Quitter les monts d’automne | Un (trop) long voyage

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Quitter les monts d’automne est un roman écrit par Emilie Querbalec et publié chez Albin Michel Imaginaire en cette rentrée littéraire 2020. D’inspiration japonaise, il nous emmènera aux confins du monde et dans un voyage stellaire au long cours. En route pour les monts d’automne, je vous dis quelques mots de ma lecture…

Kaori vit sur Tasai, dans les monts d’automne, avec sa grand-mère. Elle aurait dû connaitre le Ravissement, comme sa mère et sa grand-mère avant elle, et devenir conteuse du Dit. Mais non, donc elle devient danseuse, dans la troupe de sa grand-mère, conteuse hors pair. Les êtres humains sont régis par le Flux et le Flux interdit l’écriture. La tradition orale est donc excessivement importante pour la transmission de la mémoire au fil des générations.

Les histoires sont comme les nuages : on a beau vouloir des saisir, elles finissent toujours par s’effilocher au vent. Mais elles ne disparaissent pas. Elles restent là, cachées sous les voiles invisibles du Flux, près de nous, prêtes à renaître au moindre souffle.
Incipit.

Un grand mystère entoure la vie de Kaori : qu’en est-il exactement du décès de ses parents ? Les explications de sa grand-mère sont vagues et peu satisfaisantes et elle ne garde aucun souvenir de sa vie d’avant. Elle finit par entreprendre un voyage qui la mènera tout d’abord à Pavané, la capitale, d’où elle est originaire et où elle espère trouver des réponses à ses questions, et puis plus loin encore.

Quitter les monts d’automne est une quête d’origine tant pour la protagoniste que pour l’univers où elle évolue, et en particulier le « Flux ». Un monde au worldbuilding original, qui s’inspire du Japon, où l’autrice est née. La couverture est juste parfaite pour montrer comment les aspects traditionnels se mêlent … aux voyages spatiaux. Ca me fait un peu penser à quand je suis partie en Mongolie, qui est un pays très à cheval (haha) entre tradition et modernité, c’est une impression étonnante que l’on retrouve un peu dans le roman. L’écriture est très belle et empreinte d’une certaine poésie.

Un instant j’hésitai à le nommer directement, comme cela se fait entre grands-parents et petits-enfants lorsqu’ils se parlent dans un cadre familier. Mais je ne pus m’y résoudre :
-Merci, Maître, murmurai-je.
Il me salua sans mot dire, mais son regard était empli de tristesse.
C’est la dernière vision que je garde de lui ce soir-là : celle d’un homme solitaire, dans cette pièce silencieuse où planaient des fantômes du passé.

Mais. Oui il y a un mais à mon plus grand regret. J’ai trouvé le voyage très long. Toute la partie centrale m’a plongée dans un certain ennui. Les questions posées en début de roman sont intéressantes, ce n’est pas ça, et on découvre progressivement cet univers à la fois technologique et non scriptural. Mais cela n’a pas suffit à attiser mon intérêt sur la longueur. La fin est plus intéressante, quasi mystique, ce qui n’est pas pour me déplaire. Je pense qu’elle m’aurait davantage émotionnée si je n’avais pas décroché en cours de route.

Je vais cependant rester attentive aux écrits d’Emilie Querbalec car son écriture et ses thématiques sont d’une grande qualité. J’ai lu aussi la nouvelle Deuxième sang, disponible gratuitement qui est un texte surprenant tant par son sujet (ça parle de menstruation enfin plus que ça mais je n’en dirai pas plus) que par le background esquissé dans le texte.

Emilie Querbalec a assurément une écriture très fine. Les thématiques de son roman, entre tradition et technologie, entre quête d’origine personnelle et celle de ce mystérieux « Flux », sont originales et intéressantes à explorer. Malheureusement le roman n’a pas su m’emporter, en cause des longueurs dans la partie centrale du texte. A charge de revanche !

Informations éditoriales

Roman écrit par Emilie Querbalec. Publié chez Albin Michel Imaginaire en 2020. Illustration de couverture par Manchu. 442 pages.

Pour aller plus loin

Interview de l’autrice sur le blog d’Albin Michel Imaginaire.
Télécharger la nouvelle deuxième sang.
D’autres avis : Au pays des cave trolls, Quoi de neuf sur ma pile, L’épaule d’Orion, Les lectures du Maki, Les critiques de Yuyine, Les histoires de Lullaby, L’ours inculte, Ombres Bones, Le chien critique, Les pipelettes en parlent, Chuuuut maman lit, Les chroniques du chroniqueur, RSF Blog, Le nocher des livres, Ombre Bones, Les lectures du panda, Zoé prend la plume, Nevertwhere, Lorhkan et les mauvais genres, Navigatrice de l’imaginaire, Les lectures de Shaya, Les chroniques de FeyGirl, Les lectures de Xapur, ou signalez-vous en commentaire.

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39 commentaires sur « Quitter les monts d’automne | Un (trop) long voyage »

  1. Arf, dommage pour toi. Bon, je le garde quand même dans ma liste de « pourquoi pas », parce que le défaut ne me paraît pas rédhibitoire, avec un peu de chance je ne le ressentirai pas. Et puis je suis faible, un tel incipit ça donne envie. ^^

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  2. Mais, Mais, Mais… Plus c’est long, plus c’est bon, nous dit la maxime. Serais tu de ces personnes qui mettent à mal tout ce que notre histoire nous a appris ? Tu fais table rase des millénaires qui ont peu à peu, avec l’usure du temps qui a lentement érodé ce fondement. Le renies tu ? Shame on YOU
    Alors, n’écouter pas ce dragon de mauvaises augures et dites vous bien une chose : Plus c’est long, plus c’est bon !
    (Je t’ai à l’oeil petit dragon, gaffe !)

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  3. donc elle est devient danseuse : typo
    (signalement pour correction si tu veux et sans vouloir t’embêter)

    Sur le roman, je ne sais pas, ça semble à la fois sympa et lourd et en ce moment, la moindre lourdeur me fait poser le livre et l’abandonner. J’ai peur de vivre ça si je me lançais dans ce livre.

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    1. non c’est pas grave, je devrais faire plus attention, mes problèmes d’attention qui me font pas voir les fautes avant quand je poste. Des fois je relis juste après avoir posté mais pas toujours.
      C’est pas vraiment lourd, le style de l’autrice est plutôt fluide, mais je me suis assez bien ennuyée sur au moins un tiers du livre :/

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      1. Oh tu sais ça m’arrive tout le temps aussi, même quand je me relis, je ne vois pas toujours les fautes…

        Je vais faire l’impasse pour l’instant sur le titre, je préfère autant un qui accroche tout du long même si ton ressenti reste subjectif.

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  4. Mon chroniqueur belge fétiche l’a présenté dans une courte video. il teasait vraiment bien le truc.
    Maintenant, je peux comprendre aussi ton ressenti.
    Tout dépend aussi du degré d’intérêt pour un sujet des uns et des autres… certains vont se passionner pour des descriptions longues en physique quantique, tandis que d’autres vont fuir à toute vitesse… (enfin c’est une image).

    A priori, je ne pensais pas le lire. Par contre, j’ai fait suivre à un ami à qui, je pense, ça pourrait bien plaire.

    Chouette chronique!

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    1. Oui j’ai vu ! C’est une très belle chronique, du genre qui me fait un peu regretter d’être mitigée.
      Ce n’est pas vraiment le sujet qui est en cause, le sujet est intéressant, c’est juste que la partie centrale n’en finissait plus et ce qui s’y passait n’a pas su captiver mon attention (bon hein je l’ai fini tout de même). Si le sujet ne m’avait pas intéressée j’aurais pas lu le livre, la quatrième de couv est quand même assez explicite là-dessus.

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  5. Merci pour le lien!
    Je n’ai pas ressenti les longueurs pour ma part bien que le rythme soit en effet moins régulier au milieu du roman. Je crois que j’étais déjà trop conquise pour m’en rendre compte. Mais je te rejoins sur la qualité de l’univers et de l’écriture. Une autrice à suivre.

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  6. Ah ben pour le coup ton avis ne m’aide pas du tout à décider si ça me tente ou pas, le côté japonisant me tente bien mais ce n’est pas non plus ma passion…. A voir.

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  7. La couverture est chouette et j’adore aussi l’incipit ! Je me le note en « peut-être » et en « plus tard » (En ce moment 440 pages ça me fait peur… Je n’arrive plus à lire le soir, je stagne carrément dans ma lecture en cours alors que j’aime bien…)

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      1. Je stagne dans Marée stellaire depuis pfiou peut être 2 mois ?… pourtant c’est vraiment chouette :-/ mais avec la rentrée je manque vraiment de tps et le soir je suis crevée ou alors en train de bosser 😦

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        1. Arf minde, c’est relou quand un bouquin nus plait bien mais qu’on avance pas dedans faute de temps ou de cerveau dispo. J’ai eu ça toute la semaine avec Dune, j’espère que ça va aller mieux.
          Bon courage ❤

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        2. Bon courage à toi aussi alors ! (tes photos de la nouvelle édition de Dune sur Insta me donnent bien envie, je crois que je vais craquer, surtout que je ne l’ai encore jamais lu !)
          ‘minde’ entre mince et m*rdre, c’est un tiggerlillycisme, à défaut d’un belgicisme 😉

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        3. Je te conseille de ne pas trop trainer pour le collector, je sais de source sûre qu’il n’a pas été tiré en un nombre effarant d’exemplaire et pas sûre que ce soit réimprimé :/ Bon après tu l’as jamais lu, tu peux aussi attendre que cette version-là (la traduction a été corrigée) sorte en poche (le collector poche en vente actuellement n’est pas la trad corrigée).
          Loool, j’écris comme une merde, fatigue toussa.

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  8. Hum… je note tes réserves. Il me fait très envie tout de même, y’a l’air d’avoir plein de thématiques exprès pour moi (et j’ai trouvé Le deuxième sang très intéressant en plus).

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    1. Ca n’en fait pas un livre déplaisant à lire, il y a plein de choses intéressantes dedans. Je pense il pourrait te plaire en fait et je serais bien curieuse d’avoir ton avis.

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