Sous les yourtes de Mongolie | Choc culturel

Impressions.

Sous les Yourtes de Mongolie est le récit des différents voyages que Marc Alaux a fait en Mongolie entre 2001 et 2009. Mongolie pays du cheval ? Certes, mais c’est à pied que l’auteur a réalisé tous ses voyages. Par contre, on ne se débarrasse pas si facilement que ça de la figure emblématique du pays, puisqu’assez rapidement il s’est fait accompagner d’un cheval de bât pour le transport du matériel.

Quelle claque j’ai envie de dire … Je me suis rendue compte en commençant ce livre à quel point ma vision de la Mongolie était édulcorée. Coincée quelque part au 12ème siècle au milieu des guerriers cruels et invincibles de Gengis Khan. La seule chose que je savais de la Mongolie contemporaine c’est qu’elle avait été un pays communiste pendant de longues années et était resté indépendante de l’URSS, même si celle-ci avait eu une influence considérable sur le pays. Pour le reste je m’en tenais à mon idéal.
Au cours de ce récit de voyage, j’ai donc appris … l’alcoolisme, les zud successifs qui ont décimé des millions de têtes de bétail,  les exodes rurales, les bidonvilles de yourtes d’Oulan Bator, les pauvres qui crèvent de froid en hiver, la destruction des monastères et le massacre des moines bouddhistes dans les années 30 … Mais malgré tout ça, les Mongols ne sont pas un peuple exsangue, loin de là. Ils sont fiers de leurs origines, à vouer un culte à Gengis Khan, le bouddhisme est redevenu la religion principale du pays malgré soixante ans de communisme, leur hospitalité et leur tranquillité inspirent encore  de nos jours. C’est juste que la modernité et le capitalisme viennent mettre leur nez au milieu de tout ça et à l’instar de ce qu’on peut voir dans le film L’histoire du chameau qui pleure, l’un n’empêche pas l’autre au final.
Quand quelqu’un est sur le départ, on continue à jeter du lait pour lui souhaiter un bon voyage, pendant que la télévision diffuse ses inepties à l’intérieur de la yourte. Cela ne les rend pas moins authentiques. J’ai encore plus envie d’y être. J’espère ne pas voir que les bons côtés de la Mongolie, histoire de confronter mon idéal au principe de réalité.

Devant les enseignes publicitaires et le trafic automobile, j’imaginais mal que les caravanes de chameaux défilaient là un siècles auparavant.

La performance physique et psychologique de Marc Alaux et de l’ami avec lequel il est parti est tout bonnement impressionnante. Le dépassement de soi est de mise : ils ont connu la faim, la soif, le froid, la pluie torrentielle, sans doute manqué mourir 10 fois. Cela n’a de cesse de me questionner : la découverte de ce pays était pour eux à ce prix.
Les récits des rencontres avec les Mongols émaillent le récit au milieu des exploits physiques. Ils ont ainsi voyagé dans les quatre coins de la Mongolie : dans l’Altaï, le désert de Gobi, le Khentii (c’est là où je vais), jusque dans la taïga, à la limite de la frontière russe, sans oublier les villes. Les paysages, les gens, les traditions ne sont pas les mêmes. Encore un cliché qui tombe à l’eau : il n’y a pas que de la steppe et des nomades descendant de Gengis Khan en Mongolie ; différents groupes ethniques s’y côtoient.. C’est un pays aux multiples facettes.

A quoi rime l’empressement sur la steppe ? « Quand le ciel créa le temps, il en créa suffisamment », assure le dicton. La première leçon à retenir des Mongols (car il faut apprendre d’eux comme eux apprennent de la steppe) est de prendre le temps ou plutôt d’apprendre leur temps.

C’était vraiment le bouquin que j’avais besoin de lire avant de partir. Je suis en train de mettre à plat tout ce que j’y ai appris en lisant un guide de voyage dont je parlerai après mon retour. Les guides de voyage c’est pratique mais c’est froid. Sous les yourtes de Mongolie est quant à lui un tourbillon d’émotions et de rencontres. J’ai un peu l’impression de déjà y être. Le fait que l’auteur n’ait pas voyagé à cheval n’a en fait aucune espèce d’importance, cela ne m’a pas manqué du tout. De toute façon, on ne peut pas parler de Mongolie sans aborder un tant soit peu le sujet et puis cela n’enlève strictement rien à la puissance du récit.

La Bible traduite en mongol, distribuée à travers le pays, sert souvent de papier à cigarettes sous la yourte.

Sous les yourtes de Mongolie est édité aux éditions Transboréal. Après Cavalier des steppes, il est le deuxième livre que je lis de cette maison d’édition. Ce ne sera certainement pas le dernier. Les deux se ressemblent beaucoup : récit de voyage, découverte de la culture, des traditions et des peuples autochtones ainsi que de l’histoire du pays. C’est complet, pointu et cependant facile à lire.  Le carnet de photographies au centre de l’ouvrage donne une couleur à ce qui est raconté. A découvrir si l’on aime les récits de voyage aux quatre coins du monde.

Informations éditoriales

Publié en 2010 aux éditions Transboréal. Photographie de couverture de Marc Alaux

387 pages

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11 commentaires sur « Sous les yourtes de Mongolie | Choc culturel »

  1. Je ne lis presque jamais de documentaires, mais tu sais bien faire partager la pssion qu'a fait naître en toi ce récit de voyage…je vais voir si on ne l'a pas à la bibli !

    Et moi aussi j'attends tes impressions avec impatience !

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  2. Oh tu pars en Mongolie?
    C'est un pays que j'aimerai beaucoup découvrir également. J'avais commencé à me renseigner pour le transibérien…
    Je note ce bouquin en tout cas! Merci pour le conseil!

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  3. Youpi!
    (Enfin envoie-moi la photo très vite — ou confie l'appareil photo à quelqu'un qui a un cheval plus rapide — sinon je ne risque pas de la récupérer une fois que tu seras mangée !)
    (Ceci dit, le Tyrannosaure c'est plutôt l'Amérique du Nord; en Mongolie, il y a des Velociraptor, héhéhé.)

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  4. Cela me fait penser à un livre que j'avais lu il y a longtemps sur deux voyageurs traversant l'Afrique à pied, qui m'avait très marquée parce que cela traduisait tout à fait les violences de ces pays.
    En tout cas, même si je ne mettrai jamais les pieds en Mongolie, cela donne envie de le lire.

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  5. Tu vas prendre une grosse claque là bas… 😀 c'est vraiment un voyage incroyable, j'adore voyager perso mais en plus de le faire à cheval, voilà quoi… *_*
    pis comme Vert, je réclame un carnet de voyage! 😀 (dit celle qui n'a toujours pas travaillé ses photos du Maroc de fin mars… x))

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