Des nouvelles de Bifrost #104 | Stephen King, Ken Liu, Rich Larson, Stanislas Lem

Ce 104ème Bifrost publié en octobre 2021 par les éditions du Bélial propose un dossier sur Stanislas Lem. Je m’intéresserai dans les présentes impressions aux 4 nouvelles qui ouvrent la revue, à savoir : Willie le zinzin de Stephen King, Un soupçon de bleu de Ken Liu, Fantômes électriques de Rich Larson et Sixième croisade de Stanislas Lem. C’est parti…

Willie le zinzin, Stephen King

Willie est le seul membre de sa famille à bien s’entendre avec son grand-père. Alors que la pandémie de covid-19 enferme tout le monde chez lui et tue des centaines de milliers de personnes, la santé de ce dernier se met à décliner.

Chronique familiale mettant en scène un enfant pas commun et son grand-père moins commun qu’il n’y parait, ce texte parle d’enfance et de vieillesse, comme deux faces de la même pièce, ce que j’ai trouvé élégant pour un auteur dont la première a toujours été une thématique de prédilection et la seconde une réalité qui commence à se faire sentir . La chute est glaçante à souhait.

[L’odeur] plaisait à Willie. Il n’en était pas fou, ç’aurait été exagérer mais il l’appréciait : humer ce mélange de pisse, de Vaporub et de grand-père en décomposition était aussi fascinant que contempler un oiseau crevé ou la taupe morte. Une sorte d’enterrement au ralenti.

Publication inédite en anglais et en français. Traduit de l’anglais [US] par Pierre-Paul Durastanti. Titre original : Willie the Weirdo. 

Un soupçon de bleu, Ken Liu

A l’instar de L’homme qui mit fin à l’histoire, cette nouvelle nous est présentée comme un documentaire qui donne la parole aux différents protagonistes. Ken Liu nous propose cette fois une uchronie dans laquelle notre électricité serait produite par des dragons de toutes sortes.

Une jolie métaphore des enjeux économiques liés à la production de l’énergie. C’est loin d’être mon texte préféré de l’auteur mais la lecture est très agréable et le texte très bien fichu, comme d’habitude.

Tout le monde voit bien que les itinéraires aériens et les couloirs de navigation suivent les migrations des dragons ; les métropoles survivent et prospèrent selon leur population draconique ; les pays s’affrontent sans pitié pour attirer les spécimens géants qui augmentent le PIB.

Publication initiale en 2020. Traduit de l’anglais [US] par Pierre-Paul Durastanti. Titre original : A Whisper of Blue. 

Fantômes électriques, Rich Larson

Le narrateur, dont je ne me rappelle plus s’il est nommé expressément ou pas, en tout cas il parle à la première personne, est un drogué notoire. Un jour alors qu’il achète de la drogue à sa dealeuse habituelle, celle-ci aperçoit un truc dans l’eau. En échange de drogue supplémentaire, il va voir de quoi il retourne. Ce qu’il va découvrir va lui retourner le cerveau…

Fantômes électriques est un récit prenant qui parle de deuil, d’addiction et d’une invasion extra-terrestre symbiotique.

« Il y a un truc dans l’eau. Regarde. »

Publication initiale en 2019. Traduit de l’anglais [CA] par Pierre-Paul Durastanti (encore !!!). Titre original : All Electric Ghosts.

Sixième croisade, Stanislas Lem

Stanislas Lem décrit une croisade spatiale à la façon d’une croisade moyenâgeuse.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j’ai trouvé ce texte illisible et l’ai laissé tomber au bout de quelques pages. Il fait partie d’un recueil qui s’appelle La Cybériade, qui raconte les diverses aventures de Trurl, un personnage récurrent de l’auteur et qui a l’air sympa de prime abord. Rappelez-moi de ne jamais essayer de lire ce recueil.

Il est deux chemins caravaniers qui, partant du royaume peuplé par les tribus des Soleils Géants, mènent vers le midi. Le premier, et le plus ancien, s’étend de Quadruastre à Gaurosauron, cette étoile perfide à l’éclat variable qui, ternissant, prend l’apprence du Nain des Abassites et incite maints voyageurs abusés à descendre jusqu’au Désert Funèbre, d’où seule une caravane sur neuf a quelque chance de revenir indemne. 
(incipit)

Publication initiale en 1965. Traduit du Polonais par Dominique Sila. Titre original : Wyprawa szosta, czyli jak Trurl i Klapaucjusz demona drugiego rodzaju stworzyli, aby zbójce gebona pokonac (merci NooSFere 😅).

Informations éditoriales

Revue publiée en octobre 2021 par les éditions Le Bélial’. Illustration de couverture par Célia Teboul. 192 pages.

Pour aller plus loin

D’autres avis : Quoi de neuf sur ma pile (Willie le zinzin, Un soupçon de bleu), RSF blog, Ombrebones, ou signalez-vous en commentaire.

14 commentaires sur « Des nouvelles de Bifrost #104 | Stephen King, Ken Liu, Rich Larson, Stanislas Lem »

  1. C’est vrai que « Sixième croisade » c’est quand même bien plus court que « Sixième croisade ou comment comment Trurl et Clapaucius conçurent un démon de seconde espèce afin de terrasser l’infâme Grandgueulier » – oui, j’ai cherché parce que ça m’intriguait.
    En tout cas je n’ai lu qu’un texte de Stanislas Lem, « Solaris », et ça m’a à peu près fait le même effet. Définitivement je ne retenterai pas l’expérience. ^^’

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        1. 🤣🤣🤣🤣
          En vrai: mais je galère déjà à faire du russe, comment faire pour faire du polonais? Où trouver du temps pour faire du polonais? 😭 Combien d’années d’études avant de lire le Sorceleur en VO? La vie est si cruelle ☹

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    1. Ha ce sont des choses qui arrivent 😅 Enfin je dis ça mais je crois que ça ne m’était jamais arrivé avec une nouvelle de Bifrost.
      Oui, je lis le dossier avant les nouvelles. C’est de toute façon intéressant le dossier ^^

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