiellement. Un bel exemple de mise en scène au service du propos.

Les personnages sont tous les trois très différents, parfois ça peut faire un peu scolaire mais néanmoins très intéressants. Le personnage de l’intellectuel ami avec Pol Pot, d’une assez inconcevable naïveté et aveuglé par ses idées, est particulièrement interpellant.


Il faut sauver le soldat Ryan, Steven Spielberg (06/06/2024)

C’est la troisième fois que je vois ce film. Une fois au cinéma, une fois à la télé. Il y a plus de 20 ans. Je suis assez étonnée que le résume souvent à sa scène d’ouverture. A l’époque on ne parlait que de ça ? Moi même je ne me rappelais que de ça. Les intestins en particulier.

Avec ce revisionnage, j’ai trouvé la scène du pont beaucoup plus impressionnante. Pour une raison très simple : on a appris à connaître ces hommes et être confronté à cet héroïsme souvent vain avec des personnes qu’on a appris à connaître en fait une réalité bien plus tangible. Spielberg fait ça. Des héros ordinaires. Sans tambours ni trompettes, nonobstant la musique du film.

Par ailleurs, à un niveau plus macro je trouve le film d’une grande naïveté et simpliste par moment. Par exemple dans le fait qu’on soit americano-centré tout le temps ou dans le choix de scénario du soldat à aller sauver pour le rendre à sa mère. Je préfère m’extraire de ce scénario prétexte et rester focus sur le niveau micro du quotidien de ce groupe de soldats que l’on suit au plus près pendant 2h et demi.


Love lies bleeding, Rose Glass (12/05/2024)

Années 80. Dans une petite ville dans le désert, Lou, tenancière de la salle de sport de la ville, et Jacky, jeune culturiste en quête de gloire, se rencontrent et tombent amoureuses. L’histoire tourne mal quand la sœur de Lou se retrouve à l’hôpital après avoir été une fois de plus battue par son mari.

Sorte de Thelma et Louise sous stéroïdes, Love Lies Bleeding est un film à la mise en scène étonnante, avec des passages entre onirisme et fantastique. Il parle d’addiction, d’emprise masculine, de violence et d’émancipation, en forme de coming of age de l’extrême. Vraiment fort et unique comme proposition.


Le moine et le fusil, Pawo Choyning Dorji (26/06/2024)

2006 le Bouthan est l’aube d’une nouvelle ère : le roi très aimé abdique et offre à son peuple ce qu’il n’a jamais eu : des élections. On suit plusieurs personnages dans cette histoire : un moine qui cherche un fusil pour son Lama, un américain qui cherche un fusil pour sa collection, une femme qui vient au village pour inciter les gens à voter et une famille chamboulée par tous ces changements.

Qu’est ce que c’était chouette ce petit film qui ne paie pas de mine. Futé, faussement vraiment naïf et drôle. L’américain en prend pour son grade. Une scène vers la fin, celleux qui ont vu sachent, m’a littéralement fait pleurer de rire.


Les fantômes, Jonathan Millet (03/07/24)

Hamid est réfugié syrien en France. On comprend assez rapidement qu’il est chargé de retrouver un homme. Cet homme l’a torturé par le passé. En suivant des indices et en posant des questions à d’autres syriens, il trouve quelqu’un qui peut correspondre à l’université de Strasbourg, il se met à le suivre assidûment.

Evacuons tout de suite le négatif : le film parfois se traîne un peu, le rythme est assez inégal mais il est difficile d’en faire le reproche tant les moments de tension (cette scène dans le restaurant !) sont forts, cela évite peut être l’épuisement du spectateur. Outre les moments de tension, une immense qualité du film est le travail sur le son, qui tient une place centrale. Je pense qu’ils ont dû exacerber des sons qu’habituellement on entend peu au cinéma, des bruits de bouche quand on parle, les bruits de pas, une conversation derrière une porte. Cela en devient dérangeant et ça participe complètement à l’état émotionnel dans lequel on se trouve en regardant ce film.


Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, Jean-Pierre Jeunet (30/07/24)

Il ressortait au cinéma alors je suis allée le revoir. Je l’ai vu je sais pas combien de fois ce film au moins 20 ? Par contre, plus depuis au moins une douzaine d’années.

Eh bien ça fait bizarre. Je l’aime toujours autant mais différemment, avec un peu de tristesse et de nostalgie alors que quand je le revoyais il y a 20 ans il avait le don de me consoler.

Je me retrouvais beaucoup dans Amélie qui préfère rêver sa vie que de rendre ses rêves réels et qui aime élaborer des stratagèmes pour rendre compliqué des choses qui ne le sont pas forcément. Maintenant j’ai intégré que réaliser ses rêves c’est pas comme dans les films et c’est pas donné à tout le monde. La réponse est dans le film d’ailleurs ce Paris fantasmé n’existe pas, même la solitude est fantasmée dans ce film (au fait c’est marrant j’ai pris conscience que la majorité des personnages secondaires sont très seuls aussi).

C’est un très beau film qui vieillit avec ses spectateurs mais reste dans leur coeur.


Alien : Romulus, Fede Alvarez (14/08/24)

 Des jeunes tentent leur chance en allant s’emparer de caissons d’hibernation sur un cargo abandonné en orbite afin de s’échapper de leur planète minière où ils sont exploités. Ce qu’ils vont découvrir entre le caisson 2 et 3 va les étonner.

C’était vraiment cool de revenir à l’essence de la saga avec un pur survival. J’apprécie beaucoup qu’il n’y ait que 6 personnages car la surenchère d’un opus à l’autre dans ce genre de franchise m’exaspère toujours un peu. Chacun est esquissé suffisamment pour qu’on sache qui est qui et qu’on s’inquiète pour eux. Leur passé est tout juste esquissé pour exposer leurs motivations. On reste focus sur l’action en cours. Et c’est bien suffisant.

Le film est très bien rythmé et ménage habilement ses moments de calme et ses moments de pure adrénaline. L’ambiance est creepy et crade comme il faut.

Il y a des idées originales comme le jeu sur la gravité avec une scène overcool à base d’acide en apesenteur ou l’immonde machin à la fin. Franchement c’était bien cool.


Emilia Pérez, Jacques Audiard (21/08/24)

Quelle étonnant film. J’y suis allée en ayant tout oublié ce que j’en avais entendu depuis Cannes. Et ma foi ça a été une sacrée surprise !

Comédie musicale mais pure tragédie comme il se doit, se passant au Mexique. Un scénario vraiment étonnant autour d’un narcotrafiquant qui transitionne de genre.

On y parle entre autres du Mexique et ses disparus, la tragédie systémique qui entoure la tragédie familiale. J’ai beaucoup aimé les chansons aussi, très rythmées. Celle sur les gens qui cherchent leurs disparus m’a fait pleurer.

Véritablement surprenant.


Et vous ? Vous avez vu ou allez voir quoi ?

LE GIF QUI ILLUSTRE CET ARTICLE EST PORTÉ AU CRÉDIT DU SITE INGRESSO.COM PAR GIPHY. JE LOVE D’AMOUR CE GIF QUI EST LA QUINTESCENCE DU CINÉMA : LES ÉMOTIONS. MERCI. 🧡🧡🧡
BANNIÈRE BY ANNE-LAURE DU BLOG CHUT MAMAN LIT

13 commentaires sur « 8 films que vous auriez pu voir au cinéma | Eté 2024 »

  1. Étonnante l’affiche de « Love lies bleeding ». On est d’accord que c’est un film en prises de vues réelles ?

    Comme d’habitude il y a peu de chances que je finisse par en voir un, mais c’est certainement « Le Moine et le Fusil » qui me tente le plus.

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    1. Jusqu’au début des années 90 les affiches étaient majoritairement illustrées, c’était d’ailleurs le premier job dans l’industrie du cinéma de James Cameron. On en trouve encore de loin en loin de nos jours. Love lies bleeding est très ancré dans les années 80, c’est peut-être pour ça.

      Je doute que Le moine et le fusil finisse sur les plateformes de streaming mais ne sait-on jamais ^^

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      1. Ça fait sens, merci pour les infos ! J’allais dire que ça pouvait prêter à confusion mais bon, en fait, est-ce que quelqu’un va encore voir un film au hasard juste en voyant une affiche ? 😅 Elle est sympa en tout cas.

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        1. Je ne sais pas du tout, ce ne fut pas mon cas en tout cas. Après quand on va voir les films sans rien en savoir, on peut supposer qu’on est plus ouvert à être surpris et ne pas faire un scandale parce que le film n’est pas ce qu’il semblait être au départ.

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  2. Rien vu du tout mais je pensais aller voir Love lies blinding et l’ai raté. Cet article me rappelle de consulter un peu plus ma liste de films et de voir ce que j’ai de dispo en streaming, en plus ça a du changer depuis la dernière fois vu que mes abonnements ont changé !

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  3. Merci pour les infos! C’est riche, comme d’habitude. Tu es l’anti « il n’y a rien de pertinent au ciné ». 😊

    Rien n’est passé par chez moi ou ne m’a motivée suffisamment. J’ai vu seulement Il faut sauver le soldat Ryan, il y a fort longtemps…

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      1. ‘Tu es l’anti « il n’y a rien de pertinent au ciné ». 😊’

        You made my day, merci 🤗

        C’est la mise en page citation en effet. Depuis quelque temps il y a la même mise en page pour les commentaires que pour les billets, comme ça les gens qui commentent peuvent aussi voir à quel point ce système est merdique 😅

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