Le poids du cœur | Bruna Husky le retour

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Le poids du cœur est un roman écrit par Rosa Montero. Il a été publié en français en 2016 aux éditions Métailié. Traduit de l’Espagnol par Myriam Chirousse, il est le second tome de la trilogie mettant en scène Bruna Husky, la détective réplicante qui a peur de mourir. Trois ans dix mois et vingt et un jours.

Si vous n’avez pas lu le premier tome, Des larmes sous la pluie, je vous enjoins à en lire la chronique. On peut tout à fait comprendre ce tome 2 sans avoir lu le premier, mais ce serait dommage de commencer par celui-ci. D’autant que le premier est meilleur.

Remise en contexte narrative

On retrouve Bruna Husky dans la file d’attente pour sortir de la Zone 0 (la plus polluée) quand la cloture est prise d’assaut par des réfugiés. Elle se retrouve bien malgré elle à prendre sous son aile une petite réfugiée russe, farouche et peu causante. Par la suite elle va se retrouver à enquêter sur une histoire de diamant volé. Appartenant à une richissime veuve, il est pourtant sans valeur car il ne contient que les restes de son mari mort dans le crash de son jet personnel. La voilà à nouveau confrontée à un vaste complot qui dépasse totalement la simple affaire de vol.

Trop humaine pour une techno, mais tristement trop techno pour les humains.
La solitude du monstre était absolue.

En parallèle de ça, elle est contactée par Charnelle, une membre active du Mouvement radical répliquant qui lui tient de drôles de propos sur le TTT des réplicants et lui fait prendre conscience qu’ils sont incapables de se suicider ou de demander à se faire euthanasier, alors qu’ils meurent dans d’atroces souffrances à une date déterminée. Comme si on les avait programmés à ne pas pouvoir décider de leur propre sort.

Impressions partagées

On reprend très facilement ses marques en commençant Le poids du cœur puisqu’on y retrouve tous les ingrédients qui font la saveur du premier : son personnage principal, attachant dans ses forces et ses faiblesses et surtout dans son obsession délétère pour sa date de péremption , certains personnages du premier volet et des nouveaux et les enjeux de cette société clairement dystopique dans laquelle l’individu peine à survivre à moins d’être riche.

Le poids du cœur n’est pas tout à fait à la hauteur du premier volet, j’ai trouvé. L’enquête est bien troussée mais moins surprenante avec quelques facilités scénaristiques et un souci de rythme lors de la séquence sur Labari, bien longuette. Le background est plus caricatural et fonctionne avec de gros sabots mais confortables, ce qui lui permet au final de tenir la distance. On y voit à l’oeuvre des problématiques très actuelles : les réfugiés, l’énergie nucléaire, la liberté individuelle, le coût des soins de santé … poussés  à leur paroxysme.

Je passerai sur les scènes de sexe qui ne sont décidément pas le point le plus réussi du roman et le jeu de chat et de souris entre Husky et Lizard neuneu au possible (c’était pas comme ça dans le premier ? Si ?). Mais ce sont des détails somme toute mineurs.

Le monde était un jeu d’apparence dément.

J’ai bien aimé la relation qui s’établit entre Bruna et la petite Gabi, au travers de la narration du conte dont elle invente les rebondissements au fur et à mesure ainsi que celle avec Clara, mais celle-ci m’a donné un goût de trop peu, j’aurais aimé qu’elle soit plus développée.

Le poids du cœur n’est pas aussi convainquant que Des larmes sous la pluie : un background qui devient caricatural, avec un scénario moins percutant, certaines relations entre personnages que l’on aurait souhaité voir davantage ou mieux développées. Il n’empêche que j’ai lu le roman avec un plaisir certain ; un thriller prenant au personnage principal toujours aussi attachante et passionnante à suivre. Il est évident que je lirai le troisième et dernier tome, avec une petite pointe d’angoisse car il ne reste moins de quatre ans à vivre à notre réplicante de choc.

Informations éditoriales

Roman écrit par Rosa Montero. Deuxième tome de la trilogie Bruna Husky. Publié initialement en 2015. 2016 pour la publication en français aux éditions Métailié. 2021 en format poche chez le même éditeur. Traduit de l’espagnol par Myriam Chirousse. Titre original : El peso del corazón. Complété d’un glossaire et d’une chronologie des évènements qui permettent de remettre de l’ordre dans les infos distillés tout au long de la lecture. Couverture par Design VPC Photo Shutterstock. 360 pages.

Pour aller plus loin

Ma chronique du tome 1, Des larmes sous la pluie.
D’autres avis :  Lorhkan et les mauvais genres, Les lectures du maki, Le chien critique, Quoi de neuf sur ma pile, Un papillon dans la lune, RSF Blog, 233°C, Cat(s) books & rock’n’ roll, ou signalez-vous en commentaire.

17 commentaires sur « Le poids du cœur | Bruna Husky le retour »

  1. Je me retrouve bien dans ton ressenti : c’est en-dessous du premier tome, moins percutant et avec des petits défauts, mais ça reste agréable et très efficace à lire. D’ailleurs je suis justement en train de lire le tome 3, et pour le moment c’est globalement dans cette même lignée (même si Yogo va sûrement venir te dire d’ici quelques commentaires que le tome 3 est nul 🙊).

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  2. Le 3 eme tome,j’ai beaucoup moins accroché, mais les 2 premiers sont bien.
    Je pardonne tout à cette auteure 😀, j’aime beaucoup ses romans même hors SF.

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  3. J’en ai lu quelques uns,La fille du cannibale,c’est l’histoire d’un mari qui disparaît dans un aéroport (tout peut arriver😁)Belle et sombre ,l’histoire d’une enfant recueillie dans le milieu manouche.
    Son dernier est mon préféré La bonne chance,il vient d’être traduit par sa traductrice habituelle.
    Ce que j’aime chez Rosa Montero c’est ses personnages complexes mais humains. Il y a toujours une ode à la vie, l’espoir des jours meilleurs. Ne jamais garder le silence face à des tortures qui pourraient continuer à survivre ,toujours dénoncer les ignominies. Toujours cette idée de se projeter dans une renaissance.
    Franchement, elle gagne à être lue.

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  4. D’accord avec toi, ce deuxième opus est un peu moins percutant que le premier. Ca se lit tout seul mais il n’y a plus la surprise et la découverte de Bruna.
    Par contre le troisième est parfaitement dispensable…

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  5. J’ai lu tout à l’heure l’avis de Baroona sur le troisième, et, comme il le dit lui-même, vos avis se rejoignent bien et son avis sur le troisième rejoint celui qu’il avait sur le deuxième, donc bon, moralité le premier est le meilleur… Est-ce que je me procurerai quand même le deux quand j’aurais enfin lu le un, histoire de lire des scènes de sexe en espagnol, une fois dans ma vie?
    Le commentaire de Jourdan me permet de (re?)découvrir que j’ai déjà lu cette autrice en fait: j’ai lu Belle et sombre!! Je n’en ai aucun souvenir mais, à en croire ce que j’ai écrit sur le blog, j’ai aimé.

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