Le Grand Nulle Part | Los Angeles ton univers impitoyable


Brèves impressions.

Avec ce deuxième opus du Quatuor de Los Angeles, Ellroy creuse son analyse de la société et de la police américaine d’après-guerre. Politique, corruption, ambitions, enjeux de pouvoir, violence, racisme, homophobie, chasse aux sorcières, tout y est.

Les trois personnages centraux sont fouillés, cohérents et sinon attachants. Le personnage de Meeks me donne envie de vomir même s’il se dévoile plus humain vers la fin du récit. Le tabassage en règle de sa femme par Mal Considine m’a profondément dérangé. Upshaw se révélant par ses faiblesses et sa honte le personnage le plus sympathique.

Chacun d’entre eux, en plus de leur tâche policière, porte un fardeau personnel, qui en quelque sorte causera leur perte à chacun:

  • Danny Upshaw : inspecteur du LASD (police du Comté de Los Angeles), obsédé par la résolution d’une série de meurtres homosexuels accepte de travailler sous couverture pour infiltrer un groupe de communistes. C’est également un homosexuel honteux, excessivement mal dans sa peau, faisant tout pour cacher cette homosexualité à tout le monde, ainsi qu’à lui-même.
  • Mal Considine : flic ambitieux, participant à la constitution du Grand Jury contre le communisme. Il est également en plein divorce et veut absolument obtenir la garde de son fils adoptif.
  • Buzz Meeks : ex-flic véreux, accepte de participer au Grand Jury pour l’argent. Accessoirement, il entretient une liaison avec la maîtresse de Mickey Cohen (véritable personnage historique), le parrain de la pègre de Los Angeles.

Le Grand Nulle Part a un principal défaut : il est long, terriblement long. J’ai vraiment eu l’impression qu’avant la page 400-450, il ne se passe pas grand chose. Le début du livre est fort chargé en blabla anti-communiste qui m’a relativement ennuyée. Mais la descente aux enfers qui s’ensuit vaut le détour. C’est poignant, choquant, les qualificatifs me manquent pour décrire les émotions ressenties à la lecture des 200 dernières pages.

Le Grand Nulle part est un roman au démarrage long et un poil douloureux mais qui vaut le détour pour ses personnages et l’intensité folle des 200 dernières pages.

Informations éditoriales

Le Quatuor de Los Angeles :1. Le Dahlia Noir 2. Le Grand Nulle Part 3. L.A. Confidential 4. White Jazz. Publication en anglais : 1989. Publication en français : 1989. Editions : Rivages, Payot et Rivages. Traduction : Freddy Michalski. 638 pages.

Pour aller plus loin

Mes impressions : Le dahlia noir. L.A. Confidential. White Jazz.
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