Impressions.
Le dahlia noir est un roman écrit par James Ellroy et publié chez Rivages/Noir pour l’édition poche. Il s’agit du premier tome de la célèbre quadrilogie Le quatuor de Los Angeles. L’auteur y conte le récit d’une enquête sur le meurtre d’une jeune femme dans l’Amérique des années 40. C’est sombre et sans concession, on y plonge avec ferveur, on en ressort meurtri.
Si l’intrigue est parfois tirée par les cheveux avec des rebondissements deus ex machina, il n’en reste pas moins que ce livre est une oeuvre majeure, déjà rien que par ce que l’auteur y a mis de lui-même, de sa douleur et de son histoire. En effet, ce livre, dédicacé à sa mère, lui sert d’exorcisme (d’exutoire ?) de son meurtre, non résolu, lorsqu’il avait 10 ans.
L’histoire nous est racontée au travers des yeux de Bucky Bleichert, à la première personne, qui force le lecteur à s’identifier à lui, tout comme James Ellroy.
Vivante, je ne l’ai jamais connue, des choses de sa vie je n’ai rien partagé. Elle n’existe pour moi qu’au travers des autres, tant sa mort suscita de réactions transparaissant dans le moindre de leurs actes. En remontant dans le passé, ne cherchant que des faits, je l’ai reconstruite, petite fille triste et putain, au mieux quelqu’un-qui-aurait-pu-être, étiquette qui pourrait tout autant s’appliquer à moi.
Petit reproche à faire au niveau de la traduction : cette habitude énervante de traduire des noms de lieux anglais en Français. Ici le cas avec les lettres géantes de la colline d’Hollywood, traduites par Terres d’Hollywood, alors que le texte initial est Hollywoodland, le land ayant été retiré en 1949. Quel étrange choix alors que ce panneau a un sens même dans l’histoire : le retrait de ces lettres, marquant la fin d’une époque à Los Angeles, est un point culminant du livre, moment où Bucky est en train de découvrir le calvaire enduré par Elizabeth Short.
Le Dahlia Noir est un livre noir, voire sordide. Allant plus loin que l’enquête policière, il dépeint une Amérique des années 40 sombre, violente, raciste, sale et des personnages plein de faiblesses, hantés par autant de démons que ne l’est l’auteur de l’ouvrage.
Informations éditoriales
Premier volume du Quatuor de Los Angeles. Publié pour la première fois en 1987. 1988 pour la traduction française chez Rivages. Traduit de l’américain par Freddy Michalski. Titre original : Mysterious Press. 488 pages
Pour aller plus loin
Mes impressions sur Le quatuor de Los Angeles : Le grand nulle part. L.A. Confidential. White Jazz.
D’autres avis : Quel bookan, Naufragés volontaires, Les lectures de Shaya, ou signalez-vous en commentaire.
Je partage ton avis sur ce roman. Il ne faut pas considérer uniquement l’enquête policière, le roman voir plus large, plus profond.
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Oui tout à fait ^^
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