Les Hérétiques de Dune est le cinquième tome du cycle de Dune. Il a été écrit par Frank Herbert. Paru aux US en 1984, il a été publié en français en 1985 chez Ailleurs & Demain, dans une traduction de Guy Abadia. Ailleurs & Demain poursuit ses reparutions de la saga en format collector, ce cinquième volume est sorti en février 2023. Un Ixien, un Tleilaxu et une Bene Gesserit entrent dans un bar. C’est alors qu’une Honorée Matriarche arrive pour foutre le bordel…

Les hérétiques de Dune version collector

Outre sa belle couverture cartonnée avec marque-page intégré, cette édition propose :

• La traduction de Guy Abadia, révisée par L’épaule d’Orion et Fabien Le Roy
• La préface de Laurent  Nunez

Laurent Nunez n’est pas le préfet de police de Paris mais le rédacteur en chef du Magazine Littéraire. Rassurez-vous, moi non plus je n’avais jamais entendu parler de lui  avant d’ouvrir Les hérétiques de Dune. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas des choses intéressantes à dire sur la saga.

Cette préface est, entre autres, centrée sur le fait qu’Herbert disrupte (le terme n’est pas du monsieur, c’est juste mon côté troll  qui ressurgit de façon inappropriée) son univers à chaque tome, forçant le lecteur à s’adapter, au risque de provoquer son ire et sur la place de Duncan Idaho dans la saga qui, quant à lui, revient de tome en tome, inchangé.

« Je prononce le nom de Dieu, mais ce n’est pas mon Dieu. Ce n’est qu’un bruit, guère plus impressionnant que les autres bruits. »

Contexte narratif

Nous sommes 1500 ans après la mort de l’Empereur-Dieu. Si suite à ce décès, les vers sont réapparus sur Dune, avec en bonus la conscience de Leto (les pauvres, ce gars était complètement fucked up), en attendant qu’ils refassent de l’Epice et tout et tout, l’Empire a sombré dans une immense dépression économique qui a causé la Grande Famine qui a elle-même causé la Grande Dispersion, à savoir que l’humanité s’est dispersée partout dans la galaxie. 

Mais ! 1500 ans plus tard, les Ixiens, le Tleilaxu et, notre chouchou à tous, le Bene Gesserit sont TOUJOURS là, s’accrochant à Dune comme une moule à son rocher. Les Ixiens ont inventé les non-vaisseaux qui s’appellent comme ça car ils sont indétectables, pratique quand on fomente des complots à tout va ; le Bene Tleilax est capable de synthétiser l’Epice et de créer des gholas et des danseurs-visages plus sophistiqués que jamais ; et le Bene Gesserit ? Il bene-gesseritte ses programmes génétiques comme d’hab.

Nous avons cependant un nouveau concurrent qui entre  en scène dans le quatrième coin de l’arène : les Honorées Matriarches. Ce sont d’anciennes Bene Gesserit dévoyées, revenues de la Dispersion. Elles ont l’intention de prendre le contrôle et se servent, entre autres,  de leur pouvoir sexuel (oui) pour y parvenir.

Ce sont des monstres qui se nourrissent de sexualité, lui avaient dit ses informateurs. Elles asservissent les hommes par les pouvoirs du sexe.

Toujours les mêmes enjeux

Les hérétiques de Dune se lit sans déplaisir, ce qu’autant que l’auteur écrit toujours aussi bien. L’intrigue est prenante, même si je trouve que ça tire en longueur pour arriver au résultat que l’on connait (ou pas je ne vous spoilerai pas).

J’ai l’impression que ce nouveau tome n’apporte pas grand chose de neuf à la saga, comme les autres tomes avaient pu le faire. Y inclus l’Empereur-Dieu avec lequel j’avais eu un peu de mal. On est 1000% dans des enjeux politiques et religieux et de factions qui veulent prendre le contrôle quoi qu’il en coute, ce qui est ce qu’on attend de cette saga bien sûr.  Mais qu’est-ce qui fait la particularité de ce tome sur les autres ? Je n’en vois pas, en tout cas aucune suffisamment significatif. Pas même les Honorées Matriarches, dont je vous l’avoue, j’ai trouvé le super pouvoir un peu ridicule.

Je vous lègue ma peur et ma solitude. A vous je donne la certitude que le corps que le corps et l’âme du Bene Gesserit connaitront le même sort que tous les autres corps et que toutes les autres âmes. 

En bref, si Les hérétiques de Dune se lit plaisamment grâce à une intrigue prenante et à une écriture toujours aussi fine, j’ai trouvé que le propos se renouvelait peu. J’espère que La Maison des Mères arrivera à me procurer un sursaut d’intérêt avant que je referme la page Dune de mes lectures.

Informations éditoriales

Roman écrit par Frank Herbert. Publié initialement en 1984. 1985 pour la publication française. Traduit de l’anglais par Guy Abadia. Titre original : Heretics of Dune. 2023 pour cette édition, avec une traduction révisée par L’épaule d’Orion et Fabien Le Roy. Complétée d’une préface. Design de la couverture par Alex Trochut. 599 pages.

Pour aller plus loin

Sur le blog : Dune, Frank Herbert (version collector). Le messie de Dune. Les enfants de Dune. L’empereur-dieu de Dune. Dune – première partie, Denis Villeneuve. 2 ouvrages sur Dune. 
D’autres avis : Les chroniques de FeyGirl, ou signalez-vous en commentaire.