10 films que vous auriez pu voir au cinéma | Printemps 2023

Qu’est-ce que j’ai vu de beau au cinéma ce printemps ? Peut-être pourriez-vous y trouver des idées de films à rattraper ? Dites-moi ceux qui vous intéresse… Ou peut-être les avez-vous vus ? Racontez-moi ce que vous en avez pensé en commentaire…

Le mot de la dragonnière

Une nouvelle édition de 10 films que vous auriez pu voir au cinéma, portant sur les sorties de mars, avril et mai, un rendez-vous qui, quoique en retard, résiste à la désaffection de ce blog. Pour vous rassurer un peu, je suis en train d’essayer de reprendre le contrôle.

J’ai dû un peu cutter dans la sélection pour tenir en 10 films. On ne parlera donc pas de Suzume ni de Sept hivers à Téhéran. Par contre, j’ai eu l’occasion de revoir Ghost Dog et d’enfin voir The Host et ça je vous en parle.

Si vous ne souhaitez pas attendre, vous pouvez me suivre sur Letterboxd j’y poste systématiquement un avis de chaque film que je vois ou guetter le lien vers Letterboxd sur Twitter.

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Place aux films…

Empire of Light, Sam Mendes (01/03/23)

« Vivre est un état d’esprit. »

Hilary est manager dans le cinéma d’une ville balnéaire en Angleterre au début des années 80. Elle n’est pas très heureuse, « éteinte » par le lithium qu’elle prend pour se soigner. Un nouvel employé, Stephen, dont elle va se rapprocher va mettre de la lumière dans sa vie. A-t-elle vraiment besoin de ses médicaments ? En parallèle, on voit une montée de racisme due au mouvement skinhead dont Stephen fait les frais.

Au début, Empire of light est un peu poussif mais il se révèle progressivement être un magnifique film qui parle d’arriver à se relever après une épreuve, de résilience et d’amour. Empire of light parle aussi de cinéma, le troisième déjà depuis ce début d’année, et plus particulièrement du métier disparu de projectionniste. Un hommage aux gestes techniques et au matériel (le projecteur, les bobines) qui m’a mis les larmes aux yeux.

J’adore voir au cinéma des scènes où l’on voit un ou plusieurs personnages regarder un film au cinéma. Il y en a une dans celui-ci, tout à la fin, qui est d’une sincérité infinie et qui donne l’impression de passer un moment de communion hors du temps avec le cinéma, une mise en abyme qui ne peut avoir lieu que si l’on est en train de regarder le film en salle.


La syndicaliste, Jean-Paul Salomé (01/03/23)

Maureen Kearney est syndicaliste pour Arena. C’est une battante férue de son rôle. Quand elle dénonce des arrangements pas très nets au sein de la société, elle subit de lourdes pressions. Un jour elle se fait violemment agressée chez elle et violée. Sa parole est mise en doute.

La syndicaliste se base sur des faits réels et ce qu’on peut lire sur la soit disant enquête autour de cette agression est encore pire que ce qu’on voit dans le film.

Un film qui dénonce la mise en doute de la parole d’une femme, parce qu’elle est une femme. Du gaslighting institutionnalisé tout du long, qui fout la rage bien profond. La dernière partie du film est par contre assez jouissive.

Ce n’est sans doute pas un « grand » film au sens cinématographique mais c’est un film qui a le mérite de mettre en lumière une affaire judiciaire qui n’a pas fait grand bruit au moment de l’appel de Maureen Kearney.


The Host, Bong Joon Ho (reprise 08/03/23)

Gang-du (ce qui sonne un peu comme glandu ce qui ne va pas si mal au personnage au départ mais la suite va vous étonner) vit aux crochets de son père qui tient un snack au bord du Han. Il a une fille Hyun-Seo qu’il aime beaucoup mais bon il a un poil dans la main alors il pique des pièces dans la caisse de son père pour acheter un nouveau téléphone à sa fille.

C’est alors qu’une créature affreuse et dégueulasse et gluante et gigantesque surgit du Han et se met à pourchasser les gens et les manger. Hyun-Seo se fait enlever par la créature qui l’emmène dans son garde-manger. Gang-du, son frère, sa sœur et son père partent à la recherche de la petite fille envers et contre tous, surtout contre l’armée américaine et la police sud-coréenne.

The host offre une fable tragi-comique avec un fond politico-social indéniable. Ça nous change de l’archétype du mâle blanc bien monté qui sauve le monde. Film catastrophe qui fait la part belle à une famille marginale hyper attachante et aux ratés (souvenez vous de qui se sert du bidon d’essence) en se moquant allègrement de l‘ingérence états-unienne et de l‘incompétence des autorités, dans une déluge de scènes incroyables. J’ai adoré.


Je verrai toujours vos visages, Jeanne Herry (29/03/23)

Le film met en lumière la justice restaurative, un dispositif juridique qui permet aux victimes et aux auteurs d’agressions de dialoguer dans un environnement sécure.

On suit deux histoires en parallèle : celle d’un groupe de parole organisé au sein d’une prison, 3 victimes et 3 agresseurs (mais pas les agresseurs de ces victimes-là) qui vont pendant 5 séances de 3h discuter encadrés par des professionnels et des bénévoles. Et celle de Chloé, victime de viols par son frère et qui souhaite le rencontrer pour ne pas le croiser par hasard alors qu’ils vivent dans la même ville.

Ce film est tellement juste de bout en bout, les personnages, les situations, les émotions. 2h de dialogues en quasi huis clos, c’est d’une puissance folle et bouleversant.


Donjons & Dragons : L’honneur des voleurs, Jonathan Goldstein & Francis Daley (12/04/23)

Edgin et Holga s’échappent de prison pour aller récupérer la fille d’Edgin… qui ne veut pas repartir avec eux. S’ensuivent toute une série d’aventures rocambolesques pour déjouer les intentions malveillantes de leur ancien compagnon d’armes à base de heaume magique, de portails, de magicienne très sombre et très maléfique, d’un paladin très loyal bon, de dragons et de créatures très cools.

Contre toute attente j’ai trouvé ce film très fun, captivant, astucieux et même un brin émouvant. De bout en bout, il ne se prend jamais au sérieux. Les personnages qui, à défaut d’être efficaces, ne manquent pas d’imagination, tentent de s’extirper de leurs problèmes avec des solutions fûtées et souvent drôles.

Le lore ADD pour ce que j’en connais (surtout via Baldur’s Gate) est bien là. J’ai eu mon petit moment nostalgie quand la Côte des épées a été mentionnée.


The quiet girl, Colm Bairéad (12/04/23)

Cait est une jeune fille silencieuse et calme, elle ne fitte pas très bien dans le milieu dans lequel elle évolue, parmi une trop nombreuse fratrie, des moqueries scolaires et des parents négligents. Alors que sa mère est enceinte du dernier, elle est envoyée passer l’été chez la cousine de sa mère. Dans une ambiance faite de gestes du quotidien, se faire brosser les cheveux, peler des oignons, balayer l’étable, aller chercher de l’eau au puits, elle va rencontrer l’attention et l’amour.

Ce film est un petit bijou délicat qui viendra serrer votre petit cœur. Les personnages sont tellement justes, les gestes tellement simples, la tendresse qui se dégage de ce film peut être symbolisée par ce plan, ce minuscule plan, d’un biscuit posé sur une table.


La dernière reine, Damien Ounouri & Adila Bendimerad (19/04/23)

Alger, début du 16eme siècle. La ville est assiégée par les Espagnols et le sultan s’allie avec le corsaire Barberousse pour s’en débarrasser. S’ensuivent une série d’événements tragiques et au centre de ceux-ci Zaphira, une des femmes du sultan.

Tragédie en 5 actes traversée d’un souffle épique qui ne faiblit que rarement, une intrigue entre légende et Histoire, des costumes et des décors hallucinants de beauté et de précision, des chants envoûtants, La dernière reine est une très bonne surprise même si le film n’a pas une once de subtilité.

L’enchaînement des faits n’est pas toujours très clair, faute à la construction en tragédie ?, manque de budget?, faiblesse de scénario? Je ne sais pas trop mais au final le film retombe toujours sur ses pieds.


War Pony, Gina Gammell & Riley Keough (10/05/23)

Dans la réserve de Pine Bridge, les histoires parallèles d’un gamin de 10 ans et d’un jeune adulte de 23 qui tentent de faire leur chemin avec les moyens du bord.

Ces gamins sont tellement fucked up et tellement attachants, les acteurs sont incroyables (amateurs si j’ai bien suivi), la BO est incroyable. J’ai bien aimé la fin même si ça n’arrange rien.


Ghost Dog, Jim Jarmush (reprise 18/05/23)

Ghost Dog est tueur à gages. Il suit les préceptes d’Hagakure, le code des samouraïs et élève des pigeons sur le toit de son immeuble. Il exécute parfaitement un contrat pour le compte d’une mafia vieillissante. Problème : la fille du patron est témoin de l’assassinat. Il devient ainsi la nouvelle cible à abattre.

J’ai eu la chance de revoir ce film dans une salle de cinéma (merci UGC Culte <3). Mon premier visionnage doit remonter à une dizaine d’années et j’avais adoré. Spoiler : j’ai adoré ++ cette fois.

Tout dans ce film est parfait. La musique, le personnage de Ghost Dog mais aussi la petite fille, le marchand de glaces et les mafiosi bien sûr. C’est à la fois drôle et émouvant. Il se dégage de ce film une grande sérénité (oui c’est bien un film de gangsters). C’est aussi un film qui montre, en fil rouge, un certain amour des livres.


Spider-Man : Across the multivers, Joaquim Dos Santos, Kemp Powers & Justin Thompson (31/05/23)

Comme quoi il est possible de commettre des marveleries de qualité. Disney n’y est pour rien. Coïncidence ? Je vous laisse répondre à cette question.

Je n’avais pas prévu d’aller le voir mais la bande annonce envoyait une telle promesse d’inventivité visuelle que je me suis laissée tenter et je n’ai pas été déçue. Mais je n’ai pas non plus été déçue par une scénario d’une grande finesse, beaucoup d’humour, des scènes d’action excitantes et une caractérisation des personnages qui nous les fait sentir vrais et qui m’ont donné l’occasion d’être sincèrement émue, chose qui ne m’était plus arrivée avec une marvelerie depuis… je ne me rappelle même plus. 

Je vous dis tout ça alors que je n’ai pas vu le premier, le rattrapage de wagon en cours de route m’a empêchée je pense de profiter à 100% de l’expérience, surtout si j’en crois l’ambiance de la salle, galvanisée, qui a applaudi le film chaudement au générique. Générique lumières éteintes mais sans scène post générique. Le film est une première partie.


Et vous ? Vous avez vu ou allez voir quoi ?

LE GIF QUI ILLUSTRE CET ARTICLE EST PORTÉ AU CRÉDIT DU SITE INGRESSO.COM PAR GIPHY. JE LOVE D’AMOUR CE GIF QUI EST LA QUINTESCENCE DU CINÉMA : LES ÉMOTIONS. MERCI. 🧡🧡🧡
BANNIÈRE BY ANNE-LAURE DU BLOG CHUT MAMAN LIT

36 commentaires sur « 10 films que vous auriez pu voir au cinéma | Printemps 2023 »

  1. Je n’ai pas eu l’occasion de voir The Host au cinéma, mais je l’avais vu il y a un bon moment, j’avais beaucoup aimé ce film.
    Par contre j’ai été voir D&D au cinéma avec ma mère, on s’est régalées !

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  2. *vient prendre sa dose de culture cinématographique*
    J’ai commencé à me dire « ouf, il n’y a pas Suzume, je vais moins me flageller de ne pas avoir été le voir », et paf, un Spider-Man sauvage pour conclure.
    En tout cas c’est beau ces grands écarts et cette diversité.

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    1. Nan mais ajoute Suzume à tes tablettes, la seule raison pour laquelle je ne l’ai pas mis c’est que je me restreint à 10 films XD Oui tu peux te flageller pour Spider Man, en plus tu vas devoir t’abonner à Disney+ pour pouvoir le voir, vu que c’est là qu’on peut trouver le 1er.

      Oui c’est chouette cette diversité ^^

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      1. Ah mais « Suzume » est évidemment sur mes tablettes, parce que Makoto Shinkai et parce que « Your name » est l’un des plus beaux films que j’ai vu. D’où la flagellation de ne pas être aller le voir au cinéma quoi.
        L’avantage de Disney+, où il faudra de toute façon que je passe un jour, c’est que c’est rassurant sur l’idée de voir un film de plus de deux heures. (oui, même en film je fais un petit.blocage sur les pavés 😅)

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  3. D’accord avec toi pour Empire of light, D&D, la dernière reine (trop de violence brute dans ce film) et The quiet girl (j’ai lu depuis la novella de claire keegan qui est superbe et permet de mesurer la qualité de l’adaptation).
    J’ai été déçu par War Pony : le symbolique est lourde comme un bison (haha) et ca ne marche pas très bien, les réalisatrices ont certainement voulu trop en mettre.
    Pas vu les autres, en revanche de mon coté j’ajoute le formidable Blue Jean sur une prof lesbienne dans l’Angleterre thatcherienne, showing up sur la création artistique, trenque lauquen, un film argentin en 2 parties ultra bizarre et Camila sort ce soir, un film féministe argentin plein de joie et de sororité.

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    1. Oh ! Figure-toi que j’ai audio lu Ce genre de petites choses d’elle du coup suite au film, c’est tout à fait dans le même genre. Tu l’as lu en anglais du coup ? J’ai pas l’impression qu’il ait été traduit. Ok ok, j’espère que j’aurai l’occasion de tomber sur certains d’entre eux à l’occasion.

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  4. Vus”Je verrai toujours vos visages”,The quiet girl ”.Les deux m’ont plu.
    ”War pony”ça me tenterait aussi.
    J’espère voir A contre temps avec Penelope Cruz et Luis Tosar .
    J’ai vu aussi un film d’animation Robot Dreams, une belle histoire entre un chien et un robot, mais je sais pas s’il est sorti en salles actuellement.

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  5. Je rattraperais bien Spider-Man pour le coup. La dernière reine et celui sur la justice réparatrice aussi. La syndicaliste, je sais pas, j’ai un peu peur d’en ressortir avec une rage folle.

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      1. C’est vrai que j’ai oublié de dire que j’avais aussi regardé de loin le film Pat’Patrouille avec Mini-Vert 🤣
        (Franchement pour ce genre de produit c’était plutôt qualitatif, l’animation est plus jolie que sur la série, y’a juste la musique qui n’est pas terrible)
        (Rappelle moi d’en parler dans mon bilan estival après le 7e visionnage)

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  6. Je n’en ai vu aucun mais je note The host, La dernière reine, Ghost dog et Spider man !
    Syndicaliste me dit bien aussi, mais c’est typiquement le genre de truc qui va m’énerver (beaucoup) alors je préfère éviter.

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  7. Merci de nous faire partager cette liste et de me faire découvrir des films dont je n’avais pas entendu parler pour certains ! Tu donnes envie d’aller au ciné 😊 Mon gros regret reste quand le Spider Man…

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  8. kooaaa tu n’avais pas vu Ghostdog ? La BO m’accompagne toujours depuis sa sortie …C’est sans doute le plus accessible des Jarmusch
    Pour le reste, un très bon panel très varié (comme à l’accoutumé)…

    ps : tu peux voir le premier Miles Morales, tu verras le second autrement.

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  9. J’ai vu pas mal des films que tu cites. La gamine de The quiet girl va me marquer longtemps je pense!
    D’accord avec tes avis sur les autres, totalement.

    Je me ferai un rattrapage des autres et en prio Empire of light et La syndicaliste qui vont sûrement me secouer.

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