The novelist | l’angoisse de la page blanche

the novelist jeu vidéo

 

Impressions.

The novelist est une narration interactive dans laquelle il faut aider une famille à prendre des décisions. Si le principe du jeu me plait beaucoup, je n’ai pas réussi à m’intéresser au destin de cette famille ni à éprouver une quelconque émotion pour les trois personnages en présence. Je m’interroge sur les raisons de ce manque d’intérêt sans réellement trouver de réponse qui me satisfasse. L’intention du jeu est plus que louable, il y a ici un problème de rencontre entre le média et moi qui ne se fait pas.

Un compromis vaut mieux que deux tu l’auras

Dan Kaplan et sa famille logent pour l’été dans une maison en bord de mer.  Dan est écrivain et a du mal à trouver l’inspiration ; Linda est sa femme et profite de l’isolement de la maison pour se remettre à la peinture ; Tom est leur fils et rencontre des difficultés à apprendre à lire/écrire. Il faut aider la famille à résoudre ses conflits, à prendre des décisions. A chaque chapitre, il faut découvrir ce qui tracasse chaque personnage. Sauf que le jeu nous permet de résoudre le problème pour un personnage seulement et de trouver un compromis pour un autre. Le troisième sera forcément déçu.
famille Kaplan the novelist jeu vidéo
La famille Kaplan
Pour se faire, on incarne une sorte de fantôme que la famille ne voit pas (sauf si vous jouez en mode infiltration, dans ce cas il faut se montrer discret) et qui explore les pensées, les souvenirs, les notes, le courrier, les dessins de Tom et les journaux intimes de Dan et Linda. La nuit, on murmure à l’oreille de Dan la décision que l’on choisit pour la famille.

Une narration qui ne prend pas

Le gameplay est assez répétitif mais ce n’est pas ce qui m’a gênée dans ce jeu. Il est en effet très court et son principal intérêt est d’être une narration interactive, à savoir de raconter une histoire en proposant un gameplay minimaliste. Le genre ne me rebute pas que du contraire : ce que je préfère dans les jeux vidéo, ce sont les bonnes histoires.
Malheureusement, je n’ai pas du tout accroché à l’histoire de la famille Kaplan et de ce fait, je n’ai pas éprouvé d’émotions ou de proximité pour les personnages. Ce qui, il faut l’avouer, est carrément ballot dans ce genre de jeu.
J’ai pourtant lu d’autres avis de personnes qui ont été émues par ce jeu. A ce stade, je me suis demandé si ce n’était pas une incapacité à me sentir concernée par les problématiques de cette famille. Problématiques qui sont très « famille nucléaire » : papa et maman doivent faire des compromis pour avoir une relation équilibrée, que l’un-e n’écrase pas l’autre ; ils doivent aussi tenir compte de leur enfant qui ne peut pas rester sagement dans un coin en attendant que les parents daignent bien vouloir s’occuper de lui et qui a aussi ses problèmes. Des considérations qui me passent assez royalement au-dessus de la tête, disons-le franchement. Mais bon… j’ai plutôt pas mal d’empathie en réserve, en règle générale.

 

lettre à lire the novelist jeu vidéo
Lettre à destination de Linda
(oui, on lit leur courrier)
Bref, je ne sais pas trop. Une part de moi pense sincèrement que cette histoire est d’un plan-plan absolu qui rend difficile de s’y intéresser. Elle manque aussi de nuances : chaque décision a l’air irrémédiable dans cette famille et chacun de devoir en porter les conséquences négatives et positives, sachant que si c’est positif pour l’un est forcément négatif pour l’autre. Heureusement que, dans la vie, ce n’est pas toujours comme ça…
J’expliquais plus haut qu’il fallait choisir pour qui on résolvait le problème du jour, avec possibilité d’offrir un compromis relativement satisfaisant pour un deuxième personnage. Peut-être l’aventure aurait été un peu plus « excitante » si je l’avais jouée en mode extrême : en donnant un clair avantage à un personnage tout au long du jeu. Histoire de voir à quel moment ça lui pète à la gueule. Au lieu de ça, j’ai essayé d’équilibrer le tout pour les trois, peut-être que cela a rendu l’histoire un peu chiante?
Le poste de travail de Dan
Rajoutons à cela que j’ai trouvé la maison aussi insipide que l’histoire. Pas de personnalité, peu d’objets personnels, un environnement très épuré qui ne correspond pas vraiment à l’idée qu’on se fait d’une maison chargée d’histoires et… hantée, même par un fantôme bienveillant, quoique singulièrement intrusif.

Informations éditoriales

Développé et édité par  Kent Hudson. Sorti en 2013. Existe sur PC et Mac, en anglais exclusivement. Entre 2 et 3 h de jeu pour faire l’histoire une fois.
Captures d’écran prises pendant le jeu.

Pour aller plus loin

2 commentaires sur « The novelist | l’angoisse de la page blanche »

  1. Oui. Après des jeux dans la lignée il commence à y en avoir un paquet, genre Gone home,Sunset ou Firewatch, qui ont l'air vachement alléchants.
    J'espère donc pouvoir à l'occasion faire une chronique plus positive sur le genre.

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